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Géorgie : Irakli Kobakhidze, homme d’état
lundi 10 février 2025 par Mendelssohn Moses

Grand entretien du journaliste suisse Roger Köppel avec le Premier Ministre géorgien Irakli Kobakhidze
Si dans les forces armées, l’officier idéal est celui qui dans toute la fougue de sa jeunesse, possède déjà la sagesse et le sang-froid de l’âge mûr, eh bien avec Irakli Kobakhidze on semble avoir tapé dans le mille !
Ce 8 février à Tiblisi, Roger Köppel, rédacteur haut en couleur à Die Weltwoche (Schweiz), s’est longuement entretenu avec le Premier Ministre géorgien [1]
Celui-ci s’avère être – vous en doutiez encore ? – un homme d’état.
Par ailleurs, docteur en droit des universités allemandes, professeur des universités, lors de cet entretien Kobakhidze parle en anglais, et à la perfection, ce qui rend l’entretien très aisé à suivre.
On ne peut que conseiller à nos lecteurs d’écouter en entier, plume à la main, cet entretien particulièrement polémique et très dense, que Köppel, et c’est une heureuse habitude chez lui, a préparé en amont avec sérieux.
Un avant-goût des idées brassées lors de l’entretien :
– Les drapeaux suisse et géorgien se ressemblent ? « Oui. Et la croix y figure, parce que la Géorgie est l’une des premières nations chrétiennes. »
Nous avons pâti de 4 guerres en 30 ans. Notre première priorité, c’est d’épargner à notre peuple la guerre
– Il existe en Occident un parti de la guerre, extrêmement puissant et omniprésent dans les institutions, particulièrement dans l’EU et l’ex-Administration US.
– Ce parti global (sic) de la guerre tente depuis 2022 de faire de la Géorgie un second front (sous-entendu : contre la Russie – ndlr). Nous nous y refusons catégoriquement
– Des personnages haut-placés ont tenté de nous faire chanter en nous menaçant de sanctions, en faisant voter des Résolutions au Parlement européen, car nous avons refusé d’envoyer des soldats géorgiens en Ukraine et refusé d’imposer des sanctions contre la Russie, ce qui aurait détruit l’économie géorgienne
– Nous avons des relations économiques avec la Russie, mais pas au niveau diplomatique – contrairement à la Moldavie, qui pourtant est encensée par la presse occidentale …
– La Russie notre ennemie ? Nous ne répondrons point à ce type de question, posée en général pour en faire les grands titres à l’étranger. La rhétorique brutale est exclue de la boîte à outils de notre diplomatie.
– La guerre en Ukraine était évitable. Cependant le parti de la guerre a insisté pour que tous les pays occidentaux s’y engouffrent – à l’assaut de la Russie. L’Ukraine est détruite. Son peuple méritait mieux que ça.
– Notre action se fonde sur trois éléments :
- 1/ juger des choses avec indépendance
- 2 / affirmer l’état géorgien en tant qu’état (« statehood »)
- 3/ agir avec indépendance
– La qualité principale exigée d’un homme d’état dans la situation extrêmement compliquée où se trouve la Géorgie de par sa situation géographique et de par l’histoire de la région, est la PATIENCE. Le développement de notre pays s’accomplira seulement dans des circonstances de paix alentour, ce qui veut dire agir avec patience.
Suit une description calme et froide du rôle hostile des ONG et un retour sur le désastre qu’a été Mikhaïl Saakashvili ; sans que Kobakhidze n’ait cité un quelconque nom de provocateur, le paysage tel qu’il le dessine est bien net.
Soit dit en passant – le lecteur français voudra peut-être revisiter le passé d’un certain Glucksmann, procureur d’armes à Saashkashvili [2] ou de cette protégée de Zbigniew Brzezinski qu’est l’ex-Président Salomé Zourabichvili [3] de retour en France suite à son intéressant parcours en Géorgie
Voir en ligne : https://reseauinternational.net/ira...
[1] https://weltwoche.ch/daily/bruessel-wollte-uns-in-den-ukraine-krieg-hineinziehen-georgiens-premier-kobichadse-ueber-friedenspolitik-in-explosiven-zeiten/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=daily.