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Après le G20 et la conférence Bandung Spirit

mardi 22 novembre 2022 par Bruno Drweski/ANC

Compte-rendu au retour de Bruno Drewski sur son séjour à Bali, invité à la Conférence Bandung Spirit (groupe de réflexion sur l’esprit des non-alignés) et dans le contexte du G20 qui avait lieu en même temps à Bali.

Le G20 est une institution capitaliste mais il a de fait sur la scène internationale pris le dessus sur le G7. Dans sa composition, on peut dire qu’il s’agit de deux « G10 » : le G7 plus 3 pays alliés du bloc occidental et un second G10 composé de pays non alliés au bloc euroatlantique.

C’est donc devenu une sorte d’institution d’arbitrage en deux capitalismes : le capitalisme euroatlantique et un capitalisme émergent, au sein desquels on peut trouver des éléments de socialisme.
Le sommet du G20 n’a pas permis aux pays plus ou moins non alignés d’imposer leur point de vue mais il a permis de bloquer les tentatives des pays occidentaux de mettre en avant la question ukrainienne pour isoler la Russie de tous les autres membres.

Paysage politique en Indonésie :

Le parti au pouvoir en ce moment (le Parti démocratique combattant d’Indonésie) est un parti de centre-gauche qui est polarisé autour de la position par rapport à l’impérialisme US.
Il existe donc deux courants : un courant « neutraliste » qui prône une neutralité du pays dans le conflit entre la Chine et les USA et un courant plus « anti-impérialiste » qui considère qu’il faut appuyer, ne serait-ce que d’un point de vue « asiatique », la Chine contre les États-Unis et par voie de conséquence se rapprocher aussi de la Russie.

Vu d’Asie d’ailleurs, le conflit en Ukraine apparaît plutôt comme un conflit entre les États-Unis qui se servent des pays de l’UE et la Chine qui appuie la Russie, l’Ukraine ne faisant figure que de « terrain de jeu.

Le massacre des communistes et assimilés de 1965 est un autre point de polarisation : c’est un sujet dont on ne parle presque jamais en Indonésie car l’armée est toujours, de facto, plus ou moins en position de surveiller le pouvoir (on peut qualifier l’Indonésie de démocratie sous surveillance).
Dans ce contexte, il existe au sein du parti au pouvoir les modérés du centre-gauche qui refusent de s’opposer aux militaires et préfèrent les « amadouer » pour éviter une nouvelle vague de répression et les tenants de la gauche qui veulent faire sauter les verrous qui enferment le pays depuis 1965.

Il y a donc une évolution en Indonésie.
C’est important car l’Indonésie est le noyau de l’ASEAN (structure à géométrie variable qui regroupe tous les États de l’Asie du sud-Est, indépendamment de leurs régimes politiques qui vont du socialisme à la monarchie absolue, à partie de quoi on a crée la formule ASEAN +3 ; dans sa forme +3 qui intègre la Chine, la Corée du Sud et le Japon et la version ASEAN+10 qui intègre aussi l’Inde, le Pakistan et l’ensemble du sous-continent sud-asiatique).

C’est aussi dans ce contexte qu’il faut voir la conférence à laquelle j’ai participé qui a duré onze jours dans cinq villes du pays et qui a précédé le G20. Comme elle s’intitulait Bandung-Belgrade-La Havanne, du nom des trois villes où s’est forgé le Mouvement des États non alignés, cela a permis de parler des grandes figures du non alignement, en particuller Soekarno, Zhu Enlai, Nasser, Tito et Castro.

Et donc de réintroduire dans le langage public en Indonésie les mots de socialisme, communisme, marxisme, maoisme, etc. et du coup l’université de Surabaya a publié les contributions des intervenants avec un fragment écrit par l’organisateur de la conférence, un Français d’origine indonésienne, mentionnant explicitement les massacres de 1965, l’interdiction du communisme et la régression consécutive du non-alignement en Indonésie.

Un verrou mental a donc sauté à cette occasion et qui converge avec la poussée de l’aile gauche du parti gouvernemental de réintroduire les questions d’anti-impérialisme sur la scène internationale et de progrès social sur la scène intérieure.

Sachant que l’Indonésie est une puissance montante de 270 millions d’habitants et une économie qui est en passe de parvenir au niveau des dix plus grandes économies mondiales avec à terme la probabilité qu’elle atteigne les cinq premières économies du monde.

Ce qui se passe en Indonésie et donc au niveau de l’ASEAN et du Mouvement des États non alignés est donc de toute première importance.

   

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