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Sud de l’Arménie. Dans la crainte de la perte de nouveaux territoires
vendredi 26 septembre 2025 par Pierre Coudurier / David Verberckt
Au sud de l’Arménie, un corridor de 43 kilomètres attise les convoitises de l’Azerbaïdjan. Tandis que Washington s’invite comme arbitre, les habitants du Siounik redoutent une nouvelle guerre… et la perte de leur terre. Reportage.
Niché dans la région enclavée du Siounik, le petit village de Meghri sommeille paisiblement au bord de la rivière Araks, cette frontière naturelle qui sépare l’Arménie de la République islamique d’Iran.
Au bord du cours d’eau, des carcasses rouillées de wagons siglés URSS reposent dans l’oubli. Difficile d’imaginer qu’ils aient un jour servi.
Toutes les photographies sont de © David Verberckt
Ancien carrefour du Sud-Caucase, qui desservait l’Azerbaïdjan et le nord de l’Arménie, la gare de Meghri est cloîtrée dans le silence. Le sol est jonché d’éclats de verre et de carrelage fissuré qui craque sous les pas.
Le dernier train est parti en 1993, deux ans seulement après l’effondrement de l’Union soviétique. Depuis lors, les frontières entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan restent closes, conséquence d’un conflit dans la région voisine du Haut-Karabakh qui a transformé ces deux pays en ennemis jurés.
En 2023, Erevan avait pourtant dévoilé un projet ambitieux de réhabilitation du rail dans le sud de l’Arménie, mais ce plan très coûteux a rapidement été abandonné. Il n’y a personne à l’horizon, à part des gardes-frontières plantés en haut de miradors et le long des barbelés. Ils appartiennent pour la plupart au Service de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), les services secrets russes héritiers du KGB, déployés à la demande d’Erevan.
Le corridor de Trump
Depuis 30 ans, la région du Siounik est restée en marge de tout développement, une stagnation qui, aujourd’hui, alimente les tensions géopolitiques. Avec le soutien de son parrain turc, l’Azerbaïdjan reste déterminé à rouvrir les voies ferrées dans ce qu’elle appelle le Corridor de Zanguezour : les 43 kilomètres de frontière entre l’Arménie et l’Iran.
Galvanisé par ses victoires militaires au Haut-Karabakh en 2023, grâce aux équipements israéliens qu’il achète en masse, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a menacé de se l’approprier par la force à plusieurs reprises.
Pourtant, le risque de guerre a reculé le 8 août 2025. Dans un tournant diplomatique inattendu, Bakou et Erevan ont annoncé un accord de paix sous l’égide du président étatsunien Donald Trump.
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Photo de Une : Province de Siounik. Forces spéciales arméniennes en patrouille le long des routes proches de l’Azerbaïdjan.


