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El nano vallsista

mercredi 25 avril 2018 par Francis Arzalier

Aznar, petit homme au visage revêche, chef de la Droite espagnole au pouvoir à Madrid, en visite officielle au Mexique, crût malin un beau jour de donner avec suffisance quelques conseils de bonne gouvernance à ce pays qui fut autrefois colonie espagnole. L’opinion mexicaine, et sa presse de gauche, qui n’a pas oublié que Mexico fut l’asile privilégié des républicains espagnols et catalans persécutés par le Fascisme, les commenta avec mépris, qualifiant ce personnage de "nano franquiste"( le nain franquiste ).

Une génération plus tard, Manuel Valls, politicien français qui fut Premier ministre de Hollande, et n’est plus que député de Macron grâce à un vote contesté, doit se résoudre à constater que son avenir est fini sur les bords de la Seine.
C’est le sort généralement réservé à tous ceux qui ont souvent changé de veste, les Puissants du jour s’en méfient et n’en ont plus besoin. Notre ineffable Manuel est donc allé étaler ses offres de service à Madrid, se vanter d’avoir contribué largement à vaincre les clandestins de l’ETA, en livrant aux policiers espagnols ceux d’entre eux réfugiés en France quand il était ministre de l’Intérieur à Paris. Tout cela pour aboutir à cette conclusion inattendue : " je suis né à Barcelone, suis fort attaché à l’Europe supranationale, au maintien de la Catalogne dans le giron de l’État espagnol, et suis donc prêt à faire don de mon humble personne à ma ville natale, dont il me plairait de devenir le maire.."

Étonnante révélation que les Barcelonais sauront peut être apprécier, quand ils connaîtront mieux le parcours de ce prétendant incongru. Manuel eut pour père en effet un artiste émigré en France pour tenter d’y faire carrière, ce qui n’est pas déshonorant. Toutefois, il ne fit pas partie de ce flot de Catalans Républicains qui fuirent en émigrant la répression franquiste, même si son fils tenta un jour de s’en vanter.

Le jeune Manuel décida, lui, très tôt de réaliser ses ambitions, qui étaient grandes, par le chemin politicien conçu comme une profession. Il avait pour cela le bagout, la souplesse idéologique, et les qualités qui font un démagogue. Il commença son parcours grâce au Parti Socialiste, en tant qu’élu municipal à Argenteuil, grosse ville ouvrière de la Banlieue nord de Paris, dirigée alors par le PCF. Il s’y révéla ambitieux, et souvent agressif a l’égard de ses collègues communistes, dont les électeurs l’avaient pourtant choisi dans le cadre d’une "Union de la Gauche" Mitterandienne.

Mais la scène argenteuillaise ne laissait à notre ambitieux postulant peu d’espoir d’une progression de carrière. Il se fit donc introniser par le Parti Socialiste en grande banlieue Sud de Paris, et devint élu de la Ville Nouvelle d’Évry. C’est de cette banlieue devenue son "fief"que le Président Hollande le tira pour en faire d’abord son Ministre de l’intérieur, et plus tard son Premier Ministre.

Dans les deux emplois successifs, il fut un des fleurons de la politique d’austérité alignée sur l’Union Européenne, toujours avec le ton cassant et impérieux de "Premier Flic de France". En tirant le plus qu’il pouvait le Parti Socialiste vers une politique favorable au capitalisme "libéral" plutôt que social-démocrate, Valls à été le premier responsable avec Hollande du discrédit du Parti Socialiste auprès de l’électorat populaire. Un discrédit tel qu’il l’a amené à une quasi disparition au profit de Macron, élu Président en 2018, par une minorité de Français, dont la plupart refusaient le Front National d’extrême droite.

Une manipulation politicienne au service du Capitalisme qui permet a Macron et son gouvernement de mener aujourd’hui contre les Services Publics hérités de 1936 et 1945 ( SNCF, hôpitaux, Université, etc ) une offensive sans précédent ( privatisations, destruction d’emplois, etc ).

Évidemment, Manuel Valls s’est fait réélire à Évry sous le label du nouveau Président, qui n’avait aucun besoin de lui comme gouvernant : il préfère les paillassons tirés de leur anonymat. Députés et Ministres de "En Marche", tous sont jusqu’à présent obéissants aux ordres du Monarque qui se dit lui même "Jupiterien".

Voilà pourquoi notre Manuel d’Évry et autres lieux veut tenter sa chance à la mairie de Barcelone, sous le drapeau de la Droite locale Ciudadanos et de Rajoy, s’ils le veulent bien.

Comme on le dit à Madrid, Barcelone, ou Paris, BON APPÉTIT, MESSIEURS ! [1]

Comment s’étonner après ces exemples parfaits de politiciens libéraux qui transforment la "Démocratie" en sa caricature de voir des millions de braves gens, prolétaires manipulés, se détourner des urnes ou se laisser gruger par l’extrême-droite ?

Il leur reste à découvrir enfin l’issue véritablement efficace, celle que montrent depuis un mois dans les rues et dans les entreprises les salariés, étudiants et retraités de France, pour les services publics, contre le Capital, et ceux à son service, en deçà comme au delà des Pyrénées.


[1Lire la tirade de Ruy Blas (pièce de Victor Hugo) Ici

   

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