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La science n’est pas capitaliste, mais son usage l’est.

mardi 22 juin 2021 par Badia Benjelloun (ANC)

Il est exposé ici quelques éléments de réponse à l’article commis par William Engdahl sur les effets néfastes des vaccins conçus à partir de la technique des ARNm.
En préambule, il est réitéré quelques principes qui gouvernent l’esprit de cette réponse.
Chacun est libre d’émettre une opinion et de l’exprimer. Cependant, quand elle émane d’une personnalité qui bénéficie d’une audience, il en va de sa responsabilité morale et intellectuelle qu’elle soit valablement fondée et ce d’autant qu’il s’agit de questions scientifiques qui requièrent non pas une expertise particulière mais une pratique exercée à déceler les biais d’analyse.

Je soutiens depuis longtemps que l’industrie pharmaceutique qui s’approprie les résultats de la recherche scientifique publique et en fait un instrument de profit immédiat payé par les contributions des travailleurs aux caisses d’assurance maladie doit être confiée à des organismes de gestion associant les représentants des cotisants et des chercheurs. Cette exigence est plus juste et plus radicale que la simple levée des brevets et la suppression des droits à la propriété intellectuelle et du secret de fabrication.

Engdahl mentionne un document publié le 8 mai 2021 sur le site de l’Agence européenne du médicament introuvable en balayant tous les rapports émis entre avril et juin 2021.
On supposera que les chiffres annoncés sont vrais.

Certains passages peuvent sembler ardus pour ceux qui n’ont plus en mémoire l’enseignement de biologie dispensé dans les collèges, ils peuvent être écartés de la lecture sans que cela ne nuise à la compréhension du texte.

Enfin, s’il n’existe pas de science capitaliste, il est une manière capitaliste de l’utiliser dont la motivation est bien le profit à court terme parfois au détriment du bien-être de l’humanité.

Nombre de décès.

10 470 décès ont été enregistrés entre le premier janvier et le 18 mai 2021 parmi des personnes ayant été vaccinées par l’un des vaccins à ARNm.
Cela appelle au moins trois remarques.

En rapportant le nombre de décès aux nombre de personnes totalement vaccinées c’est-à-dire ayant reçu les deux injections, plus d’une centaine de millions, cela donne une incidence de la mortalité qui est de 0,001%.
On ne peut pas comparer cette incidence à la mortalité par la maladie virale car on adopte l’hypothèse implicite que toutes les personnes vaccinées auraient pu contracter l’infection.
Or dans tous les pays du monde, peu ou prou, cette hypothèse n’est pas recevable car ont été adoptées des mesures sociales pour limiter l’infestation naturelle des populations.

Par ailleurs, la mortalité par le virus s’apprécie en rapportant le nombre de décès par le virus (directement ou indirectement) sur le nombre de personnes infectées de façon apparente ou non. Or l‘estimation de cette fraction de la population est difficile à modéliser. Elle pourrait s’obtenir par le dosage d’anticorps anti-SarsCov2 sur toute la population ou un échantillon significatif de celle-ci, lesquels s’ils sont présents signent la confrontation avec le virus.

C’est ainsi que l’on estime l’immunisation de groupe. Par ailleurs, ces anticorps ont une présence labile dans la circulation, cette durée est une variable individuelle. On néglige cependant cette donnée dans une première approximation, pour esquisser à un instant T l’image de l’acquisition de l’immunité collective.
Ce travail épidémiologique est rarement fait, les Chinois avaient beaucoup publié au début de la pandémie à ce sujet, ce qui avait donné une idée de la circulation silencieuse importante du virus.

Pour réaliser le gain de la vaccination en matière de mortalité, il conviendrait de comparer ce 0,001% à une mortalité calculée sur une file active de malades, chiffre pondéré par la file non des PCR positifs mais des sérologies positives.

Enfin, demeure la question fondamentale de l’imputabilité. Les médecins épidémiologistes savent combien est ardu le protocole qui établit les liens de causalité entre deux évènements, administration d’un médicament ou d’un vaccin et un effet secondaire ou un décès.
Dans cette situation, il faut exclure toute autre cause de décès indépendante de la vaccination et avoir effectué des autopsies pertinentes.

Quelles sont les tranches d’âge majoritairement représentées dans ces 10 470 cas, sachant que dans les pays développés, l’option de vacciner d’abord les personnes âgées, les plus vulnérables à la maladie, a été adoptée. On peut s’attendre donc à une surmortalité naturelle dans cette sous-population élue en premier pour la vaccination par rapport à la population générale. Si 80% des sujets décédés avaient plus de 85 ans, cela n’a pas le même sens que si 80% avaient moins de 50 ans.

Quelles sont les pathologies préexistantes chez ces sujets ?

Il apparaît bien que l’autre question non résolue est la caractérisation rigoureuse de ce groupe de personnes décédées APRÈS la vaccination mais pas obligatoirement À CAUSE de la vaccination.

Un autre point est à souligner ici. La pandémie n’a plus la même allure depuis que les réanimateurs appliquent des traitements de façon plus finement adaptée aux patients hospitalisés en détresse respiratoire. On meurt beaucoup moins mais on reste hospitalisé plus longtemps, si bien que la mortalité s’en est trouvée transformée et réduite de façon appréciable. On ne connaît pas encore les séquelles possibles des formes graves ou mêmes modérées à moyen et long terme.

L’analyse des effets secondaires est encore plus complexe mais disons d’emblée qu’aucun médicament (même un placebo) n’est dénué d’effets secondaires. Comme pour tout risque, il faut en évaluer le bénéfice sur l’importance et la gravité du risque à l’échelle d’une population.
C’est d’une grande banalité de dire que l’on n’interdit pas la pénicilline en raison de l’existence d’un nombre incompressible de chocs à celle-ci car elle rend d’immenses services dans de nombreuses situations infectieuses mais il faut le rappeler.

Il est certain que les effets secondaires sont sous-estimés en raison de la méthode de leur recueil. En effet, l’étude publiée en décembre par Pfizer indique que la consultation post vaccinale se fait à l’aide d’un journal électronique quotidien suivi à 90-93% après la première dose et 75-83% après la deuxième dose.

Ainsi les effets secondaires sont recensés à partir d’auto-déclarations émanent des volontaires de l’investigation, il n’a pas été organisé d’entretien en face à face avec un soignant. D’après le protocole, les évènements indésirables ne sont consignés que jusqu’à quatorze semaines après la deuxième injection.
On voit donc bien les limitations intrinsèques de l’étude.

La recherche des effets secondaires pour Moderna s’est faite activement par les investigateurs durant une semaine chaque jour après chaque injection, mais après ce délai, ils étaient auto-déclarés pendant les trois semaines suivantes.

Les limites des études

Les études publiées par Pfizer et Moderna qui ont affirmé l’efficacité de leurs vaccins à plus de 90% leur ont permis d’obtenir des financements essentiellement publics pour fournir- au monde occidental- rapidement et à doses massives leurs vaccins considérés par la FDA comme expérimentaux.

Ce type de procédure d’urgence est appliqué depuis longtemps en France dans le cadre de ce qu’on appelle ATU, autorisation temporaire d’utilisation d’un dispositif ou médicament pour augmenter les chances de survie en l’absence d’autre possibilité alternative. Or dans ce cas, il ne s’agit pas de traiter des malades mais d’administrer une prévention à une population saine.

À moins de supposer que les géants pharmaceutiques aient triché sur leurs données brutes (ce qui n’est pas impossible), elles montrent que les vaccins réduisent le nombre de cas symptomatiques et qu’ils évitent les cas graves. Sur cent personnes infectées au cours de l’étude seulement cinq ont été vaccinées. C’est un résultat substantiel, sauf encore une fois si l’on conteste la véracité des données.

Mais ces études ne démontrent pas que les personnes vaccinées ne transmettent pas le virus pour la raison simple que ce n’était pas les objectifs du travail. Il aurait fallu pour ce faire suivre par PCR au moins hebdomadairement sur de longs mois (combien ?) après la deuxième injection et faire le traçage et le rétro traçage des contacts en cas de positivité.

En revanche, personne ne souligne que l’efficacité est mesurée à deux mois après la deuxième injection mais pas au-delà. Donc efficacité à 95% mais vérifiée à deux mois. La protection peut tout à fait être éphémère et s’estomper au bout de quelques mois voire d’une année.

Quant à la critique du choix d’individus sains pour mener l’essai, il est imposé par les commissions d’éthique et au-delà de la réglementation, il n’est pas correct d’expérimenter sur des sujets ayant des vulnérabilités en raison de pathologies. Le recrutement de volontaires pour ce type d’essais obéit à des critères universellement admis.

Pour en finir avec la dénaturation de l’ADN humain.

Que fait l’infection par le Sars CoV 2 sinon de parasiter le maximum de cellules d’un hôte donné pour leur faire produire via des ARNm tous ses éléments structuraux et non structuraux dont la protéine S n’est qu’une faible part ?

L’infection est bien l’introduction d’un ARN étranger de façon massive et réussie dans les cellules de l’hôte dont le métabolisme cellulaire est détourné pour reproduire la particule virale totale.

Est-il pertinent de reprocher à un vaccin de mimer l’infection sans donner la maladie pour éviter cette dernière ?
Non car c’est le but recherché. La vaccination va faire produire sur un temps très limité une protéine S légèrement différente de celle du virus car elle a une structure rigide et ainsi déclencher une réaction immune.

La durée de vie de cet ARNm étranger dans l’organisme est brève comme l’est celle de TOUS les ARNm y compris endogènes. La cellule eucaryote ne laisse pas traîner le messager qui n’est qu’un intermédiaire entre l’ADN et la protéine finale, elle le détruit pour empêcher une inflation protéique.

La possibilité que l’ARN soit retranscrit en ADN pour être intégré dans l’ADN de l’hôte est très improbable ; la cellule humaine n’a pas l’équipement enzymatique pour le faire. La transcriptase réverse, enzyme qui synthétise de l’ADN à partir d’une matrice d’ARN n’existe que chez les rétrovirus et les rétro-transposons.

Ceci pose une vraie question pour les patients atteints du VIH. Récemment, une ADN polymérase Théta qui intervient dans la réparation d’ADN cassés par des radiations ionisantes ou d’anomalies de copie lors de la division cellulaire a suscité une flambée d’intérêt pour son hypothétique capacité de rétro-transcrire de l’ARN.
Elle est là pour limiter les grandes délétions à partir d’amorces appariées de manière minimale. Par un artifice expérimental les auteurs ont réussi à lui faire transcrire de l’ARN en ADN ce qui n’est pas son activité habituelle.

Si l’ARN étranger avait quelque chance de se faire intégrer dans l’ADN humain, notre patrimoine serait enrichi à chaque infection par le virus de la grippe (à ARN lui aussi) et par tous les ARN des coronavirus bénins, bien plus efficacement qu’avec les quelques trente microgrammes du vaccin.

La rapidité de l’obtention de ce type de vaccin a été possible en raison de l’aboutissement de plusieurs décennies de recherche fondamentale laborieuse, faite dans le silence des laboratoire souvent avec des difficultés de financement, des moments de lassitude et de découragement des femmes et des hommes qui resteront inconnus du public.

Un afflux de moyens financiers inédit a également drainé des ressources humaines techniques considérables, à la mesure de l’enjeu à la fois de l’ampleur de la pandémie et des gains escomptés.

Ce type de traitement préventif a quelque chance de s’étendre à d’autres pathologies infectieuses en particulier parasitaires comme le paludisme qui continuent de faire des centaines de millions de nouveaux malades dont près d’un demi-million de décès chaque année dans le tiers-monde en particulier en Afrique.

Bien sûr l’idéal serait que les pays ayant ce fléau comme endémie ne soient pas pauvres (appauvris par l’impérialisme), ne soient pas soumis à des guerres prédatrices commises directement ou par proxy ou mercenaires interposés par l’Occident.
Ils pourraient alors assécher les marécages dans lesquels se développe l’anophèle, hôte intermédiaire du plasmodium, généraliser l’usage des moustiquaires. Mais si dans l’intervalle un laboratoire (même capitaliste) le mettait au point, ce serait un progrès relatif.

Ce qui n’est pas dit

L’ARNm n’est pas un OGM

Il est tout à fait faux de parler de l’ARNm comme étant un OGM. D’abord il ne s’agit pas d’un organisme, mais d’un morceau d’information génétique construit pour être traduit en une protéine donnée.

Ce morceau d’ARN vaccinal ne peut pas se reproduire.

Il n’est pas ‘génétiquement modifié’, l’expression est fausse.

Il est entièrement synthétique, fabriqué de A à Z dans des cuves par l’être humain et mime en très grande partie la partie codante pour la protéine Spike. Il a fallu un grand rendort d’artifices pour qu’il ne soit pas instantanément détruit une fois dans l’organisme humain.

La durée de vie d’un ARNm humain naturel varie de quelques minutes à au plus quelques heures. Un ARNm exogène est obligatoirement plus labile chez le sujet sain, non immunodéprimé. C’est à la fois ce qui a rendu si ardu la fabrication des vaccins basés sur ce type de molécule et en même temps est un gain de sécurité.
On ne les retrouve plus au bout de quelques heures.

Mutations non silencieuses

Malgré les énormes capitaux engagés pour produire les vaccins des firmes Pfizer et Moderna, la production de masse n’a pas été assurée. Dans les premiers mois, il a été enregistré des anomalies dans la régularité de l’approvisionnement en raison de processus défectueux sur les chaînes de production.

Il a fallu en effet créer de novo (renouveler) des plateformes industrielles pour un produit inédit, or passer de l’échelle de l’expérimentation à une production intensive exige du temps. Le nombre de personnes vaccinées par cette technique depuis janvier est dérisoire, à peine une centaine de millions.
Les mesures sociales de ralentissement de la circulation du virus étant très mollement appliquées dans les pays ‘libéraux’, des variants qui résistent à aux versions à ARNm ont fini par apparaître.

Pari perdu

L’hypothèse partagée par beaucoup de chercheurs que les régions codant pour les sites stratégiques de reconnaissance de la protéine S mutaient peu a été prise en défaut. En raison d’une circulation très intense du virus, les évènements réputés statistiquement rares ont quand même généré des variants, singulièrement répandus dans les pays libéraux.

Deux mois à peine après le début du lancement de la vaccination en Occident grâce aux fonds surtout publics qui ont favorisé Pfizer et Moderna, il a été mis en évidence l’échec de la prévention qu’ils induisent face au variant B1.351, variant sud africain ou encore variant Béta.

Les essais faits a minima, ont été menés in vitro avec des pseudo-virus mimant le Sars Cov2 muté. Vingt sérum de quinze patients ont été prélevés deux à quatre semaines après la deuxième injection par Pfizer. Face aux variants britannique et brésilien, les titres neutralisants ne diffèrent pas par rapport à la souche jusque là majoritaire la D614G.
Il faudrait des titres trois à quatre fois plus forts pour neutraliser le Béta.

Moderna a été encore plus économe dans sa démonstration, à partir de huit sérum de patients vaccinés, il a été montré que contre le variant Béta, ils étaient six moins efficaces que contre le D614G. À la date du 17 juin, le variant Alpha est encore majoritaire en France alors que le Delta (l’indien) est en train d’émerger avec des foyers de transmission documentés.

Focalisation sur la trompe de l’éléphant

On sait maintenant que les épitopes [1] négligés par la recherche appliquée, celle qu’affectionnent les investisseurs dans la santé humaine, sont au nombre de 1400 en ce qui concerne les –cibles des cellules T, celles qui sont responsables de l’immunité non médiée par les anticorps.

Les cellules T reconnaissent bien autre chose que la protéine S pour combattre le virus. Elles identifient des configurations sur les protéines de structure S bien sûr mais aussi de la membrane, de la nucléocapside et de protéines non structurales NSP3 NSP4 et NSP12. Également sur des zones ouvertes de lecture, ORF 3 et ORF 8.

Ce sont toutes ces cibles qui sont l’objet du combat immunitaire de l’hôte quand il est ‘naturellement’ exposé à l’infection. Les cellules T impliquées sont ‘tueuses’ ou aidantes pour la production d’anticorps.

Finalement, s’être adressé à une protéine structurale unique s’est avéré être un mauvais pari car aussi importante fût-elle, elle est le siège de mutations qui améliorent sa fonctionnalité (pénétration cellulaire) et fait échapper le virus au réseau de surveillance immunitaire éduqué pour reconnaître la version sans les mutations plus récemment acquises.

Les autres choix

La Chine a procédé tout autrement.

Elle s’est adressé en premier lieu au vaccin tiré du virus cultivé et inactivé, technique solide, éprouvée, utilisée pour le vaccin de la grippe, la rage et l’hépatite A. Nul besoin de créer des plateformes industrielles d’une conception nouvelle.

Le but est d’assurer la vaccination d’un maximum de personnes en un temps record.

En attendant, la circulation virale a été strictement interdite par des mesures de confinements, de mise en quarantaine draconiennes dès le moindre cluster identifié. La ville de Guangdong (18 millions d’habitants) a été confinée, ses aéroports à demi-fermés, après la découverte d’un cluster de 50 personnes en mai.

Deux variétés de vaccins inactivés à partir de deux souches différentes ont été conçus et produits. Leur efficacité a été évaluée sur plus de 40 000 volontaires dans différents centres, Pérou, Argentine, Brésil, Turquie et Jordanie.

L’efficacité jugée à deux semaines après le deuxième shot est de 72% pour le WIVO4 et de 78% pour le HNO2. La faiblesse de l’étude est qu’elle ne concerne que des sujets sains, le plus souvent masculins et de moins de soixante ans. Le critère d’efficacité retenu était qu’il fallait assurer une prévention chez plus de 50% des personnes vaccinées, ce que l’on obtient avec la grippe, il a bien été atteint.

Georges Gao, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies est très satisfait de ces chiffres mais n’exclue pas la nécessité d’administrer une troisième injection pour améliorer l’efficacité vaccinale.
Bahreïn et les EAU proposent déjà une troisième dose aux personnes à risque.

Actuellement, plus de 22 millions de doses sont administrées par jour et malgré un démarrage lent de la prophylaxie, 15% de la population vaccinée seulement début mai 2021, plus d’un milliard de Chinois ont actuellement reçu au moins une dose. La validation par l’OMS des vaccins inactivés de Sinopharm et de Sinovac le 7 mai 2021 semble avoir accélérer le processus.

Le vaccin recombinant de la firme chinoise CanSino Biologics, conçu sur le même modèle que Spoutnik V et celui d’AstraZeneca, a reçu le 21 mai la certification de l’Institut national hongrois de pharmacie et de nutrition, ce qui constitue une porte d’entrée pour le marché européen et plus largement pour une distribution mondiale.
Sinopharm avait reçu la même certification en avril. A ce rythme, il est prévu que toute la population chinoise ‘vaccinable ‘ le sera dès la fin de l’été.

Cuba petit pays de onze millions deux cent mille habitants sous blocus depuis 1962, a réussi la prouesse de concevoir 4 vaccins simultanément. Les médecins et les chercheurs de ce petit pays sont très avancés dans le domaine de la biologie moléculaire.
Les vaccins Soberana 1 et 2 et Soberana+ sont la séquence de la protéine de pointe qui se lie au récepteur de la cellule hôte (Receptor Binding Domain, RBD).

Autrement dit, au lieu de fabriquer toute la protéine spike, ils se sont contentés de s’adresser à la partie pertinente de celle-ci, celle qui s’attache au récepteur de l’hôte.

La plateforme de production de ce type de protéine de synthèse existait déjà à un niveau industriel. Le projet est de vacciner 22% de la population fin juin et 70% fin août. Le vaccin Abdala, conçu de la même façon, a passé lui aussi avec succès les essais de phase 3, il sera bientôt produit au Venezuela au rythme de deux millions de doses par mois.
Étant un petit morceau de la spike, il faut trois injections pour avoir un effet immunogène satisfaisant.

Et les traitements ?

A mesure qu’elle progresse-trop lentement- et qu’elle laisse des continents et des sous-continents démunis non protégés, la vaccination et l’immunité naturelle acquise laissent se développer des variants qui se révèlent incontrôlables par cette prophylaxie que l’on espérait durable pour au moins une année.

Obnubilés par les faux problèmes d’une modification du précieux patrimoine chromosomique, on ne s’est pas enquis de poursuivre les recherches cliniques de médicaments antiviraux. Cela avait fini par être obtenu avec le VIH ! Une fois épuisées les possibilités de repositionnement de molécules anciennes, ce qui se fait avec chaque nouvelle menace infectieuse épidémique en commençant par l’HIV, le virus Ebola, le chikungunya etc, il aurait fallu fallait dynamiser cette voie.

Les cibles virales ne manquent pas.

Une fois attachée à la membrane de la cellule hôte par le fameux RBD de la Spike, la particule a besoin du travail d’une enzyme de l’hôte, la TMPRSS2, une sérine protéase pour pénétrer dans la cellule. Un inhibiteur de cette sérine protéase est le Camostat, Celle molécule mise au point au Japon est utilisée depuis vingt ans contre la fibrose du pancréas et le reflux gastrique post opératoire.
Les essais semblent très prometteurs.

La RNA polymérase RNA dépendante est une enzyme strictement virale et d’en concevoir des inhibiteurs permettra de ne pas interférer avec le métabolisme de l’homme. Deux inhibiteurs sont à l’étude en phase 3.

Les inhibiteurs d’enzymes sont des molécules relativement simples et aisées à synthétiser.

Pas assez technologie du futur pour une société rééduquée à être technophile et adepte de gadgets jetables ?

Mais aussi et surtout pas assez de profits à dégager ?

Le monde occidental (celui qui donne encore le ton mais pour combien de temps encore ?) en matière de production de savoir est coupable d’avoir fait des choix de lutte contre la pandémie du Sars CoV 2 en privilégiant des techniques élitistes qu’il s’est réservé à lui-même.

Il est responsable et devra rendre des comptes pour un égoïsme qui lui revient en boomerang sous la forme de variants insensibles à sa prétendue haute technologie dont il n’est pas par ailleurs l’inventeur.

Avec amertume et dégoût pour cette conduite, on ne peut que constater que toute l’humanité paiera pour cette inconséquence. Il ne gagnera pas cette nouvelle forme de guerre asymétrique menée contre un virus et les pays les plus pauvres de la planète.

21 juin 2021.


N’étant ni médecin, ni épidémiologiste, nous vous proposons cette réflexion de notre camarade afin d’élargir notre champ de connaissance.


[1ou déterminant antigénique est le motif d’un antigène qui est reconnu par un récepteur situé à la surface d’un lymphocyte ou par la partie variable d’un anticorps. En général, il s’agit une région d’une protéine. Par exemple, les épitopes de la protéine Sont été bien étudiés, les techniques de cristallographie permettent de voir où s’attachent les anticorps.Les immunologistes-biochimistes ont des modèles pour prédire quelle zone peut être concernée par la reconnaissance immunitaire. Ici par exemple, on dénombre une vingtaine de sites qui concernent en général autour de quinze acides aminés.

   

Messages

  • 1. La science n’est pas capitaliste, mais son usage l’est.
    23 juin 2021, 16:38 - par RICHARD PALAO


    Merci BADIA pour cette éclairage

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