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Après le 10 novembre... par Alain Chancogne

samedi 12 novembre 2022 par Alain Chancogne (ANC)

Après ce 10 novembre et voulant dépassé la formule habituelle "du verre à moitié vide ou à moitié plein" je m’autorise une réflexion en réaction à ce que j’entends parfois chez certains camarades.
Surtout chez eux de ma génération qui ont connu mai 68.
"Peut-être que les Français ne sont pas encore assez agressés par le capitalisme pour réagir à la hauteur de la violence de l’adversaire" !
Tout d’abord observons que si le degré de pauvreté pouvait renforcer la conscience d’avoir à renverser le système l’Éthiopie ou la Somalie seraient des républiques socialistes.

Malheureusement il s’avère que la crise systémique du capitalisme et l’adaptation de l’idéologie de classe à cette situation,conduit davantage à renforcer le sentiment que "fort heureusement il y a plus malheureux que nous"...

Dans le même temps où la mise à mal du lien collectif, l’affaiblissement considérable du courant révolutionnaire, après l’instrumentalisation de la crise du covid et la diffusion de l’angoisse en matière de risque de conflit mondial ne sont pas de nature à conscientiser les travailleurs, la jeunesse, les retraités, bref " les couches populaires" avec une approche des repères fondamentaux du marxisme.

Lorsque nous évoquons mai 68 et que nous réfléchissons ensemble sur ce qui pourrait être les éléments d’analyse pour construire la contre-attaque de masse, aujourd’hui pour une généralisation des grèves, en rappelant comme nous le faisons 36 ou 68.

Il ne faut pas perdre de vue une réalité objective.

En 1968, d’une part le pouvoir d’achat de l’immense majorité des travailleurs était amputé en moyenne de 15 à 18 % concernant ce qu’on appelle l’habitat
(à l’époque majoritairement en termes de loyers).

Aujourd’hui chacun sait que 40 % (parfois plus) du salaire, de la retraite sont soustrait au pouvoir d’achat dès le 5 du mois (soit par le loyer soit par le remboursement de l’emprunt pour accession à la propriété ).

Autre élément.

En 1969, (et ce n’est pas étranger aux enseignements qu’ avaient tirés l’adversaire de classe de l’affrontement de Mai 68), le système bancaire et financier a mis en place ce qu’on appelle les "crédits à la consommation".
De plus en plus sophistiqués et racketteurs en terme d’étranglement par des taux parfois usuraires.

À l’époque au niveau de la banque où je travaillais, la BNP, au sein de la CGT et du PCF ( y compris au niveau de la section économique où j’avais été pour la première fois invité compte tenu de ce que les camarades de la direction nationale estimaient avoir été ma petite expérience militante de récent adhérents du parti) j’ai encore mieux saisi ce que voulait dire le terme de "contradictions".

Compte tenu que cette nouvelle activité des banques était porteuses d’emplois dans notre secteur, je compris que je parlais un peu dans le "désert " me répétant plusieurs fois en mettant en garde :
" Attention camarades"

Collectivement dans une entreprise, quand on fait le constat que la fin du mois fait "vivre" dans des conditions, insupportables, peut se forger l’idée de montrer aux patrons ou à l’État-patron que l’on ne se laissera pas tondre,
il ne faudrait pas que que nous puissions entretenir l’idée qu’il est possible maintenant de courir chez le banquier pour se faire étrangler par un crédit qui permet de survivre en s’enfonçant dans l’endettement.

Si aujourd’hui bien sûr, d’abord sur les lieux d’exploitation mais aussi collectivement dans notre réflexion révolutionnaire, nous n’intégrons pas cette réalité qui fait que près de 60 % des Français sont déjà dans le "rouge" à la banque avec parfois une multiplication de crédit dans divers organismes, alors on passe à côté de l’urgence de porter en débat de masse la cohérence des politiques du capital en terme de régression sociale et démocratique.

On peut tomber dans le travers qui consiste à s’en tenir pour mesurer les possibilités de renverser le rapport de force au dernier chiffre de participation à la journée du 10.

Même quand on peut s’appuyer sur des données concrètes de lutte en cours porteuse d’espoir.

Si je m’autorise cette façon de rappeler ce qui pour des camarades est évident, c’est parce que cela me conforte dans l’idée que la lutte des classes aujourd’hui ne peut pas se priver du courage révolutionnaire qui consiste à admettre que l’on ne peut pas semer l’Espoir dans la mobilisation, si l’on ne fait pas effort permanent de mettre en débat ce qui fonde notre engagement résolument communiste.

Nous ne recherchons pas des manifestations de masse qui seraient des sortes de simples démonstration de notre volonté de "mourir debout pour ne pas vivre à genoux".

Nous sommes des militants qui avons la responsabilité historique de porter la vérité révolutionnaire.

Parce que nous sommes nombreux à prétendre que Lénine a raison d’affirmer que "là où il y a une volonté il y a un chemin ".

Pour qu’il y ait volonté c’est-à-dire espoir dans la victoire la boussole marxiste et la parole fraternelle sans aucun mépris ni condescendance vis a vis ceux qui "n’auraient pas encore compris" voilà des atouts indispensables dans le combat.

Telle est du moins mon appréciation personnelle qui motive mon engagement au sein de l’Association Nationale des Communistes.

   

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