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Après les attaques contre Rima Hassan et l’arrêté de fermeture de la mosquée des Bleuets à Marseille

Pourquoi la macronie part en guerre contre les opposants au génocide

lundi 26 août 2024 par ANC

Dans sa stratégie de séparer la gauche domestiquée impérialiste de la gauche plus lucide sur l’état des rapports internationaux, la macronie, dans son autisme volontaire, a décidé de s’attaquer non pas seulement aux opinions mais aux faits. Ses députés au parlement européen viennent en effet de proposer la levée de l’immunité parlementaire de la députée franco-palestinienne Rima Hassan pour avoir déclaré « qu’en dehors de la pensée hégémonique occidentale, personne ne rattache le 7 octobre à du terrorisme dans le contexte d’occupation et de colonisation de la Palestine qui perdurent depuis 1948 », affirmation qui ne constitue par une opinion mais un fait avéré par les prises de positions de l’immense majorité des forces politiques, syndicales et associatives des pays du monde, soit 85 % de la population mondiale, et des enquêtes d’opinion menées dans ces pays, et de plus en plus d’ailleurs aussi dans les pays impérialistes occidentaux.

A l’heure où même la très modérée Cour internationale de justice considère que l’action de l’État d’Israël à Gaza peut être rangée dans la catégorie du génocide, les représentants officiels du pouvoir qui a perdu les élections françaises s’attaquent avec leur grosse bertha à celle que les Français ont élu justement parce qu’elle est, une de celles et ceux, qui osait représenter, et avec modération, la voix du monde sur la question palestinienne.

Car si dans nos médias et chez nos politiciens conservateurs « d’extrême centre » on nous bassine avec l’expression de « terrorisme » et « d’apologie du terrorisme », les juristes du monde entier, et l’ONU en particulier, n’ont jamais réussi à produire une définition de ce que serait ce terrorisme, tout au plus certains d’entre eux ont pu inventer la catégorie « d’actes terroristes » pour caractériser les victimes civiles d’un conflit armé ayant une cause politique. Rappelons aussi que tous les pouvoirs coloniaux ou occupants, des nazis aux gouvernement de la 4e République française, des envahisseurs américains au Vietnam ou en Irak au gouvernement britannique en Irlande, du gouvernement ukrainien depuis 2024 et à celui de Tel Aviv, utilisent à tort et à travers la qualification de terrorisme contre ce que l’opinion considérait ou considère toujours comme des actes de résistance. Car il faut rappeler que, dans une situation d’occupation, il n’y a pas de compromis possible, soit on collabore avec l’occupant, soit on entre en résistance. Et quand les activités de résistances non violentes, comme celles employées depuis les accords d’Oslo par les Palestiniens, ne sont pas prises en compte par l’occupant et ladite « communauté internationale », il devient légitime de passer à la lutte armée. Ce que d’ailleurs la loi internationale retenue par l’ONU entérine.

Qu’il puisse y avoir au cours de cette lutte armée des crimes de guerre commis par les formations de résistance, c’est une évidence, mais cela ne remet pas en cause le droit à la résistance armée. Karl Marx avait dans son article au New York Herald Tribune caractérisé ainsi les crimes regrettables mais compréhensibles à ses yeux commis par les insurgés cipayes aux Indes visant les colons britanniques et leurs collaborateurs locaux « civils ». Il avait à cette occasion théorisé la « loi de la rétribution historique » pour caractériser les comportements de « l’offensé » face à son « offenseur », tels sont ses mots. Il en est donc allé bien évidemment de même qu’aux Indes lors des soulèvements organisés par les résistants français pendant la Seconde Guerre mondiale, des activités militaires menées par les soldats américains ou soviétiques à la même époque, par les partisans du FLN en Algérie ou par les partisans des résistants irlandais qui siègent aujourd’hui au gouvernement de l’Irlande du Nord. Cela ne viendrait pourtant aujourd’hui à personne de contester le droit de ces résistants à avoir résisté. D’autant plus que ces actes terroristes commis souvent spontanément, accidentellement et non planifiés par les acteurs du camp de la lutte armée, répondent à un terrorisme d’État bien plus violent et que les Palestiniens subissent sans interruption depuis 1948.

Alors cibler le seul Hamas pour des actes terroristes est une forfaiture d’autant plus malhonnête que ce mouvement coordonne ses activités à Gaza, en Cisjordanie et au Liban avec tous les autres mouvements de la résistance palestinienne et arabe, d’obédience islamique, laïque ou marxiste. C’est donc, sous couvert de dénoncer l’idéologie du Hamas et de la lutte contre « l’islamisme », une négation du principe même de résistance du peuple palestinien face au génocide qu’il subit à laquelle procèdent les représentants du camp politique français défait lors des deux récentes élections. Ce scandale moral, politique, idéologique se voulant juridique devrait donner lieu à un procès en diffamation contre ses auteurs de la part des partisans de la résistance du peuple palestinien et il ne fait aucun doute que, sur le plan du droit, les juges ne pourraient que donner raison à ceux qui s’opposent aux politiciens ignares et manipulateurs. A moins de considérer que la justice échapperait aujourd’hui ou devrait échapper aux règles fondamentales du droit bourgeois tant célébré verbalement par les manipulateurs du concept d’état de droit, au niveau national et international.

On mesure donc à cet épisode tragique et lamentable à quel point le niveau moral, intellectuel et juridique du groupe dirigeant en France, et sans doute dans toute l’UE, en est réduit. Les peuples d’Europe et les groupes politiques sont dès lors tous interpellés par cette provocation, et indépendamment de ce qu’ils peuvent penser des positions de La France insoumise et de Rima Hassan, jugées trop radicales pour les uns ou trop timorées pour d’autres, ils ne peuvent accepter sans réagir ce qui annonce une marche vers la dictature de la pensée unique dans nos contrées. A chacun de prendre ses responsabilités ! L’ANC continuera à prendre les siennes.
Bruno Drweski
Responsable de la commission internationale de l’ANC


Sur la fermeture de la mosquée à Marseille on peut lire la déclaration de l’ANC 13 sur www.rougemidi.org

   

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