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La Russie porte une responsabilité historique, politique et morale envers le génocide du peuple palestinien. Le problème de la comparaison entre l’Ukraine et Gaza par Lavrov nous déroute.

samedi 6 janvier 2024 par Kanaanonline, Salam Al -Obaidi

Je pense ne pas être le seul à m’interroger sur la position actuelle de la Russie vis-vis du génocide israélien pratiqué en Palestine et à me souvenir que l’URSS avait voté à l’ONU pour le plan de partage de la Palestine qui allait entrainer la création de l’État d’Israël. Et sauf erreur de ma part, je n’ai rien trouver émanant des partis communistes russes. L’article ci-dessous nous permet d’aborder cette question. À discuter ! (JP-ANC)

Les déclarations de Lavrov dans l’entretien qu’il a eu avec Dmitri Kisselyov, le directeur général de l’agence médiatique internationale russe « Russia Today » et présentateur de l’émission hebdomadaire d’informations sur la première chaîne d’État de la télévision russe « Russia-1 », semblent sans grande nouveautés.
Mais en réalité, son contenu et sa signification étaient choquants et déroutants.

Permettez-moi de croire qu’il s’agit d’une conclusion de la position de la Russie sur le massacre génocidaire commis par l’entité sioniste barbare et brutale contre le peuple palestinien à Gaza, et même en Cisjordanie, de manière systématique sur une période de plus de trois mois.

Pourquoi peut-on supposer qu’il s’agit d’un résumé de la position de la Russie ?
Car c’est la dernière déclaration faite par un haut responsable avant fin 2023.

Que lit-on dans les déclarations du chef de la diplomatie russe et comment les comprend-on ?

Lavrov a qualifié « l’insurrection d’Al-Aqsa » d’acte terroriste, puis il est revenu sur la position de son pays et a déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU par le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia, qu’« Israël » n’avait pas le droit de l’autodéfense car il s’agit d’un État occupant les terres d’autrui, ce qui donne au peuple qui sont sous occupation le droit de résister par tous les moyens disponibles, conformément à la légitimité internationale.

  • Lavrov a qualifié le Hamas d’« organisation terroriste », ce qui contredit la position bien connue de la Russie à l’égard du Mouvement de résistance islamique, qui soulève la question suivante : la Russie a-t-elle modifié sa classification du Hamas ? Pour quelles considérations ?
  • Lavrov a appuyé les déclarations du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qu’« Israël », en cherchant à détruire les capacités militaires du Hamas, met en œuvre un processus de « désarmement » à Gaza, et qu’en essayant d’éliminer les résistants, il s’agit de « déraciner les extrémistes ». Selon la logique du ministre russe des Affaires étrangères, « Israël » fait quelque chose de similaire à ce que fait la Russie en Ukraine : désarmer l’Ukraine et en expulser les nazis.
  • Lavrov a exprimé son soulagement que le criminel Netanyahu n’a pas prononcé des mots durs à l’égard de la Russie et de ses dirigeants, comme l’ont fait de nombreux dirigeants, que ce soit en Occident ou au sein de l’entité sioniste elle-même, après le début de l’opération militaire spéciale.
  • Lavrov a salué les « efforts » de l’entité sioniste et de l’Égypte pour libérer les « juifs russes » détenus à Gaza, même si leur libération était une démonstration de bonne foi de la part du Hamas envers la Russie amie !
  • Lavrov a parlé de l’histoire commune et du code génétique commun de la Russie et de l’entité sioniste, guidés par le soi-disant Holocauste des Juifs, dont de nombreux détails sont discutables, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une fois de plus, nous devons nous demander : les déclarations de M. Lavrov sont-elles un lapsus ou le reflet de la cristallisation de la position russe dans sa forme définitive de fin 2023 ?
S’il s’agissait d’un lapsus, il faut compter au moins six lapsus, comme nous l’avons mentionné plus haut.

L’enjeu est donc bien plus grand qu’un lapsus, compte tenu du timing et de la plateforme médiatique choisie !

Ici, nous devons aborder l’autre partie du titre de l’article – la question ukrainienne.

La Russie a remporté quelques succès militaires il y a quelques jours, notamment en contrôlant la ville de Mariinka, adjacente à la ville de Donetsk, la capitale de la soi-disant « République populaire de Donetsk ».

Récemment, on a assisté à une augmentation de l’intensité des bombardements aériens russes contre l’Ukraine à l’aide de missiles et de drones. Tout cela s’accompagne de discussions, en public et en coulisses, sur la possibilité de geler les fronts et d’ouvrir des canaux de négociation entre Moscou et Kiev.
Si cela signifie quelque chose, cela signifie que certaines communications ont lieu et que des messages sont échangés entre les parties impliquées dans le conflit ukrainien (Russie – États-Unis et Occident – Ukraine – médiateurs (?).

L’opération « Al-Aqsa Flood » a créé une nouvelle réalité dans le monde, qui montre que sans résoudre les problèmes internationaux chroniques, notamment la question palestinienne, il n’est pas possible de résoudre les problèmes émergents, comme le conflit en Ukraine, afin d’avancer dans le projet de construction d’un monde nouveau, qui se veut pluraliste, égalitaire et respectueux de la diversité.

D’un côté, nous avons les États-Unis et leurs alliés, qui ne veulent pas perdre l’hégémonie collective de l’Occident sur les décisions internationales, et de l’autre, un autre groupe qui comprend des pays comme la Russie, la Chine, l’Inde et l’Iran, qui veut briser l’équation unipolaire.

Il est devenu clair pour les deux parties que la victoire de l’une sur l’autre est peu probable dans un avenir proche et qu’une trêve doit être conclue afin que chaque partie puisse régler ses affaires en vue de l’étape suivante.

La Russie va-t-elle mordre deux fois et se laisser tromper par le rôle de médiateur israélien auprès de Washington ?
À propos, la trêve conclue entre l’Union soviétique, d’une part, et l’alliance anglo-saxonne, d’autre part, pour éliminer l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, a abouti à la création des Nations Unies et à l’adoption de la résolution de la partition.
La Palestine et la Nakba en 1948. Sous cet angle, toute trêve est possible entre la Russie et l’Occident collectif.

Concernant le conflit en Ukraine, elle pourrait se faire une fois de plus aux dépens du peuple palestinien et de ce qui reste de sa terre. C’est ce que l’on peut conclure des propos de M. Lavrov, s’il pensait ce qu’il a dit !

Ce que l’on reproche au ministre russe des Affaires étrangères, qui est un diplomate chevronné, c’est que sa comparaison entre l’Ukraine et Gaza est totalement infructueuse : la Russie prétend qu’en Ukraine elle combat l’Occident collectif et, essentiellement, l’alliance anglo-saxonne, qui est le même adversaire qui soutient l’entité sioniste dans sa guerre criminelle contre le peuple palestinien.

M. Lavrov qualifie de terrorisme la résistance légitime à l’occupation. Il doit donc reconnaître que la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français est du terrorisme, que la guerre des combattants vietnamiens contre les envahisseurs américains est du terrorisme et que la lutte de Nelson Mandela et du Congrès national africain contre le régime raciste et oppressif d’Afrique du Sud est du terrorisme. Il doit plutôt considérer la guérilla menée par ses ancêtres soviétiques contre les envahisseurs nazis comme du terrorisme.

Quant au code génétique commun à la Russie et à l’entité d’État occupante, nous ne pouvons qu’appeler les détenteurs du code génétique commun aux Juifs de Russie à retourner dans leur patrie d’où ils sont venus et à vivre en sécurité, en paix et en tranquillité au lieu de confisquer les terres des Palestiniens et de les coloniser, et que les autorités russes cessent de naturaliser les réfugiés palestiniens de Gaza et de les installer dans les républiques du Caucase.

Il faut dire la vérité : l’Union soviétique, à laquelle a succédé la Russie, a joué un rôle fondamental dans la Nakba de 1948 et a contribué à son approfondissement en ouvrant la porte à l’immigration juive vers la Palestine occupée après son effondrement en 1991.

Par conséquent, la Russie porte une responsabilité historique, politique et morale envers le peuple palestinien et doit assumer cette responsabilité aujourd’hui et se tenir clairement aux côtés de la Palestine, en écoutant l’opinion publique réelle du peuple russe, et non pas ce que les faiseurs de propagande sioniste promeuvent dans le monde par les médias russes .

Nous attendons de M. Lavrov qu’il clarifie sa position afin que les peuples du monde libre ne doutent pas de la crédibilité et de la justice de la Russie.

Source : Kanaanonline, Salam Al -Obaidi


Voir en ligne : https://albagranadanorthafrica.word...

   

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