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Les luttes en France, vers la convergence ?

lundi 21 novembre 2022 par Communistes

Le capitalisme est en bout de course. Il ne "souhaite/veut" plus investir d’argent sur les salaires. Cet argent dont il a besoin pour ses jeux boursiers afin de rétribuer ses actionnaires. Et pour obtenir de l’argent, ils utilisent la hausse des prix. Ça s’appelle la crise systémique du capitaliste, dont il pourrait essayer de prolonger la survie avec une bonne guerre. Pour obtenir des augmentations de salaire il faut y aller avec une détermination farouche et bien se dire que chaque euro de gagner, c’est toujours ça qui n’ira pas au budget militaire. Pour cela la convergence des luttes est indispensable ! (JP-ANC)

Fiche économique et sociale N°97-2022 /semaine du 21 novembre au 28 novembre 2022 par Communistes.

Géodis Calberson de Gennevilliers (Hauts de Seine) : Les salarié-e-s en lutte entament leur 4ème semaine de grève pour les salaires.

C’est la 4ème semaine de grève menée par 80 % des employés de la plate-forme logistique Géodis, à Gennevilliers. Les temps sont durs pour le leader européen de la livraison express dont les activités (300 tonnes de colis jour) sont à l’arrêt depuis le17 octobre. Plus durs encore pour les 87 salariés en grève qui mènent la bataille pour les salaires, jour et nuit, sans encore parvenir à se faire entendre.
« La direction joue la montre, en pariant sur le fait qu’on ne pourra pas tenir éternellement avec de telles pertes de salaire », déclare le secrétaire général du syndicat CGT-Géodis qui lance un appel à la solidarité financière pour soutenir les grévistes et tenir la grève jusqu’à la victoire.

Organisés par leur principal syndicat, la CGT, qui veille au respect de la démocratie, les grévistes se réunissent deux fois par jour en assemblée générale, l’une pour l’équipe de nuit et l’autre pour celle du matin. Et chaque jour depuis le 17 octobre, le vote pour la poursuite de la grève est reconduit à une large majorité.

Jusqu’à 300.000 euros de prime pour les seuls cadres dirigeants !!!

« Une grève pour pas qu’on crève », clame explicitement la banderole plantée à l’entrée du piquet, devant les locaux de l’entreprise. « La direction commence à bouger, mais ses proposition de sortie de conflit sont encore très loin de notre principale revendication de + 6 % minimum d’augmentation générale pour compenser l’inflation », fait valoir le militant syndical. Une revendication somme toute très modeste au regard des résultats de l’entreprise qui vient de dégager 948 millions d’euros de bénéfices, en hausse de 38 % par rapport à 2019 !
Très modeste, aussi, au regard des primes allant de 183.000 à 303.000 euros annuels ruisselant sur les seuls cadres dirigeants. Lesquels bénéficient en outre d’émoluments très confortables, de 23.000 à 26.000 euros de salaire mensuel, d’après des bulletins de paie fortuitement tombés aux mains de la CGT Géodis. Tandis que les salariés de la plate-forme logistique, eux, émargent au SMIC, depuis des années.
Dévoilés à la presse, ces bulletins de paie des cadres ont contraint la direction de Géodis à réagir. Mais pas au niveau attendu des grévistes. « On nous a proposé 4% d’augmentation générale, applicable sur les seuls mois de novembre et de décembre 2022, une prime de 500 euros pour tous et l’engagement à reprendre les négociations sur les salaires dés janvier 2023 », relate la CGT-Géodis.

Des salaires plafonnés au SMIC !

Trop peu, ou trop tard pour les employés de la plate-forme qui se considéraient déjà lésés par les NAO de février 2022. A l’époque, juste avant l’envolée de l’inflation qui atteint aujourd’hui plus de 6 %, l’entreprise n’avait accordé que 42 euros d’augmentation générale (mensuelle). Des miettes pour ces salariés qui plafonnent au mieux à 1873 euros brut mensuel et qui peinent à encaisser le combo crise des salaires liée au Covid et l’envolée de la facture énergétique post-Covid.

Réunis chaque jour de lutte improvisés avec les moyens du bord, les grévistes solidarisent, échangent, se réconfortent et maintiennent la pression. Leurs revendications initiales sont maintenues :
– La réouverture des NAO pour prise en compte de l’inflation ;
– 150 euros d’augmentation générale pour tous, (environ+ 6 % d’augmentation générale) ;
– 100 euros supplémentaires pour les quelques 70 bas salaires qui, n’ayant pas évolué depuis des années, se retrouvent aujourd’hui sous la barre du SMIC ;
– 1000 euros de prime de fin d’année au titre du partage de la valeur ajoutée ;
– 50 euros de prime « essence » contre 10 euros actuellement, pour tous les salariés contraints d’utiliser un véhicule pour se rendre au travail ;
– 50 euros de prime pénibilité pour tous les salariés de la plate-forme (conducteurs, manutentionnaires, agents de maintenance et de maîtrise..)
– 2000 euros de salaire minimum à l’embauche pour tous, ouvrier, employé ou intérimaire
– 14 euros de prime repas, pour tous, contre 5 euros actuellement réservés aux seules équipes de jour ;
En réponse à quoi, la direction de Géodis joue la traditionnelle carte du pourrissement de la grève. La dernière assemblée générale vient de voter la reconduction de la grève.

Arc-en-Ciel : Sixième semaine de grève du nettoyage en gare de Lyon-Perrache !

Les emplois des 22 salariés qui travaillent pour l’entreprise sous-traitante Arc-en-Ciel sont toujours menacés par une décision de la métropole de Lyon. Malgré un soutien grandissant, ils n’ont toujours pas obtenu le transfert de leurs contrats de travail à l’entreprise repreneuse, après un appel d’offres lancé par la métropole pour le nettoyage de la gare lyonnaise. Ainsi, la grève débutée au mois d’octobre se poursuit.
Lundi 21 novembre, les grévistes organisent un nouveau rassemblement à 14 h devant le siège de la métropole.

Manifestation au CHU de Nantes : Vendredi 18 novembre devant l’Hôtel Dieu, les salarié-e- s ont continués leur lutte pour exiger plus de moyens pour les services de santé.

Psychiatres, infirmières, aide-soignantes… Plus de 500 agents du CHU de Nantes soutenus par plus d’une centaine d’usagés ont manifesté vendredi pour exprimer leur ras-le-bol. Suppression de lits, salaires peu attractifs, conditions de travail de plus en plus détériorées…
Les syndicats CGT, SUD Santé Sociaux, dénoncent des conditions de travail déplorables qui ne permettent plus de soigner les malades correctement. Mise en danger de la population avec la limitation à l’accès aux soins, les délais de PEC qui s’allongent occasionnant une perte de chance pour les patients. Ce même constat est fait dans toutes les structures de santé (publiques, privées, associatives).
Conséquence : le nombre d’arrêts de travail se multiplie. Au CHU de Nantes, il a été multiplié par deux en 10 ans. En 2022, le taux d’absentéisme a dépassé la barre des 10% !
Nous avons tous besoins d’effectifs et de lits supplémentaires pour répondre à l’offre de soins et prodiguer des soins de qualité !

La Seita : Salaires, revendications et acquis !

les dirigeants se sont octroyés 13 % d’augmentation. La CGT mobilise les salariés pour aller chercher une augmentation des salaires à la même hauteur.

Ducros (Var) : La CGT revendique le SMIC à 2 000 €, le salaire d’embauche professionnel à 2 180 €, l’application de l’échelle mobile des salaires, le passage aux 32 heures de travail hebdomadaires sans perte de salaire.

Fleury Michon (Vendée) :

Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 20 % en un an. Les revendications de la CGT ont recueilli le soutien de plus de 1 000 salariés pour une augmentation de salaire de 150 €, le paiement des pauses dans leur intégralité, le remplacement de chaque départ par l’embauche de CDI…

Chez Arrivé (Vendée) :

Alors que le groupe propose une augmentation de 3,5 % en septembre par anticipation sur 2023, es salarié-e-s revendiquent pour 2022 4,7 % en plus des 2,5 % de février 2022.

Laiterie Triballat (Cher) :

La mobilisation se poursuit, les salariés considèrent que pour vivre décemment c’est 350 € par mois qu’il manque.

Refresco :

Dans le groupe, les dividendes explosent de 60 % par rapport à l’année passée. La CGT revendique une progression de 20 % des salaires, portant le salaire d’embauche à 2 100 €, l’augmentation de la prime d’ancienneté…

Coca Cola :

Tous les sites sont en grève pour une augmentation des salaires de 10 %, des primes de transport, d’ancienneté, d’astreinte, de découchage et de repas.

Norfrigo (Pas-de-Calais) :

En janvier 2022, une augmentation de 3 % a été actée. En juin, au vu de l’inflation galopante, la CGT a revendiqué une réouverture des négociations. Devant la détermination des salariés, Norfrigo a cédé une nouvelle augmentation du salaire de base au 1er octobre 2022. Sur l’année un salarié a vu son salaire passer de 1 800 € à 1 910 € soit 110 € d’augmentation (+6,1 %) et les négociations 2023 se tiendront en janvier plutôt qu’en juin contrairement au calendrier établi dans l’entreprise.

Au Parc des Oiseaux (Ain) :

La lutte a permis d’arracher 200 € d’augmentation du salaire de base soit de 10 à 12,5 % pour l’immense majorité des salariés compris entre 1 600 et 2 200 €, 8 % pour ceux de 2 500 à 2 700 €,
6,7 % jusqu’à 3 200 €.

Artisanat alimentaire :

Les grilles de salaires conventionnelles ont été revalorisées de 7,2 % en boulangerie et de 6,8 % en chocolaterie. Si la fédération n’a pas signé ces accords, du fait du niveau des salaires pour ces salariés hautement qualifiés, la revalorisation côtoie le niveau des indices Insee contrairement à bien d’autres branches. Ces résultats, encore insuffisants, sont à mettre à l’actif des forces syndicales CGT dans ces deux branches.
En boulangerie artisanale, la CGT est largement le premier syndicat et en chocolaterie son influence se situe à 60%.
De causes à effets !!!

LIDL près de Guingamp (Côtes-d’Armor) : La CGT lance un appel à la grève !

La CGT Lidl de la DR 15 (direction régionale), basée à Ploumagoar, près de Guingamp ont appelé les salariés à la grève, samedi 12 novembre 2022. Une mobilisation qui fait suite à celle lancée jeudi 10 novembre 2022, par la CGT Lidl France. Dans un communiqué, le syndicat rappelle ses revendications : Une augmentation de salaire immédiate de 3 %, une baisse significative de charge de travail en magasin et en entrepôt, une baisse de la performance immédiate et des négociations immédiates sur les conditions et la charge de travail.
La CGT a annoncé avoir signé l’accord pour une prime de 400 € aux salariés proposée par la direction nationale de Lidl, tout en restant mobilisée sur l’augmentation des salaires et les conditions de travail.

Amiante dans des services de l’État à Rouen (Seine-Maritime) : 80 personnels évacués et mis en télétravail !

Fin octobre 2022, 80 personnels de l’inspection du travail et la DDETS ont été évacués. Une entreprise mandatée pour retirer des dalles amiantées n’avait pas mis de protection.
La CGT dénonce une exposition à l’amiante des agents de l’inspection du travail et de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) de la Seine-Maritime, dans le bâtiment d’Hastings, situé 27 rue du 74e régiment d’infanterie, à Rouen. 80 fonctionnaires ont dû être évacués et mis en télétravail.
Des dalles amiantées dégradées dans un escalier.
Ce n’est pas la première fois que le syndicat CGT alerte sur une présence d’amiante dans le bâtiment d’Hastings. Le 30 novembre 2021, le secrétaire du Comité hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) CGT, opérait un signalement de danger grave et imminent après avoir constaté « la présence de dalles amiantées dégradées dans l’escalier utilisé quotidiennement par les agents comme le public, les exposant à un risque d’inhalation de poussières d’amiante ».
À noter que l’inspection du travail est provisoirement relogée au sein du bâtiment d’Hastings, dans le cadre de la rénovation en cours de la cité administrative de Rouen.

Constellium (Puy-de-Dôme) :

Les salariés qui se sont mobilisés durant l’année 2022 avec un appel permanent à la lutte pour faire évoluer la première proposition de la direction du 27 octobre (5% d’AG), ils ont fait le choix de prendre les dernières propositions de la direction.
La CGT respectera ce choix et signera l’accord sur l’évolution des salaires à partir de novembre 2022. Cette mobilisation va permettre à une grande partie des ouvrières, ouvriers et ATAM (868 personnes) de percevoir au1er janvier 2023 avec le talon, une augmentation minimum de 128€. Les autres verront augmenter leur salaire de 5,6%.

Adrexo à Saint-Quentin (Aisne) : Manifestation le 25 novembre devant l’établissement !

Les salarié-es avec leur syndicat CGT-Adrexo organise une journée d’action le vendredi 25 novembre de 9h à 11h30 à la Zone Industrielle 1 chemin Clastrois Allée Saint-Lazare à Gauchy.
ADREXO devenu MILEE depuis septembre 2022, c’est 773 établissements répartis sur toute la France et près de 7000 salariés.
Au niveau national, Adrexo a fait 212.191.700€ de chiffre d’affaires en 2020 soit plus 30.000€ de chiffre d’affaires produit par chaque salarié.
Adrexo est détenu par HOPPS GROUP, lui-même détenu par SATINE, ATHEVA, et SAS de l’AUBRAC.
Une vraie usine à fric qui enrichit chaque jour un peu plus Eric Paumier, Frédéric Pons, Guillaume Salabert, tous 3 dirigeants de 9 entreprises !
La CGT revendique :
– le paiement de toutes les indemnités kilométriques des distributeurs,
– le paiement de toutes les heures travaillées des distributeurs,
– l’arrêt de la sous-traitance postale,
– la mise en route immédiate des travaux annoncés pour le mieux-être des distributeurs.
Soyons tous solidaires de ces salariés sur-exploités et venons les soutenir en portant haut nos couleurs devant Adrexo Saint-Quentin.

Compin (Evreux) : Perdre son emploi et son salaire, c’est non et ça reste non !

De la dernière réunion avec la direction le début novembre, rien n’est sorti pour nous, travailleurs et travailleuses de Compin. La direction a annoncé une nouvelle réunion pour la mi-novembre. Ce qui est en jeu pour nous, c’est notre salaire et notre travail. Ce qui se joue pour Compin, et pour Equistone, le principal investisseur dont un des dirigeants est Édouard Fillon, fils de Pénélope et François Fillon (connus pour l’affaire dite du « Pénélopegate » qui a donné lieu en appel à une condamnation à des peines de prison notamment pour des détournements de fonds publics) qui nous licencie sans raison économique tout comme Alstom le principal donneur d’ordres, c’est le profit, c’est de faire du fric sur notre dos en licenciant et en allant exploiter de la main- d’œuvre moins chère ailleurs.

La direction maintient les licenciements. Avec les trois jours de grève, elle les a ramenés à 51 salarié-es, et c’est une annonce qu’elle gardait en réserve pour apaiser nos inquiétudes et notre colère.
Elle se prépare à annoncer 51 noms de collègues pour les jeter dehors. Il ne faut se faire aucune illusion : ceux qui resteront sont menacés à terme, d’abord d’une délocalisation des locaux, car Compin ne va pas rester ici alors que la production aura quasi cessé. Et puis personne ne peut avoir de certitudes sur les engagements de la direction, notamment sur l’emploi à venir. La première vague sera suivie d’une autre. Pour elle, nous sommes des pions. Les trois jours de grève, deux payés par la direction grâce à la lutte, ont permis de montrer que nous n’en étions pas. Ils ont permis de ne plus être seuls, isolés face au patron et demain face à la lettre de licenciement.

Ils ont permis de construire un collectif qui a pris ses décisions ensemble. La grève des 25, 26 et 27 octobre, a imposé à la direction de commencer à nous respecter. Il faut que ce collectif se fasse entendre à nouveau, qu’il s’élargisse.
Car seule la lutte paye : elle paye pour garder la tête haute face au patron, pour lui montrer que nous sommes debout. Et elle peut payer au sens premier car il nous faut des garanties pour que le projet de détruire des emplois imposés par la direction ne soit pas pour nous une condamnation au chômage et à la misère.
Alors vive la lutte des travailleurs et des travailleuses de Compin pour imposer à ses investisseurs aet donneurs d’ordres qu’aucun d’entre nous ne termine à Pôle emploi avec le frigo vide et étranglé par les factures ou les emprunts dans les mois à venir !

Travail Intérimaire :

Prism’emploi confirme son « principe » de discrimination envers ses employé-e-s intérimaires.
Le 4 novembre dernier, une délégation d’une quarantaine de militantes et militants de la CGT Intérim s’est invitée à la réunion de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de la branche du travail temporaire pour demander à Prism’Emploi, l’organisation patronale des entreprises de travail temporaire, l’ouverture de NAO incluant l’ensemble des salarié-e-s intérimaires en CDI ou en contrat classique (intéressement, participation et PPV), demandes formulées dans un courrier resté sans réponse.
Après deux heures de discussions, les représentants du patronat de l’intérim, qui n’ont pas manqué d’afficher leur habituel mépris pour leurs employé-e-s intérimaires, sont restés bloqués sur leur « principe » discriminatoire de refuser d’inclure les salarié-e-s intérimaires dans le cadre des NAO.

Les trois millions de salarié-e-s intérimaires, qui auront été en mission en 2022, se voient ainsi dépossédés, par un patronat intransigeant et cynique, de leur droit fondamental d’être représentés par les organisations syndicales de salarié-e-s et de pouvoir défendre, dans le cadre légal de la négociation collective, leurs revendications en matière de rémunérations, de déroulement de carrière et de conditions de travail. Paradoxe de cette réunion, Prism’Emploi avait inscrit à l’ordre du jour de cette CPPNI, la lutte contre la discrimination dans l’intérim ! Or, pour la CGT Intérim, c’est bien de discrimination qu’il s’agit lorsqu’on renvoie trois millions de salarié-e-s à leur condition de sous-travailleur-euse-s sans droits en les excluant des NAO aux seules fins de garantir aux actionnaires des entreprises de travail temporaire des dividendes substantiels.

Le patronat de l’intérim, n’étant pas à une contradiction près, avait aussi mis à l’ordre du jour, la signature d’une lettre paritaire destiné au gouvernement et dénonçant l’expérimentation par les entreprises de travail à temps partagé (ETTP) du CDI d’employabilité qui vient concurrencer le CDI Intérimaire. Si la CGT Intérim s’oppose avec force à tout type de contrat de travail qui paupérise les travailleur-euse-s et externalise, comme avec l’intérim, les responsabilités du véritable employeur qu’est l’entreprise utilisatrice, elle ne s’associera pas à ce courrier, ne partageant pas avec le patronat de l’intérim l’illusion d’un CDI intérimaire qui serait « plus protecteur socialement » que le CDI d’employabilité qui, lui, est un CDI de plein droit. La CGT Intérim ne défendra aucun intérêt dans cette bataille qui oppose des marchands de travail dont le commerce réside uniquement dans la vente, au coût le plus bas et au minima des droits sociaux, de la force de travail de millions de salarié-e-s et ne soutiendra pas le patronat de l’intérim dans sa volonté d’étendre son activité au marché des CDI d’employabilité.

La CGT Intérim exige de Prism’Emploi qu’il reconnaisse le CDI Intérimaire comme un CDI de plein droit, et qu’il étende le domaine d’application de la convention collective « Travail temporaire permanents » aux 50.000 salarié-e-s intérimaires en CDI. La CGT Intérim réitère sa demande d’ouverture de NAO incluant l’ensemble des salarié-e-s intérimaires avec, comme objectifs principaux, la prise en compte de l’ancienneté et le respect strict de l’égalité de traitement, l’augmentation des Indemnités de Fin de Mission (IFM) selon la durée de contrat et la mise en place de dispositifs tels (l’intéressement, participation et PPV). La CGT Intérim appelle l’ensemble des salarié-e-s intérimaires et permanents à cesser le travail et à manifester pour obtenir des augmentations générales de salaire et l’indexation automatique de tous les niveaux de rémunération sur le coût de la vie, que ce soit dans les entreprises utilisatrices et dans les entreprises de travail temporaire.

Monoprix : Encore une victoire des salarié-e-s avec leur syndicat CGT contre le travail de nuit et de fin de journée chez Monoprix !

Alors que Monoprix s’acharne à vouloir imposer, sans aucune justification valable, le travail de nuit dans l’entreprise, la CGT Monoprix en lien avec la Fédération CGT Commerce et Services, vient de faire annuler pour la quatrième fois un accord portant sur ce sujet. La direction de Monoprix et quelques organisations syndicales ont conclu un « accord expérimental relatif au travail en fin de journée » déplaçant la période de travail de nuit de 22h à 7h. Malgré les différentes condamnations, la société s’est entêtée avec ce dernier accord, à employer des subterfuges pour s’inscrire dans un modèle sociétal et économique qui ne fait que primer la rentabilité au détriment des intérêts des travailleurs. Une fois de plus, le tribunal a considéré que l’accord ne « comporte aucune justification précise ni même explicite s’agissant des justifications du recours au travail de nuit et, notamment, aucun élément de nature à établir la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou de services d’utilité sociale ».
Il a, en ce sens, annulé l’accord et enjoint Monoprix à cesser d’employer des salariés après 21 heures. La CGT Monoprix et la Fédération CGT Commerce et Services se félicitent de ce jugement et maintiendront leur opposition au recours au travail de nuit dans l’entreprise qui n’a vocation qu’à augmenter les profits de l’entreprise en déstructurant la vie sociale des travailleurs.

RATP : Bilan de la grève massive pour les salaires et des recrutements du 10 novembre !

(Photo)

Une action qui converge donc totalement avec l’intérêt des usagers : les médias auront donc du mal à opposer les uns aux autres comme ils en ont l’habitude !
Alors que l’ancien Premier ministre Jean Castex s’apprête à prendre les commandes de la régie (450.000 €uros) comme « salaire annuel » !!! Les syndicats ont appelé à faire grève pour des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Un mouvement qui a été très suivi.

L’automne est agité à la RATP. Après une rentrée marquée par de grosses difficultés sur le réseau de bus, en raison de la pénurie de conducteurs, ainsi que des temps d’attente rallongés dans le métro, où les rames sont à nouveau bondées, cette grève a été particulièrement suivie par les salarié-e-s.
Le mot d’ordre de la CGT, FO, Unsa, Solidaires et La Base est clair : « Zéro métro et zéro RER ». Le préavis de grève a débuté mercredi à 22 heures et s’est terminé vendredi à 7 heures. La moitié des lignes de métro ont été fermées le jeudi. Le trafic interrompu sur les lignes de métro 2, 3 bis, 5, 8, 10, 11 et 12. Certaines lignes et stations sont restées ouvertes seulement aux heures de pointe (entre 7 heures et 9 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30) : les lignes 3, 4, 6, 7, 7 bis, 9 et 13. Bref, seules les lignes 1 et 14, automatisées, échappent aux perturbations.

Sur le RER A, 1 train sur 3 a circulé en moyenne sur l’ensemble de la journée, avec 1 train sur 2 aux heures de pointe et 1 train sur 4 aux heures creuses. Le trafic de bus également perturbé jeudi : 2 bus sur 3 ont circulé sur l’ensemble du réseau. Concernant les tramways, sur le T2 : en moyenne 3 tramways sur 4 le matin et 1 tramway sur 2 l’après-midi. Sur le T5 : 1 train sur 2 et uniquement de 5 h 30 à 10 h 30 et de 15 h 30 à 20 h 30.

Sur le réseau SNCF, la CGT Cheminots s’est associée.

Problèmes d’effectifs, ouverture des réseaux de bus à la concurrence, remise en cause du régime spécial de retraites… Les motifs d’inquiétude sont nombreux à la RATP. Au moment où Jean Castex s’apprête à remplacer Catherine Guillouard à la tête du groupe de transports publics (un conseil d’administration de la RATP s’est réunit le 14 novembre), les représentants des syndicats ont bien l’intention de marquer le coup et d’affirmer leurs positions revendicatives.

Une augmentation de salaire dévorée par l’inflation !

La journée du 10 novembre a mis l’accent sur la revalorisation du pouvoir d’achat des quelque 40.000 salariés du groupe vivant en Île-de-France. Le 18 février déjà, 8 lignes de métro avaient été fermées et 6 autres avaient fonctionné a minima lors d’un mouvement très suivi. Motif : les syndicats, côté métro et RER, jugeaient insuffisantes les hausses de salaire proposées par la direction, sur fond d’inflation galopante.
« Nous n’avons reçu que 2,2 % d’augmentation, à partir de juillet… cela fait donc seulement 1,1 % pour toute l’année, regrette un militant, de la CGT. C’est très insuffisant, surtout en Île-de-France, où le coût de la vie est 9 % plus élevé que la moyenne nationale. »

Ces six derniers mois, l’inflation n’a fait que grimper. « Avec le coût du logement en région parisienne, nous vivons de plus en plus loin des terminus. Pour prendre son service à 5 heures du matin, il faut une voiture. Moi j’en ai pour 200 € de carburant par mois », confie un conducteur de métro, dans la maison depuis vingt ans.

Un « coup de semonce » avant la bataille des retraites ?

Depuis plus d’un an, la direction et les organisations syndicales négocient donc des hausses de rémunération en échange de « contreparties » en termes de productivité. Une prime d’intéressement de 1 325 €, ainsi qu’une
« prime Macron » de 200 à 300 € ont été distribuées aux plus bas salaires, fait valoir la direction de l’entreprise.

Si bien qu’elle estime que les hausses totales ont atteint « 5,2 % » en 2022. Sauf que le compte n’y est pas, nous voulons de véritables hausses de salaire, et pas des primes ponctuelles », fait valoir le délégué FO-RATP. Des sessions de négociation reprendront en décembre, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), a confirmé Jean Castex lors de son audition au Sénat.
De nombreux salariés pointent aussi « la dégradation des conditions de travail » au sein de l’entreprise. « Avec le sous-effectif, que ce soit sur le bus ou le métro, des chefs nous demandent de revenir travailler sur nos jours de congé… C’est inacceptable »...

Les syndicats de la RATP ont enfin en tête le projet de réforme des retraites, annoncé par le président Macron.
« Le mouvement de jeudi est un coup de semonce. Nous préparons déjà les combats pour la suite, et la défense de notre régime de retraite », prévient le secrétaire général de la CGT RATP. Le gouvernement pourrait exiger le report de l’âge légal à 62 ans, alors que l’âge de départ dans le métro est de 57 ans et 9 mois en moyenne, d’après la direction de la RATP. De quoi mobiliser une nouvelle fois les 3.100 conducteurs de métro. Les cinq semaines de conflit, en décembre 2019 et janvier 2020, avaient paralysé l’Île-de-France. Avant que la crise du Covid-19 ne mette un terme à la réforme.

Plan de sauvegarde à « Place du Marché » (Civrieux-d’Azergues dans le Rhône) : Les salariés ne doivent pas payer !

La Société Place du Marché a annoncé en CSE extraordinaire se déclarer en procédure de Plan de Sauvegarde, au regard de ses résultats financiers catastrophiques depuis la reprise de la Société TOUPARGEL fin 2019.
Le scénario était prévisible car les élus CGT du CSE n’ont cessé de prévenir et d’alerter la Direction de l’entreprise des nombreux signaux faisant craindre le pire. D’ailleurs, une procédure de droit d’alerte économique a été initiée par les élus CGT du CSE, qui ont obtenu l’appui d’un expert économique pour les aider à parfaire leur compréhension de la situation. Force est de constater que l’entreprise a fait des erreurs stratégiques, notamment sur le canal de vente internet développé bien trop tard.

Mais cela, les salariés n’en sont pas responsables et la direction est coupable de cette situation, avec pour seul credo de dégraisser la masse salariale. Les élus « Place du Marché » et la Fédération CGT Commerce et Services sont mobilisés pour accompagner et soutenir les salariés dans cette épreuve, et resteront vigilants sur les décisions prises par le Tribunal de Commerce. Notre objectif, c’est le maintien de tous les emplois ! D’ores et déjà, la Fédération CGT Commerce et Services appelle l’ensemble des salariés de « Place du Marché » à se mobiliser largement, seule solution pour faire reculer la direction et d’assumer ses responsabilités de mal-gestion pour son unique profit.

Jeux Olympiques 2024 : Empêchons le ministre de l’intérieur de baisser le rideau !

Auditionné par le Sénat le 25 octobre dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé de possibles annulations ou reports de festivals et de grands événements à l’été 2024 en raison de la mobilisation exceptionnelle des forces de police pour la tenue des jeux olympiques et des jeux para-olympiques.
Depuis ses déclarations, les voix des professionnels du secteur du spectacle et des élus locaux se multiplient pour dénoncer cette décision unilatérale qui menace véritablement tout un secteur mais aussi le tissu économique sur bien des territoires. En ce qui concerne les salarié-es ou les artistes auteurs, des annulations signifieraient de nouvelles pertes de revenu, sans aucune compensation, et cela après deux années de mesures sanitaires qui ont mis le secteur à genoux.

Quant aux éventuels reports, de quoi parle-t-on ?
Dans sa globalité, les JO 2024 vont mobiliser les forces de l’ordre (45.000 policiers par jour) pendant près de trois mois à compter du 26 juillet 2024. Qui croit sérieusement possible de reporter les spectacles planifiés dans ces conditions ?
Pour les artistes, les technicien-nes et tous les autres professionnel-les du spectacle, toute la saison serait sacrifiée.
Le fait qu’un ministre de l’intérieur entrave, d’une certaine façon, la liberté de création et de programmation est un précédent grave. Les JO 2024, quel que soit leur caractère exceptionnel, ne peuvent pas tout justifier.

Aux alertes sur des annulations de spectacle s’ajoutent d’autres menaces : une loi d’exception est actuellement en projet pour pouvoir déroger au droit du travail pendant la période des jeux. La CGT Spectacle et ses syndicats demeurent mobilisés pour que nos conventions collectives et les règles protectrices des travailleurs et travailleuses du spectacle ne soient pas visées par cette loi d’exception. Nos professions ont traversé pendant deux années un enfer et de nombreux-ses professionnel-les ont été laissé-es au bord de la route. Les organisations salariales du secteur (CGT, CFDT, FO, CFE CGC, CFTC) ont adressé cette semaine une demande de rencontre à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, alors qu’elle a déjà pris le soin d’échanger avec les organisations patronales du secteur.

Nous prévenons : Il est impensable que les manifestations culturelles, en particulier les plus fragiles, soient à nouveau empêchées. Si des annulations ou des reports sont annoncés, la CGT Spectacle appellera la profession à se mobiliser.

Soutien à la grève à BFM et RMC : Le Groupe a les moyens d’augmenter les salaires !

A l’appel de la CGT (le Syndicat national de la radiodiffusion, de la télévision et de l’audiovisuel SNRT AV CGT et le Syndicat National des journalistes SNJ-CGT) et du Syndicat national des journalistes (SNJ), le mouvement de grève des salarié·es du groupe Nextradiotv, dont BFM et RMC, se poursuit. Leurs revendications salariales, qui portent sur 2022, sont légitimes face aux gros bénéfices du groupe et à la hausse des prix liée à l’inflation.

L’antenne de BFMTV était fortement perturbée dimanche par le mouvement de grève qui a bloqué la plupart des émissions en direct et en plateau. Des salarié-es de RMC ont également rejoint le mouvement. Nous constatons et dénonçons l’attitude de la direction qui, surprise par l’ampleur du mouvement, exerce des pressions sur les salarié-es en grève. La CGT n’exclut pas de recourir à toutes actions pour faire respecter le droit de grève.

BFM-TV et la radio RMC appartiennent au groupe Altice du milliardaire Patrick Drahi, également propriétaire de l’opérateur télécom SFR. Les salarié-es exigent le doublement de la prime proposée par la direction, avant l’ouverture de la négociation annuelle obligatoire (NAO) 2023 qui traitera elle de l’inflation, des inégalités salariales femmes/hommes, ainsi qu’un ensemble de sujets de négociation tout aussi important et qui mérite le temps nécessaire.

Arkéma à Pierre Bénite (Métropole de Lyon) :

650 salariés ont fait grève pour une augmentation de salaire de 200 euros et une prime de 6.000 euros, dans le contexte de l’inflation.
Arkéma en 2021, c’est un bénéfice de 821 millions d’euros. Pour les six premiers mois de 2022, c’est + 31,4 % de chiffre d’affaire par rapport à 2021. En mai, il y a eu 222 millions d’euros de dividendes versés aux actionnaires. Ce qui n’a pas empêché la direction de faire pression sur les grévistes : menaces de chômage technique, chantage à l’investissement sur le site, menaces de les traîner au pénal, menaces de sanctions et de licenciements. Certains ont même reçu des convocations pour se rendre au tribunal pour accusation de « grève illégale » !!!

   

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