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Harcelées pour avoir soutenu la Palestine

dimanche 4 février 2024 par Contre Attaque

Ce sont deux jeunes femmes non blanches, qui ne se connaissent sans doute pas, mais subissent des persécutions insupportables pour leur soutien à la cause palestinienne. On vous explique.

Émilie Gomis est une ancienne basketteuse de l’équipe de France, elle compte pas moins de 194 sélections à son actif. Elle était membre de la commission des athlètes du comité olympique français, en vue des JO 2024 de l’été prochain. En octobre, la sportive a dénoncé le nettoyage ethnique à Gaza avec un simple post sur les réseaux sociaux. La basketteuse avait rapidement supprimé sa publication et s’était même excusée, mais cela n’a pas suffit.

Pour cette publication éphémère, Émilie Gomis a été virée de son poste, sans avertissement ni possibilité d’appel. Un comité opaque jugeait il y a quelques semaines qu’elle aurait porté une « atteinte avérée aux principes éthiques ».

Le 2 février, cet acharnement est allé encore plus loin : on apprend qu’une enquête pour « apologie du terrorisme » a été ouverte contre elle. Émilie Gomis sera entendue la semaine prochaine en audition libre dans le cadre d’une enquête « confiée à la direction de la police judiciaire de Paris, par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, le 14 décembre 2023 ». Ses avocats dénoncent une convocation « ahurissante ». Dans le même temps, de nombreuses personnalités, dont le député Meyer Habib, qui font quotidiennement l’apologie du racisme et du génocide jusque sur les plateaux télés n’ont jamais été inquiétés.

Rima Hassan Mobarak est une juriste franco-palestinienne. La jeune femme est née dans un camp de réfugiés en Syrie, car son père a été chassé de Palestine lors de la Nakba en 1948, la grande épuration ethnique qui a créé l’État israélien. Cette année-là, des centaines de milliers de palestiniens avaient été chassés de leur terre et sont parqués depuis plusieurs générations dans des camps en Syrie, au Liban ou à Gaza.

Rima Hassan Mobarak est arrivée en France à l’âge de 10 ans et est devenue juriste. Elle milite pour la cause palestinienne avec une grande dignité, réclamant le droit au retour pour les palestiniens chassés en 1948 et la création d’un État démocratique et multiconfessionnel en Palestine.

Non seulement elle n’est guère invitée dans les médias – alors qu’elle maîtrise parfaitement le sujet et pourrait apporter des éclairages décisifs au public sur la guerre en cours – pendant que les propagandistes israéliens monopolisent les plateaux télés, mais son engagement lui vaut des campagnes diffamatoires très violentes sur les réseaux sociaux.

Rima Hassan avait un contrat avec l’entreprise L’Oréal. Sous la pression des fanatiques pro-israéliens, ce contrat a été suspendu l’automne dernier. Julien Bahloul, chouchou des médias et porte-parole de Tsahal, s’est félicité sur internet d’une « immense victoire contre la haine et l’apologie du terrorisme » et affirme que « Rima Hassan prétendait à un visage moderne, libéral, de paix. Aujourd’hui le masque est tombé, sa haine a été dévoilée à tous ».

Le 6 novembre, Rima Hassan recevait une photo d’obus israéliens avec un message inscrit en français dessus : « Rima, tiens cadeau pour tes copains de Hamas ».

En ce début du mois de février 2024, les persécutions continuent. Rima Hassan était conviée à la cérémonie en l’honneur des « 40 femmes de l’année 2023 » du magazine économique Forbes, prévue en mars prochain à Paris. Les réseaux sionistes fanatiques ont fait annuler l’événement.

Le célèbre présentateur pro-israélien Arthur a lancé la charge en traitant sur les réseaux sociaux la juriste d’antisémite. Il a été rejoint par les représentants du CRIF, par Julien Bahloul et autres personnalités radicalement sionistes, suprémacistes et autres racistes.

Cette « polémique » montée de toute pièce a été victorieuse. Rima Hassan annonce ce 3 février « avec colère et tristesse que toute la cérémonie de remise des trophées Forbes destinée à récompenser les 40 femmes françaises de l’année pour leur engagement, leur parcours et leur carrière, a été annulée en raison des pressions et intimidations ».

La juriste souligne avec justesse que ces opérations viennent « majoritairement d’hommes qui se croient tout-puissants et tout permis » et qui visent des femmes, coupables de ne pas se taire et de ne pas penser comme eux.

Ces affaires scandaleuses s’inscrivent dans le cadre d’une chasse aux sorcières de grande envergure : censure de toute voix critique d’Israël dans les médias de masse, diffusion en flux continu des éléments de langage de l’armée coloniale, arrestations de syndicalistes pour « apologie du terrorisme », diffamations très violentes et systématiques contre la France Insoumise ou le NPA, dessin animé « Wardi » racontant la vie d’une fillette de Gaza retiré des projets scolaires par le rectorat de Paris, pressions au sein du monde de la recherche pour ne pas parler de la question palestinienne, censure au sein des universités… Et ce phénomène n’est pas que français, on ne compte plus les personnalités censurées ou punies aux USA ou en Allemagne pour avoir dénoncé le génocide à Gaza.

En 2024, il vaut mieux être néo-nazi, commettre des agressions racistes ou tenir des propos islamophobes en direct à la télévision que dénoncer des crimes contre l’humanité et s’opposer au colonialisme et au fascisme.

Voir en ligne : https://contre-attaque.net/2024/02/...

   

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