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17 octobre 1961. Avec Charonne, le crime d’Etat majeur de la 5e république toujours ignoré.

Connaitre son passé, pour agir au présent et construire l’avenir

mercredi 17 octobre 2018 par Le billet de Canaille le Rouge

Depuis que Manu El Monarc s’est autoproclamé amiral de la flotte gouvernementale ultralibérale, quoi de neuf du point de vue de la mémoire ?
Certes, enfin, la reconnaissance du crime d’état que constitua l’assassinat de Maurice Audin !
Mais concernant tant le 17 octobre 61 que le 8 mars 62, on attend toujours.

Présent a travers les lucarnes le 16 au soir il aurait pu adresser un geste à la partie de ces français spoliés durant un siècle et demi de colonialisme, à qui la patrie des droits de l’homme refusait le droit d’en faire partie à part entière, chair à canon, à produire à construire, les parqués du colonialisme, bidonvillés et matraqués assassinés qui furent à Paris les victimes d’une traque fasciste encadrée par les déchets ultimes du pétainisme ; il ne l’a pas fait.

Par contre quelques jours plus tôt une promotion spéciale pour les harkis. Un peu comme si il avait voulu honorer les anciens de la milice à la veille de la rafle du Vel d’Hiv.

Il est vrai que ses références en matière de maître à penser l’y conduisent.

La mémoire, cela se cultive et doit se transmettre.

Il y a 57 ans le pouvoir gaulliste se déshonorait laissant se réaliser le plus grand massacre d’état commis sur le territoire national métropolitain par la France d’après le pétainisme.

Incapable d’entendre l’exigence de liberté déjà noyées dans le sang le 8 mai 1945 à Sétif et Guelma plus largement dans tout le Constantinois, la puissance coloniale et le gouvernement qui à Paris s’empresse de lui obéir organise la traque méthodique de tous les patriotes algériens et instaure des lois d’apartheid (couvre-feu séparé chasse au faciès etc.) sur tout le territoire.

Mitterrand, le francisqué de l’État français reconverti ministre de la "justice" de la 4e République, sera guillotineur en chef des patriotes algériens parmi lesquels de nombreux communistes.

Papon qui a "miraculeusement" réussi à passer au travers de l’épuration des hauts fonctionnaires collabos à la Libération, s’étant refait une virginité politique dans les fontes de la cavalerie du RPF, dès l’avènement de la Sème République, se retrouve Préfet de police de la Seine du gouvernement présidé par De Gaulle.

S’étant fait la main sous Pétain sur les juifs et les communistes à Bordeaux, Papon est vite à la manœuvre contre les arabes, les communistes élargis à tous les démocrates dès sa prise de fonction. Un bel exemple de recyclage de la collaboration.

Pire, parmi ceux qui deviendront des activistes de l’OAS figurent même d’authentiques anciens résistants au nazisme que le racisme et la haine du rouge conduiront à se comporter comme leurs anciens tortionnaires et instaurer en Algérie comme en France une pratique du terrorisme de masse. Rafles tortures, déportations, exécutions sommaires ; la panoplie complète du fascisme ordinaire sera utilisée pour empêcher ce que le flot de l’histoire porte d’exigence d’émancipation.

C’est dans ce cadre d’alors que le FLN, face la répression, mène la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. C’est contre cette aspiration à la liberté que jusque dans la police des sections factieuses s’organiseront pour pousser aux crimes, les commettre et agira bestialement pour terroriser la population.

Octobre 61, plutôt que lutter contre l’OAS, le gouvernement décide d’une mesure majeure de son apartheid social et racial : le couvre feu sélectif pour toute la population algérienne, il charge la police de son application la plus ferme.

Le 17 octobre le FLN appelle à une protestation pacifique de masse de toute la communauté algérienne.

La police incitée à le faire par Papon ("Vous devez rendre au triple tous les coups reçus") se déchaîne au point que des officiers disent ne plus maîtriser la bestialités de leurs hommes.

Enlèvements, concentration dans les stades, femmes et enfants internés dans les hôpitaux psychiatriques (ce sont les personnels de l’hôpital St Anne qui à l’initiative de la CGT soustrairont ces otages des mains de la police parisienne et les évacueront), tabassages de masse, exécutions sommaires, tortures et des dizaines d’hommes jetée à la Seine par les forces dite de l’ordre.

Frey (ministre de l’intérieur) et Papon exultent.

La Seine charrie des cadavres. Impossible encore aujourd’hui de dresser un bilan du nombre d’assassinés.

La grande peur de 68 fera que tous les tenants de l’OAS seront amnistiés par le pouvoir pompidolien (De Gaulle approuvant sans réserve) et rejoindront officiellement les commis de l’état organisateurs du massacre de 61 et de la tuerie de 62.

57 ans plus tard alors que demeure le besoin ci ce n’est de cicatriser au moins de refermer les plaies tant la peste brune raciste fasciste construite sur les scories de l’OAS d’hier est à nos portes, rien ne prévoit que cessent les absences remarquées des représentants de l’état sur les lieux de commémoration.

Si un ministre, préfet ou autre s’y présente, Canaille le Rouge informé saura le faire remarquer.


Voir en ligne : http://amers-cap.com/2018/10/17-oct...

   

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