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George Ibrahim Abdallah : les juges d’applications vont examiner la 12e demande de libération de notre camarade

samedi 5 octobre 2024 par Gaël De Santis

Les juges d’applications des peines rendront visite lundi 07 octobre au plus vieux prisonnier politique européen, George Ibrahim Abdallah, pour examiner sa douzième demande de libération. Libérable depuis 20 ans, le militant libanais fait face aux pressions des États-Unis pour le laisser sous les verrous.

La loi n’est pas la même pour tous.

George Ibrahim Abdallah, plus vieux prisonnier politique détenu en Europe, en sait quelque chose. Voilà 40 ans qu’il est incarcéré. « Ce militant communiste libanais est libérable depuis vingt ans et attend patiemment que justice lui soit rendue », dénonçait mercredi la députée insoumise Andrée Taurinya à l’occasion d’une conférence de presse.
Onze remises de peine lui ont été refusées depuis 1999. Lundi 7 octobre, les juges d’application des peines se rendront en la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où vit ce Libanais de 74 ans pour examiner sa demande de libération expulsion.

Des risques d’ingérences

Membre des Fractions armées révolutionnaires libanaises, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à la perpétuité pour complicité d’assassinat en 1982 de deux diplomates, l’un états-unien, l’autre israélien et certainement membre des services secrets du Mossad. « Il n’y a aucune preuve qu’il ait participé aux assassinats qui lui sont reprochés », tenait à rappeler son avocat, Jean-Louis Chalanset, mercredi 02 octobre.

Celui-ci se montre inquiet, tant les ingérences étrangères sont légion dans le dossier. Encore une fois, les États-Unis ont remis un document au juge qui explique qu’une libération de Georges Ibrahim Abdallah serait une victoire pour le Hezbollah libanais, en plein conflit avec Israël. Comme il l’a fait lors d’autres procédures, l’avocat plaidera l’irrecevabilité, seules les familles de victimes ayant la faculté de se porter partie civile.

En 2013, les juges d’appel s’étaient prononcés pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, son pays étant disposé à l’accueillir. Mais Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, avait alors refusé de signer le décret d’expulsion. « Certains doutent que des raisons politiques soient à l’origine de la condamnation de Georges Ibrahim Abdallah. En revanche, il n’est pas difficile de voir combien son maintien en détention contient des raisons politiques », insiste la députée communiste Elsa Faucillon qui rappelle la non-signature de l’arrêté d’expulsion, mais aussi l’explication de Manuel Valls : « je l’ai fait par conviction ».

Le plus vieux prisonnier politique lié au conflit au Proche-Orient

À l’époque déjà, les États-Unis étaient intervenus, Hillary Clinton, secrétaire d’État, avait envoyé un message à Paris, au Ministère des Affaires étrangères, révélé par Wikileaks :
« Bien que le gouvernement français ne soit pas légalement autorisé à annuler la décision de la Cour d’appel, nous espérons que les autorités françaises pourront trouver une autre base pour contester la légalité de la décision ».

« C’est le plus vieux prisonnier politique au monde lié au conflit au Proche-Orient, insiste son avocat. En Israël, aucun prisonnier palestinien n’est resté en prison aussi longtemps ».

À l’heure où l’état de droit ne fait plus consensus au sein du gouvernement Barnier, au-delà du sort du détenu Georges Ibrahim Abdallah, lundi, c’est une conception de la justice qui sera en jeu. « Nous refusons la peine de mort lente qui lui est infligée, souligne Andrée Taurinya. Un espoir de libération doit être offert à une personne condamnée à une peine perpétuelle. Le contraire reviendrait à lui infliger un traitement inhumain et dégradant.

La France lui inflige un tel traitement et viole la Convention européenne des droits de l’homme ». Après la décision des juges d’application des peines, l’affaire risque d’être portée à la cour d’appel de Paris. Les soutiens de Georges Ibrahim Abdallah préparent déjà une grande mobilisation le 26 octobre.

Photo  : Devant la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) © Patricia Huchot-Boissier/ABACAPRESS.CO

L’Humanité du 04 octobre 2024

   

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