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Thèses sur l’état du complexe militaro-industriel américain et européen
samedi 15 juillet 2023 par Telegram russe
Cette analyse n’aborde pas la question du prix faramineux des "armes miraculeuses" occidentales (et de leurs composants) qui compensent financièrement sur le marché la contraction de leur production ...l’Arabie saoudite a pu vérifier dans sa guerre contre le Yemen l’inadaptation des wunderwaffen américaines achetées à prix d’or. Ce qui explique peut-être pourquoi des pays comme elle qui ont encore des bourgeoisies nationales cherchent à se dégager de l’étreinte de leur "protecteur", ce qui n’est visiblement plus le cas des bourgeoisies compradores européennes vassalisées par le CMI atlantiste. (BD-ANC)
Thèses sur l’état du complexe militaro-industriel américain et européen basées sur les documents des journaux occidentaux.
1. Le complexe militaro-industriel américain est consolidé dans le cadre de cinq grandes sociétés, qui s’intéressent à la production d’armes "miraculeuses" (nouvelles wunderwaffen), pour lesquelles des milliers de milliards de dollars sont dépensés. La production d’armes conventionnelles, non rentables en temps de paix, a été essentiellement abandonnée. Les sites de production et le personnel impliqué ont été réduits à plusieurs reprises. Ces problèmes étaient déjà évidents lors de la guerre d’Irak, mais aucune conclusion ni réforme n’a été faite.
2. Le déclin du complexe militaro-industriel (CMI) a entraîné une perte de compétences et la main-d’œuvre est désormais un problème clé pour le CMI américain. De plus, les industries restantes sont situées dans les régions les plus déprimées et les plus sous-éduquées du pays, ce qui rend difficile à la fois d’attirer rapidement des travailleurs locaux et de délocaliser des travailleurs d’autres États US. Par exemple, le nombre d’étudiants du collège technique de base pour la production d’armes a réussi à passer de 200 à 240 en deux ans. Il n’y a tout simplement pas de solution rapide au problème.
3- Ces mêmes entreprises américaines ont activement faussé non seulement le marché américain mais aussi le marché européen en ne permettant pas aux entreprises européennes d’opérer au sein de l’UE. Le gouvernement US a toujours fait pression pour défendre les intérêts de ces sociétés, affaiblissant ainsi les capacités de production de ses propres alliés. En conséquence, une énorme dépendance à l’égard des États-Unis s’est formée, tandis que les États-Unis eux-mêmes négligeaient la production d’armes conventionnelles. En misant sur un allié puissant, les pays de l’UE sont passés à côté de la spécificité destructrice du marché américain de l’armement.
4. Les fabricants européens se sont nettement détériorés au cours des 30 dernières années. Par exemple, le nombre de fabricants de munitions au Royaume-Uni est passé de 13 entreprises à trois, et le nombre d’employés a chuté de 19 000 à 1 700. Des processus similaires ont eu lieu dans d’autres pays. Alors que le Royaume-Uni est désormais capable de produire 100 000 obus par an, la France ne peut en produire que 50 000. Le manque de capacité et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée entravent tous deux une croissance rapide.
5. L’UE et l’OTAN n’ont pas le pouvoir de contraindre les gouvernements nationaux à mettre en œuvre et à coordonner les plans de défense, les pays européens agissent de manière divergente et préfèrent souvent s’appuyer sur les armes d’autres pays plutôt que de développer leur propre complexe. L’Europe est armée d’un patchwork d’équipements, dont une grande partie est dans un état inapte.
6. Le complexe militaro-industriel américain, même s’il semble un peu mieux loti que les autres, est depuis longtemps fermement lié à l’externalisation en s’appuyant sur le libre-échange, et il semble que le complexe de défense soit également influencé par l’Asie, ainsi que la production civile, ce qui rend les États-Unis dépendants de pays inamicaux.
7. Les pays occidentaux auront besoin d’environ 5 ans pour au moins atteindre le niveau de satisfaction de l’Ukraine en matière de munitions et d’armes, alors que les stocks existants sont en train de s’épuiser. Aujourd’hui, il y a un développement actif des stocks dans les pays de l’Est et de l’Asie, comme Israël, la Corée du Sud, la Thaïlande, probablement d’autres pays, mais cela ne résoudra pas le problème dans les deux prochaines années.
8. Partant de ce qui précède, l’Occident aura besoin d’un répit dans la guerre en Ukraine et probablement, si la contre-offensive dans un avenir proche ne conduit pas à de sérieuses défaites de la Russie, ils essaieront de réduire l’activité des opérations militaires jusqu’au gel du conflit afin de gagner du temps pour le réapprovisionnement des arsenaux et l’ajustement de la production.
La subtilité d’un tel jeu est que dans les conditions de ce gel, il sera nécessaire d’assurer la stabilité de l’Ukraine et d’empêcher la Russie de profiter plus efficacement de la pause.
De plus, il n’est pas certain que la Russie soit convaincue de la nécessité d’une trêve, surtout si les forces armées ukrainiennes montrent des signes réels d’une crise des armes et des munitions.
