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Il y a délinquant et délinquant ; réanimation de la jurisprudence Ravaillac

jeudi 9 août 2018 par Le billet de Canaille le Rouge

Il ne s’agit pas ici de défendre l’indéfendable mais de pointer une pratique qui confine à l’ignominie de par sa sélectivité tant pour ceux visés que pour les causes des décisions d’une justice qui se montre très ségrégative et réactionnaire et éclaire les choix de ceux qui la sollicitent.

Un seul type de délit, un seul type sociologique de délinquance visée, un seul type d’habitat stigmatisé. Et pire, ici ou là, à l’initiative des municipalités dites "de gauche"qui ainsi mettent en œuvre en la matière le programme de l’ex f-haine devenu ras’cistes.

Pas question pour Canaille le Rouge d’avoir la moindre mansuétude pour les trafiquants de drogue. Les coupables doivent être poursuivis, être jugés et condamnés. Mais a-t-on déjà vu pour d’autres types de criminalités la famille du délinquant subir une peine parce que liée familialement à celui-ci ?

Imagine-t-on les proches d’un fraudeur fiscal à grande échelle interdit de séjour sur le territoire de sa perception (alors que les mêmes usent des détournements dans leur train de vie quotidien voire à l’image des Balkany comme refuge des sommes détournées) ?

Les enfants ou parents des tricheurs de l’agroalimentaire ont-ils été expulsés des habitations territoires où leur parents ont commis leurs forfaits ?

Les familles d’exploiteurs de main d’œuvre clandestine ont il été expulsés de leurs propriétés de fruits du Vaucluse ou des P.O. ?

La famille Besnier a-t-elle dû déménager de son berceau historique après le scandale du lait contaminé ? Non. Et c’est normal.

Les générations d’assassins de l’amiante ont-il été déclarées tricards près des usines ou pour leur profits ils ont consciencieusement assassinés de générations d’ouvrières et d’ouvriers ? NON et ce n’est pas normal.

Mais les familles de dealers sont maintenant pour ce fait expulsables et expulsées.

Cela signe la nature de classe de la justice et les choix du même métal de ceux qui la sollicitent.

Extrait d’un article du Monde de ce 08 aout 2018 :

  • "Expulser de leur logement HLM les familles de trafiquants de drogue n’est plus tabou depuis que, dans plusieurs affaires récentes, des juges ont validé les demandes dans ce sens des bailleurs sociaux. Les juges estiment de plus en plus souvent que perpétrer ou être complice d’un trafic de stupéfiants au domicile constitue, outre l’aspect pénal, une violation grave des obligations locatives justifiant la résiliation du bail.
  • Un pas a donc été franchi puisque ce ne sont plus seulement les fauteurs de troubles qui se voient sanctionnés au pénal, mais également leurs familles au civil. Ainsi, entre juin et octobre 2016, à l’initiative de Paris Habitat, neuf familles ont été expulsées manu militari, au grand soulagement des voisins, de la cité Bonnier (20e arrondissement) gangrenée depuis des années par le trafic de drogue. Dans la capitale, les trois bailleurs sociaux de la ville, Paris Habitat, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) et Elogie Siemp ont engagé 80 procédures de ce type pour « graves troubles de nuisance ».
  • Le 27 février 2018, la cour d’appel d’Amiens a ordonné l’expulsion d’une mère de famille et de ses deux enfants mineurs dont une fille handicapée, logés cité du Clos des roses, propriété de l’OPAC de l’Oise, car trois des fils désormais majeurs étaient condamnés pour trafic de stupéfiant à grande échelle.
  • Le 10 janvier 2017, à la demande de l’Office Seine-Saint-Denis Habitat, la cour d’appel de Paris avait confirmé l’expulsion d’une locataire, à Saint-Ouen, dont le fils avait été condamné à huit mois de prison avec sursis pour détention de plus d’un kilo de cannabis. Le juge a rappelé la responsabilité de la titulaire du bail qui doit « user paisiblement des locaux » et répondre « de ses propres agissements mais également de ceux des personnes qu’elle accueille »."

(le monde)

C’est en France, en 2018.

Seule une salvatrice colère empêche Canaille le Rouge de ne pas êtres que honteux de ce que l’histoire transmettra de la période.

* la jurisprudence Ravaillac : Après l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac outre le supplice d’un sadisme achevé, on peut noter, et les juges de 2018 pourront s’en inspirer, que :

" Ses parents sont forcés à l’exil sous peine de mort ; ses biens sont saisis, sa maison à Angoulême rasée avec interdiction d’utiliser le terrain pour bâtir, ses frères et sœurs contraints à changer de nom sous peine de mort "

Les chroniqueurs des siècles à venir noteront que c’est sous Manu El Monarc que la jurisprudence Ravaillac a repris du service.

   

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