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Le Parti communiste sud-africain (SACP) condamne la dérive droitière du gouvernement ANC - union nationale
samedi 19 octobre 2024 par ANC
Repris du site Réveil communiste
Comité central du Parti communiste sud-africain
13 octobre 2024
Le Parti communiste sud-africain (SACP) a tenu le plénum de son Comité central à Johannesburg du vendredi 11 octobre au dimanche 13 octobre 2024.
Ce Plénum du Comité central a eu lieu après le lancement très réussi de notre campagne Octobre rouge 2024-2025 à eMalahleni, Mpumalanga, sur le thème : « S’attaquer à la crise du coût de la vie. Mettez en œuvre l’INSA maintenant ! » Les positions adoptées par le Comité central font progresser et élargissent les objectifs de la Campagne d’octobre rouge et intensifient la lutte de la classe ouvrière.
Nous avons discuté du rapport politique présenté par le Secrétaire général du Parti, Solly Mapaila, ainsi que d’autres rapports sur le travail du SACP et son analyse de la situation nationale et internationale. Le Comité central a examiné les documents de discussion et les autres préparatifs du Ve Congrès national spécial du Parti, prévu pour décembre 2024.
La lutte des classes au lendemain d’un revers monumental
À la lumière du revers monumental subi lors des élections de mai 2024, du déclin de l’ANC à moins de 50 % plus un siège parlementaire, et de son choix politique délibéré d’établir la coalition du « gouvernement d’unité nationale » (GNU) comprenant des partis de droite tels que la DA (Alliance démocratique), une manifestation néolibérale et une évolution organisationnelle des bénéficiaires de l’apartheid, le SACP a adopté une position critique à l’égard du GNU. Le comité central a réaffirmé cette position. La poursuite de l’accord de coalition avec le GNU, qui inclut la droite, contredit notre position, partagée lors des séances d’information du Secrétariat de l’Alliance et du Conseil politique, en particulier notre rejet des accords de coalition impliquant la DA, qui sont sous-tendus par un programme néolibéral.
Nous intensifierons notre programme de transformation politique, nationale-révolutionnaire, en défendant la révolution nationale démocratique comme stratégie pour surmonter la domination impérialiste et parvenir à un développement non capitaliste, tout en nous opposant avec véhémence aux politiques et forces néolibérales de droite, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du GNU dans sa forme actuelle, et en soutenant le caractère de classe comme sujet et objet de la lutte.
Tout en réaffirmant que notre position critique à l’égard du GNU est différente de l’adoption d’une position d’opposition à l’égard de l’ANC, le Comité central a souligné notre droit inébranlable à nous opposer et à nous mobiliser contre le virage à droite de la politique gouvernementale, dans sa composition. Toutefois, cela ne signifie en aucun cas que nous devons accepter ou que nous accepterons les informations erronées propagées ou avancées au nom de l’ANC. Pour concrétiser immédiatement cette position, le Comité central a fermement dénoncé le comportement des responsables nationaux de l’ANC qui, cherchant à justifier leur adhésion à la DA, parti de droite et néolibéral, dans le cadre de l’accord de coalition du GNU, se sont lancés dans une interprétation erronée des faits concernant notre parti et notre Secrétaire général, Solly Mapaila, tout en en cherchant à l’isoler du SACP.
Pour mémoire, Mapaila n’est pas la soi-disant « voix solitaire » : en tant que secrétaire général, il a correctement mené la charge en défendant notre position en tant que SACP concernant l’accord de coalition du GNU, qui inclut a droite. En outre, de nombreux autres Sud-Africains, au-delà du SACP, partagent les mêmes opinions que lui. Nous ne permettrons à personne, quelle que soit sa position, d’exporter ses opinions ou son comportement au sein du SACP.
Nous ne permettrons pas que notre participation aux processus de l’Alliance soit interprétée à tort, comme une participation à des projets de consolidation de la classe capitaliste.
La reconfiguration de l’Alliance, face à la capitulation, face au capital et aux forces représentant l’héritage de l’apartheid.
Sans reconfiguration de l’Alliance, l’approche unilatérale de l’ANC sur les grandes questions politiques et stratégiques sapera l’axe socialiste de l’Alliance. Depuis les élections de mai 2024, l’Alliance ne s’est pas réunie pour fournir une orientation programmatique commune pour les engagements du manifeste adoptés par tous les partenaires de l’Alliance ; ou pour offrir une direction stratégique collective vers le plan de développement à moyen terme du gouvernement pour la période 2024-2029.
La collaboration de classe, ou pacte d’élite, forgée avec la DA au nom de l’ANC par le biais de l’accord de coalition du GNU, sapera davantage l’Alliance, en particulier sur son axe socialiste. Ceci est évident dans la capitulation devant des forces représentant l’héritage de l’apartheid, comme le montrent le report de la mise en œuvre des clauses 4 et 5 de la loi d’amendement des lois sur l’éducation de base, le flirt avec l’agenda capitaliste avide et axé sur le profit, qui cherche à retarder ou à diluer l’Assurance maladie nationale ; comme le montre l’attitude réformiste, voire inefficace, consistant à « botter en touche » pour ce qui concerne l’établissement, et surtout le financement initial, du fonds de souveraineté.
Le Comité central a fermement dénoncé et s’est engagé à développer un rôle d’avant-garde pour faire face à la capitulation, ainsi qu’à d’autres glissements vers la droite ou interprétations révisionnistes des engagements communs de notre Alliance.
L’axe socialiste de l’Alliance ne peut plus se contenter de rechercher une reconfiguration de l’intérieur. Tout en continuant à renforcer le caractère d’avant-garde du SACP, nous intensifierons nos efforts pour forger un front populaire de gauche et construire un puissant mouvement socialiste des travailleurs et des pauvres. Cela fera partie de notre impératif plus large de reconfigurer l’Alliance, y compris de l’extérieur, et restera ouvert dans nos modalités de contestation de la lutte pour la démocratie et les élections, comme l’ont décidé notre Congrès national spécial, le Congrès national, et comme l’a précisé le Comité central élargi.
Changement radical de politique
En poursuivant notre position critique à l’égard de l’accord de coalition du GNU, nous intensifierons l’impératif d’un changement radical de politique et celle de la défense de la révolution démocratique nationale, notamment par le biais du programme de politique et de mobilisation suivant.
La déclaration de politique budgétaire à moyen terme, qui doit être présentée le 30 octobre 2024, ainsi que chaque budget annuel à partir de février 2025, et le plan de développement à moyen terme, doivent conduire à un changement décisif d’orientation et faire progresser radicalement la transformation économique structurelle. Il est impératif de rompre avec les politiques qui ont échoué au cours des 28 dernières années, en particulier celles mises en œuvre depuis que la politique économique néolibérale appelée Croissance, Emploi et Redistribution (GEAR) qui a été imposée en 1996.
Les gains durement acquis par les politiques progressistes au cours des 30 dernières années de notre régime démocratique, réalisés par des millions de personnes, sont aujourd’hui menacés par les conséquences dévastatrices du néolibéralisme, qui n’a absolument pas réussi à stopper la désindustrialisation, ni à résoudre les crises du chômage de masse, de la pauvreté généralisée et de l’extrême inégalité, qui sont toutes en corrélation avec les niveaux élevés de criminalité qui ravagent notre pays. Il ne doit pas y avoir de demi-mesures - chaque action doit avoir pour priorité de construire et d’accroître les forces productives de l’Afrique du Sud et de lutter vigoureusement pour mettre fin aux inégalités, au chômage, à la pauvreté et au développement inégal.
Persister dans le régime de politique économique qui a échoué après 1996 serait une trahison flagrante à la fois de la justice et de la classe ouvrière - qui constituent la majorité de notre peuple - et un mépris inconsidéré du signal d’alarme clair que montre le déclin électoral progressif de l’ANC et la perte à terme du soutien de la majorité.
Pour améliorer le niveau de vie des millions de travailleurs et de pauvres, le gouvernement doit abandonner les budgets d’austérité, investir de manière substantielle dans la transformation et le développement, mettre en œuvre un programme qui place notre richesse et nos ressources nationales de base entre les mains du peuple dans son ensemble et lutter contre leur manipulation par des groupes élitistes, qu’ils soient blancs ou noirs. Ce n’est que par des changements audacieux et radicaux que nous pourrons libérer notre économie du joug du sous-développement historique, des faibles niveaux de production nationale et mettre en œuvre notre véritable potentiel national.
Le SACP demande à la classe ouvrière de renforcer sa mobilisation pour faire pression sans relâche en faveur des mesures de transformation et de développement suivantes, et il le fera au cours de la période à venir.
Investissements dirigés par l’État
Le gouvernement et les entités publiques doivent prendre l’initiative en augmentant leurs investissements annuels dans les infrastructures économiques essentielles. Il s’agit notamment d’étendre les réseaux routiers, de construire de nouvelles capacités de production d’électricité appartenant à l’État, des ports publics et des infrastructures d’approvisionnement en eau pour soutenir l’économie et veiller à ce que toutes les familles - en particulier celles qui n’ont toujours pas accès à l’eau courante - puissent accéder à ce bien de première nécessité.
Le programme d’infrastructure dirigé par l’État devrait inclure des investissements massifs dans l’assainissement, les soins de santé publique, l’éducation et l’infrastructure intégrée dans les établissements humains, y compris les installations de loisirs, afin de stimuler une croissance économique inclusive, de s’attaquer au développement inégal et d’aider les communautés défavorisées.
Les dépenses publiques en biens et services doivent être stratégiquement contrôlées et renforcées afin de donner la priorité à la production nationale et à la re localisation.
Les moratoires sur le pourvoi des postes vacants dans l’État doivent être levés immédiatement. Le pourvoi de tous les postes vacants ne doit plus être retardé - il s’agit d’une étape cruciale dans la réalisation de la vision d’un État capable de développement. Pour y parvenir, les mesures d’austérité ou de consolidation fiscale, qui ont paralysé la croissance et eu un impact négatif sur la classe ouvrière, doivent être résolument abandonnées.
Politique monétaire et banque de réserve
Le mandat de la Banque de réserve doit être radicalement transformé, en donnant la priorité à la fois à la création maximale d’emplois durables pour résoudre la crise du chômage et à l’avancement d’une croissance inclusive de haute qualité. Cela signifie qu’il faut renoncer au régime restrictif et néolibéral de ciblage de l’inflation, qui est ancré dans les hausses des taux d’intérêt et rend le coût du financement exorbitant, et utiliser plutôt la politique monétaire comme un instrument de développement pour stimuler l’industrialisation et soutenir la création d’emplois à grande échelle.
L’expansion du crédit à des niveaux abordables pour stimuler une production diversifiée et créer des emplois à grande échelle doit devenir un élément central de la politique économique.
Il s’agit là de mesures essentielles pour démanteler le régime politique néolibéral qui a limité notre économie et a eu un impact négatif sur la classe ouvrière pendant trop longtemps. C’est le régime politique néolibéral qui a maintenu le paradigme des niveaux élevés d’inégalité, de pauvreté et de chômage, qui, depuis le GEAR de 1996, a été supérieur à 20 pour cent et plus tard supérieur à 30 pour cent des niveaux de crise selon la définition étroite qui exclut les demandeurs d’emploi découragés, et supérieur à 40 pour cent lorsqu’ils sont considérés en termes de définition élargie.
Programmes publics d’emploi et politique sociale
Le gouvernement doit donner la priorité aux programmes d’emploi public, en les transformant en un puissant moteur, avec l’impératif national de faire respecter le droit de tous au travail inscrit dans la Charte de la liberté. Ces programmes doivent offrir aux travailleurs des salaires et des conditions de travail décents.
Les programmes publics pour l’emploi doivent également devenir un site clé pour le développement des compétences, notamment en élargissant considérablement leur portée pour s’adresser à un plus grand nombre de demandeurs d’emploi et les préparer à des opportunités de travail dans d’autres secteurs.
L’allocation sociale d’aide à la détresse doit être radicalement améliorée, à tout le moins doublée, ou au moins fixée au niveau du seuil minimum de pauvreté alimentaire, puis progressivement augmentée pour atteindre le seuil supérieur de pauvreté. Cette aide devrait être immédiatement étendue à tous les chômeurs sud-africains afin de les soulager de la brutalité du coût de la vie. Au-delà de la survie, cette aide devrait permettre aux chômeurs de rechercher activement des formations qualifiantes et des possibilités de travail décent.
La mise en place d’un système de sécurité sociale complet, y compris la transformation de l’allocation de secours social en une allocation de revenu de base universel, peut jouer un rôle crucial dans les interventions politiques plus larges nécessaires pour s’attaquer à la crise du coût de la vie. Cette crise touche 12,4 millions de chômeurs et les 40 % de la population nationale qui, en 2023, vivront en dessous du seuil de pauvreté de la tranche inférieure des revenus moyens, soit 3,65 dollars par jour (l’équivalent de 63,44 rands aux taux de change récents).
Industrialisation et politiques sectorielles
Une politique d’industrialisation dotée de ressources suffisantes, à fort impact et menée par l’ensemble du gouvernement, incluant la valorisation de nos ressources minérales et leur localisation, sont un impératif majeur pour lesquels le SACP redoublera d’efforts afin de garantir l’adoption et la mise en œuvre de cette politique.
Les politiques de soutien sectoriel doivent viser à garantir des moyens de subsistance durables et à augmenter radicalement les niveaux de production alimentaire afin de garantir la souveraineté alimentaire nationale. Cela est essentiel non seulement pour la sécurité alimentaire nationale, mais aussi pour stimuler chaque année les exportations agricoles.
Les politiques sectorielles doivent également se concentrer sur l’augmentation des niveaux de production et des exportations dans toutes les industries, avec un objectif stratégique axé sur une industrialisation agressive à grande échelle pour briser l’étau du sous-développement historique et de la stagnation économique.
Par le biais de politiques sectorielles de développement, le gouvernement doit prendre des mesures décisives pour réduire les coûts exorbitants des communications et des transports. Il s’agit notamment de réduire le prix des données mobiles et de promouvoir le besoin urgent d’un système de transport public intégré, sûr, fiable et abordable, au service de la classe ouvrière - et pas seulement de quelques privilégiés.
Pendant trop longtemps, les mesures de politique industrielle et le financement nécessaire à l’industrialisation ont été sabotés par la consolidation fiscale, l’austérité ou les coupes budgétaires. Cela doit cesser immédiatement si l’Afrique du Sud veut se libérer des chaînes de la faible production nationale, de la désindustrialisation et des niveaux paralysants de chômage et de pauvreté qui dévastent des millions de nos concitoyens.
Toutes les fonctions du secteur public inutilement externalisées doivent être réintégrées. Les autres achats de biens et de services de l’État doivent promouvoir sans compromis la localisation et le développement de la capacité de production nationale.
Il est essentiel de développer les compétences dans tous les secteurs de l’économie. Le gouvernement doit également développer rapidement le secteur de l’éducation et de la formation postscolaire, notamment en envisageant de créer de nouveaux établissements d’enseignement et de formation techniques et professionnels et des universités supplémentaires pour répondre aux besoins d’une économie industrialisée et à l’augmentation de la population nationale.
Augmenter les investissements dans l’économie et redresser les entreprises publiques
Les institutions publiques de financement du développement, telles que l’Industrial Development Corporation, la Public Investment Corporation et la Development Bank of Southern Africa, doivent renforcer leur rôle moteur dans l’industrialisation et soutenir les investissements pour le développement des infrastructures publiques. Ces institutions doivent s’efforcer de jouer un rôle de premier plan dans la construction d’une économie puissante, dirigée par l’État, capable de remettre en cause la domination du capital monopolistique privé et de démonopoliser les secteurs de notre économie dominés par des monopoles ou des oligopoles.
Les entreprises publiques, y compris celles du secteur financier, comme la Land Bank, doivent être redressées et prospérer. L’État doit activement stimuler la croissance de l’économie publique, en veillant à ce qu’elle ne se contente pas de survivre, mais qu’elle prospère grâce à une expansion et à une diversification robustes. L’économie publique doit progresser pour devenir une force clé dans la transformation du paysage économique de l’Afrique du Sud, en libérant ainsi des opportunités qui servent le peuple dans son ensemble, et la majorité étant la classe ouvrière.
Transformation du secteur financier
Pour stimuler le redressement et l’expansion du secteur économique public, le gouvernement doit, avec la même importance, donner la priorité à la mise en œuvre immédiate de la transformation du secteur financier en tant que priorité du plan de développement à moyen terme, y compris celui des engagements adoptés par tous les partenaires de l’Alliance dans le manifeste électoral de mai 2024, à savoir :
Construire un secteur bancaire public par la création de banques de développement et de banques sectorielles, entre autres, en mettant l’accent sur le soutien à l’industrialisation.
Mettre en place un système public de banque de détail pour répondre aux besoins de la population en matière de services financiers.
Donner aux provinces les moyens de créer des banques provinciales appartenant à l’État.
Soutenir la croissance des banques coopératives, notamment en veillant à ce qu’elles bénéficient d’un accès abordable au système de paiement national.
Finaliser la création d’un fonds souverain public et en faire une source de financement essentielle pour les objectifs de transformation et de développement.
Introduire des actifs prescrits pour orienter l’augmentation des investissements vers l’industrialisation et le développement des infrastructures.
Recapitaliser de manière adéquate les institutions publiques de financement du développement afin qu’elles prospèrent et soutiennent les efforts de transformation et de développement.
La mise en œuvre de ces engagements et des autres engagements de l’orientation progressiste du manifeste ne peut pas dépendre uniquement du gouvernement. La mobilisation constante de la classe ouvrière est donc essentielle, à la fois pour garantir leur mise en œuvre et pour lutter contre la capitulation ou le réformisme.
Impact positif d’un changement radical de politique
La modélisation effectuée par l’Applied Development Research Solutions sur certaines des mesures que nous avons décrites, ainsi que d’autres, à des niveaux significatifs de soutien et de changement de la politique macroéconomique, mettra en en évidence une réduction radicale du chômage et de la pauvreté d’ici à 2030.
Le véritable problème, outre les contraintes liées à l’héritage persistant du colonialisme et de l’apartheid, à l’impact des multiples crises du système capitaliste mondial et à l’histoire récente de la mainmise des entreprises et de la mafia sur l’État, est le choix de l’austérité par le gouvernement, caché derrière ou exécuté sous l’euphémisme de consolidation fiscale.
Pour faire face aux problèmes, le SACP combinera la mobilisation et le développement des capacités techniques avec la promotion d’une action de masse soutenue, la construction d’une unité maximale de la classe ouvrière et la collaboration avec d’autres forces progressistes, en particulier la création d’un front populaire de gauche et la construction d’un puissant mouvement socialiste des travailleurs et des pauvres.
Lutte contre la violence fondée sur le genre
Le Comité central a fermement condamné la brutalité des viols dans tout le pays et l’extorsion appelée « protection contre le viol » demandée par les gangs de viols aux victimes ciblées à Mqhekezweni, dans la province du Cap-Oriental. Nous demandons aux autorités chargées de l’application de la loi de ne négliger aucune piste pour traquer et faire condamner les auteurs de ces actes.
Le SACP a demandé à ses structures du Cap-Oriental et de tout le pays d’intensifier leurs efforts de mobilisation communautaire et de renforcer les capacités techniques afin d’aider les autorités chargées de l’application de la loi à réprimer les agressions sexuelles et autres formes de violence fondée sur le genre, y compris le féminicide. Ces efforts doivent être intensifiés dès maintenant, avant les 16 jours d’activisme contre les violences fondées sur le genre, qui se dérouleront du 25 novembre au 10 décembre 2024, et maintenus au-delà de cette période.
Lutte contre la criminalité
Le Comité central a réaffirmé le message d’Octobre rouge du SACP en condamnant fermement les récents massacres criminels dans la province du Cap-Oriental, qui ont coûté la vie à 18 personnes à Lusikisiki. Cette attaque reflète une crise plus large d’anarchie, avec des communautés terrorisées par les réseaux de drogue, les mafias de la construction, les gangs d’extorsion et autres syndicats du crime.
Il est essentiel que les autorités chargées de l’application de la loi prennent des mesures radicales et que la société se mobilise sans relâche, dans le cadre d’un effort intégré nécessaire, tout en augmentant nos forces productives totales aussi rapidement que possible pour résoudre les crises du chômage, de la pauvreté, de l’inégalité et de la reproduction sociale.
Solidarité internationale et lutte contre l’impérialisme
Le SACP soutient fermement le peuple de Palestine dans sa juste lutte pour son droit fondamental à l’autodétermination nationale et contre le génocide, les autres violations des droits de l’homme et l’occupation de ses terres par le régime d’apartheid des colons israéliens - que le Comité central a fermement condamnés.
Israël doit mettre fin à son occupation de la Palestine de manière inconditionnelle et immédiate. Les dirigeants du régime d’apartheid des colons israéliens doivent répondre du génocide et des autres violations des droits de l’homme qu’ils ont commis à l’encontre du peuple palestinien, ainsi que de leur mépris flagrant pour les arrêts de la Cour internationale de justice.
Nous réitérons notre condamnation sans équivoque du régime impérialiste des colons israéliens, soutenu par les États-Unis, pour le génocide systémique, les violations continues des droits de l’homme des Palestiniens et l’occupation illégale de la terre palestinienne, privant le peuple palestinien de son statut d’État.
Dans le même ordre d’idées, le Comité central a condamné les attaques, les meurtres et les destructions perpétrés par le régime des colons israéliens en Syrie, en Iran et au Liban. Nous nous engageons à être solidaires de l’axe de résistance contre le sionisme et le régime d’apartheid des colons israéliens au Moyen-Orient.
Nous sommes aux côtés du peuple du Sahara occidental dans sa juste lutte contre l’occupation par le Maroc, soutenu par l’impérialisme. Le Comité Central a salué la déclaration de l’ANC réaffirmant sa solidarité avec le peuple du Sahara Occidental et rappelant à l’ordre son vice-président de la sous-commission des relations internationales, Obed Bapela, concernant ses déclarations sur le Maroc et le Sahara Occidental.
Le Comité Central a réitéré la condamnation par le SACP du régime impérialiste français pour sa reconnaissance illégale de la soi-disant souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Nous saluons la récente décision de la Cour européenne de justice selon laquelle la Commission européenne a violé le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination en concluant des accords commerciaux avec le Maroc sur le poisson, les produits agricoles et d’autres produits du Sahara occidental.
Nous réitérons notre solidarité révolutionnaire avec le peuple du Swaziland dans sa juste lutte pour la démocratie, l’interdiction inconditionnelle des partis politiques, la libération des prisonniers politiques et le retour en toute sécurité des exilés politiques.
Les autorités sud-africaines chargées de l’application de la loi doivent agir rapidement pour enquêter sur le récent empoisonnement forcé et la tentative d’assassinat du président du Mouvement démocratique uni du peuple swazi, Mlungisi Makhanya, ainsi que sur les assassinats d’autres militants de la démocratie swazilandaise en Afrique du Sud.
Le SACP réitère son soutien indéfectible au peuple et au gouvernement de Cuba contre l’agression impérialiste, le blocus illégal et les sanctions imposées à Cuba par le régime des États-Unis. Nous réitérons notre appel à mettre fin à tous les aspects de l’agression impérialiste et du blocus, sans condition et avec effet immédiat. Tout aussi important, le régime impérialiste des États-Unis doit retirer Cuba de la soi-disant « liste des États soutenant le terrorisme ».
Dans le même ordre d’idées, le Comité central a réaffirmé la solidarité inébranlable du SACP avec le peuple et le gouvernement démocratiquement élu du Venezuela, ainsi qu’avec les peuples du Nicaragua et de la Bolivie. Nous nous opposons fermement aux tentatives de l’impérialisme américain de pour saper leur souveraineté nationale démocratique ou déstabiliser leurs pays et leurs acquis anti-impérialistes.
Déclaration du SACP, 13 octobre 2024