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Les luttes en France, la grève partout et la misère qui s’étend.

mardi 7 mars 2023 par Communistes

Retraites : tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible à partir du 7 mars !

Le mouvement de protestation contre la réforme des retraites se durcit. Tous les syndicats représentatifs de la SNCF appellent désormais à une grève reconductible, à partir du 7 mars. La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat de la SNCF, a en effet annoncé ce lundi rejoindre la CGT- Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire et SUD-Rail, déjà dans le mouvement.
Les quatre syndicats principaux du groupe public se sont mis d’accord pour durcir le mouvement, comme déjà annoncé le 11 février dernier l’ensemble des organisations syndicales représentatives de

La RATP, qui, elles aussi, ont appelé à un mouvement reconductible à la même date. Mettre « la France à l’arrêt » le 7 mars !

Les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse ont réaffirmé la semaine dernière leur volonté de mettre « la France à l’arrêt » le 7 mars , promettant de faire de cette date la plus importante journée de grèves et de manifestations depuis la première, le 19 janvier dernier.

Un sujet partagé !

Avant de lancer son mot d’ordre, la CFDT a ainsi sondé sa base, à travers une consultation lancée auprès de ses adhérents. « Plus de 80 % sont favorables à une grève reconductible », a-t-elle révélé lundi. Jusqu’à présent, les mouvements de grève de 24 heures lancés à la SNCF sur le thème des retraites ont fait réfléchir les organisations syndicales, avec un affaiblissement très régulier du taux de grévistes.
La retraite est néanmoins un sujet porteur car partagé dans toute l’entreprise, avec toutefois une différence notable entre les anciens bénéficiant toujours du statut (90 % des effectifs au moment du vote de la loi sur le sujet) et les personnels embauchés au régime général à compter de janvier 2020. Les conducteurs de train bénéficient d’aménagements pour leur cessation d’activité, en raison du régime spécial qui suit son cours au long de leur carrière. En théorie, ils peuvent partir à la retraite à 50 ou 52 ans en fonction de leur année de naissance, mais dans les faits, l’âge moyen de départ est plutôt de 54 ans, par le jeu des décotes.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé vendredi un plan de 100 milliards dans le ferroviaire d’ici à 2040, dont une bonne partie revenant aux collectivités. Mais ces annonces, n’ont pas entamé l’unité syndicale sur le thème de retraites.

7 mars : la liste des appels à la grève reconductible s’allonge !

Après les impulsions lancées par certaines fédérations syndicales, les appels locaux à démarrer une grève reconductible le 7 mars essaiment. Profs parisiens, filière déchets de la capitale, avitailleurs : tous se préparent à démarrer un mouvement long le 7 mars.

Les avitailleurs de la CGT appellent à la reconductible :
La CGT des avitailleurs, ces employés chargés d’alimenter les avions en carburant, a appelé ce mardi les salariés du secteur à se mettre en grève reconductible dès lundi 6 mars au soir contre le projet de réforme des retraites. Cet appel concerne les travailleurs de diverses sociétés, comme GPA, Fas, Skytanking, Sasca, Sap ou encore TotalEnergies, qui alimentent de nombreux aéroports sur tout le territoire. La fédération CGT de la Chimie, dont dépendent notamment les raffineries mais aussi les avitailleurs, avait déjà appelé à la grève reconductible dès lundi soir pour la « mise à l’arrêt du pays », mais les avitailleurs n’avaient pas encore appelé en propre.

L’ensemble des syndicats enseignants parisiens appellent à la reconductible :
A Paris, 8 syndicats du 2nd degré (FSU, CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA, SNALC, CNT) appellent les personnels à s’engager dans la grève reconductible « jusqu’au retrait de la réforme » et à participer aux assemblées générales à partir du 7 mars. L’arc particulièrement étendu de syndicats – y compris les moins habitués à la grève – qui appellent à rentrer dans un conflit long semble déjà préfigurer que la mobilisation sera très forte.

7 mars : le tri des déchets c’est fini à Paris ?
C’est un appel notable par la diversité des fédérations qu’il agrège. Diverses fédérations CGT qui interviennent dans le tri des déchets appellent à la grève reconductible ce 7 mars. Les fédérations de

L’énergie, du transport, ou encore des services publics, se sont coordonnées pour mettre le secteur à l’arrêt sur le temps long.

Les retraités avec les jeunes le 9 mars :
Les organisations de jeunesse ont déjà annoncé leur volonté de faire du 9 mars une journée de mobilisation de la jeunesse. Les retraités les ont entendues et souhaitent les soutenir. Ainsi, 9 organisations de retraités, dont la CGT, la FSU, la CFTC, la CFE-CGC… appellent à manifester dans toute la France les 7, 8 et 9 mars.

Raffinerie de FEYZIN (Rhône) : Une action inter-pro organisée pour défendre la grève reconductible le 7 mars

Jeudi 23 février, une action interprofessionnelle était organisée à l’initiative de l’union locale CGT Vénissieux St-Fons-Feyzin. Des salariés de la raffinerie de Total Feyzin, ainsi que des professeurs, des ouvriers de la métallurgie, de la chimie, du personnel de la santé, des cheminots se sont réunis à 17h30 devant les portes de la raffinerie.
Après plusieurs prises de paroles, ils se sont dirigés vers le pont situé devant la raffinerie. L’occasion d’interpeller les automobilistes de l’autoroute A7 en affichant une banderole où l’on pouvait lire : « luttons pour la retraite à 60 ans, une pension digne pour tous ! ».

« L’action est une réussite, car il faut être visible jusqu’au 7 mars, maintenir une pression médiatique, resserrer les liens entres les travailleurs des différents secteurs, construire et préparer la reconductible pour le 7 mars » nous explique Yvan, militant CGT de la raffinerie de Feyzin.

Cette action interprofessionnelle devant la raffinerie de Feyzin vise aussi à préparer la grève reconductible au delà du 7 mars. En effet, plusieurs secteurs ont déjà annoncé se préparer à cette perspective. C’est le cas à la RATP (à l’appel d’une intersyndicale CGT, UNSA, FO, CFE-CGC), à la SNCF (à l’appel de la CGT et de Sud-Rail) et, sous l’impulsion des fédérations CGT du secteur, dans les raffineries, les ports et docks, l’énergie, chez les éboueurs ainsi que dans les industries de verrerie et de céramique. « Tous ensemble le 7 mars et après, ça pourra être le moment de bascule dans la mobilisation » affirme Yvan.
Ainsi, l’action menée devant la raffinerie de Feyzin montre une volonté de construire la mobilisation à la base et de durcir la grève. Dans ce sens, le développement d’assemblée générale dans chaque secteur et la coordination de ces dernières dans des assemblées interprofessionnelles constituent des éléments clés pour aller chercher les secteurs qui ne sont pas encore mobilisés dans les entreprises voisines en organisant des actions pour visibiliser la grève
De plus, si l’intersyndicale affirmait le mardi 21 février vouloir « mettre le pays à l’arrêt, [elle se garde toujours d’appeler à la grève reconductible et se contente d’un appel de seulement 24 heures. Pourtant, il faut un appel clair à la reconductible à partir du 7 mars pour convaincre un maximum de secteurs de rentrer en grève et réussir à définitivement faire plier Macron.

RECHERCHE : Le ministère contraint le CNRS à brader un de ses sites, le CNRS accepte…

Le site CNRS de Meudon héberge une quarantaine de salarié-es, notamment des ingénieur-es fabriquant des pièces en astronomie, CNRS Images ou encore le service des concours.
Le CNRS envisage de vendre ce site, et une expertise indépendante a évalué celui-ci à 46.700.000 d’euros. Les promoteurs immobiliers Vinci et Kaufman & Broad ont fait une offre à 38,8 millions d’euros.

A ces conditions, le CNRS refuse donc de vendre... Mais voilà : le permis de construire déposé par les promoteurs expire en avril prochain. Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a exigé du CNRS qu’il accepte l’offre.
Les personnels du site doivent ainsi déménager sous 6 semaines. Un rassemblement d’une soixantaine de personnes s’est tenu devant le conseil d’administration du CNRS, le 10 février, pour s’opposer à cette injonction. Une délégation de six personnes s’est adressée aux membres du CA avant le début des débats sur la vente, avec notamment les témoignages poignants de trois agents des services concernés par le déménagement précipité, exhortant les administrateurs et administratrices de voter contre ce projet.

Mais par 12 voix pour, 8 contre et 2 abstentions, le CA du CNRS a cédé face à l’injonction politique de cette opération scandaleuse de vente précipitée du campus de Meudon, n’ayant strictement rien à voir avec la recherche scientifique et encore moins avec les intérêts du CNRS.

Le personne et leurs organisations syndicales n’en resteront pas là !
Le SNTRS-CGT et le SNCS-FSU mettront en œuvre tous les moyens en leur possession pour faire valoir les droits de la recherche scientifique et de son personnel et défendre les intérêts du service public face aux intérêts privés des promoteurs immobiliers. Ils étudient tous les moyens possibles de faire échouer ce projet inacceptable !

LES LUTTES PARTOUT : Seule réponse qui peut faire plier le patronat et le gouvernement à sa botte !

En parallèle de la mobilisation contre la réforme des retraites, des grèves pour les salaires éclatent dans tous les secteurs. La mobilisation s’organise aussi pour dénoncer les graves atteintes au droit de grève. Quelques récents exemples :

RTE :

Un rassemblement organisé par la FNME CGT devant le Tribunal correctionnel de Paris en soutien aux quatre agents de l’entreprise de service public RTE. Une vingtaine de rassemblements de soutien ont également été organisés mardi dernier dans toute la France.
Les quatre agents, déjà licenciés, sont jugés dans le cadre d’une enquête qui porte sur des faits d’« entrave à un système de traitement de données » et de « sabotage informatique » « en bande organisée ». Ils risquent quinze ans de prison.
Une telle attaque contre le droit de grève est l’expression de la volonté de l’État et du patronat, après les grèves offensives et victorieuses dans le secteur de l’énergie fin 2022, de tenter de reprendre la main, par l’intimidation et la terreur, en prolongeant la décision déjà inacceptable de RTE de faire interpeller et mettre en garde à vue quatre militants CGT de l’énergie par les services de l’antiterrorisme suite à une plainte de la direction de RTE.
Traités comme des terroristes, ils risquent donc la prison pour faits de grève : un exemple particulièrement éclat de la réalité du “climat social” en France. Un autre exemple récent : les réquisitions par l’État des raffineurs pendant les grèves à Exxon et Total à l’automne 2022. Ou encore dernièrement la répression patronale à Sanofi. L’objectif est de casser le droit de grève.
A ce titre, la séquence qui s’ouvre à partir du 6 mars au soir est importante : gagner sur les retraites, gagner sur le respect, par tous et toutes, du droit de grève. Salaires, retraite, droit de grève, etc : battons-nous pour tout gagner !
Tous et toutes solidaires et mobilisés contre la criminalisation du droit de grève !

BOSTIK :

A Bostik, fabricant industriel de colle et filiale de la multinationale Arkema, la grève, massive et inédite sur la quasi totalité des sites de production, a fait plier une direction sourde et méprisante face aux revendications légitimes des travailleurs.
En grève reconductible depuis le 8 février, les salariés ont obtenu, avec la CGT, une hausse de salaires de 100 euros. La preuve que le groupe Bostik, notamment avec ses 40 millions d’euros de bénéfices pour l’année 2022, pouvait payer et avait, sciemment, fait le choix de ne pas augmenter les salaires de ceux qui sont pourtant à la source de la richesse du groupe. Une preuve également que seule la lutte paie !

LMB fans & motors :

A Malemort, en Corrèze, les travailleurs de la société LMB fans & motors sont en grève depuis le 16 février et ont reconduit le mouvement pour lundi. Les salariés dénoncent les propositions indécentes de la direction du site dans le cadre de négociations annuelles obligatoires (NAO).
Les travailleurs de l’entreprise spécialisée dans la fabrication de moteurs et de ventilateurs pour l’aéronautique, l’aérospatial et la défense exigent notamment une hausse générale des salaires de 6
% avec un plafond à 280 euros pour les salaires les plus élevés, une prime de 1.000 euros.

BABCOCK-WANSON :

Après quatre jours de grève sur l’ensemble des sites de production du groupe Babcock Wanson, fabricant de chaudières industrielles, les travailleurs ont contraint la direction du groupe à revenir sur sa copie.
Alors que Babcock Wanson proposait 4% d’augmentation des salaires, les salariés ont gagné une augmentation de 7,2% pour les plus bas revenus (inférieurs à 1,4% du SMIC), et de 5 à 6% pour les autres salariés.

HERKEL :

Les travailleurs du groupe Herkel, après une semaine de grève, sur les deux sites du groupe Henkel, à Arnas, dans le Rhône, et Epernon, en Eure-et-Loir, ont également obtenu en partie satisfaction sur leurs revendications salariales.
La revalorisation salariale se situera entre 4 et 5 % ; la direction a également cédé sur la revalorisation de la prime d’habillage et de la prime de performance et de logistique.

OGF :

Dans le Nord, à Saint-Pol-sur-Mer, les chauffeurs porteurs de l’opérateur funéraire OGF sont en grève, soutenus par des militants de l’union locale de la CGT Dunkerque et par l’Union départementale CGT.
Les salariés du groupe exigent un taux horaire augmenté à 13,5 € de l’heure. Cité par la presse, un travailleurs rappelle la réalité de sa base salariale : « C’est sous le SMIC. On ne s’en sort plus, et il y a l’inflation… On ne peut pas se permettre de partir en vacances avec les enfants : on ne va pas faire un crédit pour ça. »

MAGNETTO-AUTOMOTIVE (Aulnay-sous-Bois) :

Grève dans la sous-traitance automobile « on a gagné 126€ d’augmentation après trois jours de grève » !
Chez l’équipementier automobile M-A France, sous-traitant de Stellantis, une grève pour les salaires de trois jours vient de s’achever sur une victoire : 6% d’augmentation, une prime de 2 000€ et le paiement des jours de grève.
« La plus grande victoire c’est du respect de la part de la direction », c’est ainsi que commence le délégué syndical CGT de l’entreprise M.A. France (Magneto Automotive) d’Aulnay-sous-Bois, pour revenir sur la lutte que lui et ses collègues viennent de mener.

En grève depuis jeudi 16 février, à l’occasion des Négociations annuelles obligatoires (NAO), pour exiger des augmentations de salaires, les travailleurs se heurtaient à leur direction, qui refusait toute augmentation substantielle. « On a une direction qui ne dialogue pas. Ils nous proposaient trop peu dans un contexte de crise et d’inflation comme aujourd’hui. Seulement 54€ net d’augmentation lors des premières réunions, et 1.000€ de prime. C’était évidemment trop peu, on a décidé de lancer la grève, qui a été massivement suivie, avec au moins 90% de participation ». La victoire est arrivée lundi en fin d’après-midi, après trois jours de grève : « nous avons signé un accord avec la direction qui prévoit 126€ d’augmentation brut, c’est-à-dire 6%, une prime de 2 000€ et une prise en charge intégrale de l’augmentation de la mutuelle d’entreprise et le paiement des jours de grève ».

Ce n’est ni la première grève, ni la première victoire des ouvriers et des ouvrières de M-A France, comme le détaille le syndicaliste : « en mars dernier on avait obtenu 2,5% d’augmentation, avec une grève d’une journée. Vu l’inflation qui empirait, on ne pouvait pas exiger moins. C’est très dur pour les ouvriers, même ce que nous avons obtenu là, on estime que c’est un minimum dans la situation ».
Une situation salariale et sociale particulièrement d’autant plus révoltante pour une société de sous- traitance du groupe PSA, et plus précisément de l’usine SevelNord / Hordain, l’une des plus rentables du groupe. Les véhicules utilitaires qui y sont produit font partie de ceux sur lesquels le groupe automobile réalise ses plus grosses marges, à la sueur des salariés de la sous-traitance et du groupe, soumis aux travaux pénibles et aux bas-salaires. Dans tout le secteur de l’automobile, et particulièrement chez les sous-traitants, les grèves se multiplient : chez Plastic Omnium et Faurecia, sous-traitants de PSA Rennes, qui ont vu deux grèves gagnantes au début du mois. Chez CAT, en Gironde, entreprise qui transporte les véhicules finis, une grève vient aussi de se déclarer pour des augmentations de salaires.

Les salaires ne sont évidemment pas la seule préoccupation dans la boite : la question des retraites est dans toutes les têtes. « La journée du 7 mars qui arrive est très importante : il va vraiment falloir bloquer le pays, et on en discute dans l’entreprise. Il faut que le gouvernement nous entende. On va droit dans le mur avec leur réforme des retraites, il faut leur faire faire demi-tour ! » Et le syndicaliste prévient : « si le 7 ne suffit pas, il faudra faire comme en 1995, comme en 2006, avec les retraites Juppé et le Contrat première embauche, quand on les avait fait reculer ! ».
Bloquer le pays : voilà l’idée qui revient ici, malgré les bas salaires et les conditions de travail.

TRAVAILLEURS DES PLATE-FORMES : Rien ne change, collusion du gouvernement avec le patronat !

Le 17 février dernier, Olivier DUSSOPT, ministre du travail, s’est félicité du développement des plate-formes en France. Il a salué l’« émancipation » que représentaient les plate-formes pour toute une frange de la jeunesse.
Il y a à peine quelques semaines, Just Eat mettait en œuvre un plan social pour remplacer sa flotte de coursiers salariés par des coursiers auto-entrepreneurs du sous-traitant Stuart, filiale de La Poste ; et, ce, alors même que de nombreuses décisions de justice ont mis en évidence le salariat déguisé et
le travail dissimulé à l’œuvre dans les plate-formes de livraison.
La somme des cotisations retraites non versées par les plate-formes de livraison se chiffre à des dizaines de millions d’euros, une attaque directe contre la solidarité ; d’autant plus que l’indépendance, vantée par les plate-formes de livraison, n’est qu’un argument commercial, totalement déconnecté de la réalité d’un travail toujours plus précaire.

Les rémunérations ne font que baisser, et la sous-location de comptes a, par ailleurs, généralisé l’abus de travailleurs sans-papiers privés de tous droits. Pire encore, début février, c’est un homme livrant à Scooter qui est décédé dans un accident de la route à Gennevilliers ; alors, qu’en Belgique des faits similaires ont conduit à l’ouverture d’une enquête, le décès n’a eu le droit qu’à un article de presse en France.

Il n’y a donc rien dont le gouvernement devrait se féliciter. Bien au contraire, celui-ci accompagne la casse des droits de toutes les manières possibles, et montre surtout patte blanche à un patronat qu’il sert allègrement ; le cas des « Uber Files », révélé au public l’été dernier, montrant, par ailleurs, la collusion entre les plate-formes et le chef de l’État. Dans ces conditions, et face à des propos déconnectés de toute réalité, la CGT appelle les livreurs à s’organiser pour décider de leurs revendications afin de les faire aboutir, et à se mobiliser à partir du 7 mars prochain, par l’arrêt de travail et la manifestation.

CASINO GEANT OCEANIS (Saint-Nazaire) :

La justice confirme l’interdiction au magasin Géant Oceanis d’ouvrir le magasin et de faire travailler des salariés les dimanches après-midi.
Casino OCEANIS tente de transgresser la loi en ouvrant les dimanches après-midi en recourant exclusivement à des agents de sécurité d’entreprises extérieures. Cette pratique avait déjà été sanctionnée par la justice le 5 juillet 2022 par le tribunal judiciaire de Saint-Nazaire.

A la suite du recours en appel formulé par l’enseigne Casino France, la justice vient de confirmer que l’entreprise ne peut ni ouvrir le dimanche après 13h, ni faire travailler leurs salariés et encore moins faire appel à des agents de sécurité extérieurs à l’entreprise. Casino a essayé de contourner la loi en exploitant une main d’œuvre extérieure et en leur imposant une poly-compétence qui n’est pas la leur. Et si Casino avait quelques velléités à vouloir maintenir le travail dominical après 13h en faisant travailler leurs salariés, le jugement est très clair aussi, il leur est interdit de le faire. La fédération commerce et services CGT se félicite d’un tel jugement qui vient conforter nos revendications en matière de travail dominical, et sera très vigilante sur ces pratiques qui visent à banaliser le travail du dimanche, notamment à l’approche des jeux olympiques et paralympiques.

EXPOSITION ILLÉGALE À DES SUBSTANCES TOXIQUES :

Le préjudice moral distinct du préjudice d’anxiété.

Dans son arrêt n°142 du 8 février 2023, pourvoi n° 21-14.451, la Cour de cassation admet que le salarié dont le droit à réparation au titre du préjudice d’anxiété est éteint peut néanmoins obtenir des dommages et intérêts au titre d’une atteinte à sa dignité dès lors que son employeur a eu recours illégalement à l’amiante. Il doit donc être distingué deux types de préjudices, chacun correspondant à un manquement différent de l’employeur :
• Lorsque l’employeur a manqué à son obligation de sécurité en utilisant une substance toxique autorisée sans mettre en œuvre les mesures de prévention des risques professionnels adéquates, ses

salariés peuvent réclamer l’indemnisation d’un préjudice d’anxiété ;
• Lorsqu’un employeur recourt illégalement à une substance toxique prohibée, commettant ainsi une infraction pénale, son exécution déloyale du contrat de travail porte atteinte à la dignité du salarié, lequel peut alors réclamer la réparation d’un préjudice moral, indépendamment du préjudice d’anxiété.

ARCELORMITTAL :

Condamné en appel pour discrimination à l’encontre de sept syndicalistes nordistes CGT !

Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal, dont un des sites est basé à Mardyck, a été reconnu ce lundi coupable de discrimination syndicale. La cour d’appel de Douai condamne l’entreprise à verser au total 457.000 euros aux sept salariés nordistes concernés.
Dans des arrêts du 17 février dernier, la cour d’appel de Douai confirme des décisions antérieures du conseil des prud’hommes de Dunkerque reconnaissant la discrimination syndicale, mais revoit à la hausse les sommes allouées à ces sept salariés d’ArcelorMittal à Mardyck. L’un d’eux est depuis parti à la retraite.
L’entreprise condamnée à verser 457.000 euros aux sept salariés !!!

Au total, ArcelorMittal doit donc verser à l’ensemble des syndicalistes concernés 200.000 euros, ainsi que 222.000 euros au titre de préjudice économique et 35.000 euros pour le préjudice moral subi, soit 457 000 euros.
"On a demandé l’annulation du processus discriminatoire et le repositionnement de la carrière telle qu’elle aurait dû être en l’absence de discrimination", a expliqué l’avocat des salariés, Xavier Sauvignet, qui regrette que les montants restent inférieurs à ceux demandés.

"Une discrimination institutionnalisée"

Dans un communiqué, l’avocat décrit un "plancher collant" qui a maintenu ces salariés à "des niveaux de classification et de rémunération très inférieurs à ceux de leurs collègues de travail non syndiqués".
Selon lui, cette pratique n’est pas propre au site de Mardyck puisque quatre autres syndicalistes ont saisi les prud’hommes de Thionville, en Moselle, pour des faits similaires. Déboutés en première instance, ils ont fait appel.
ArcelorMittal avait également déjà été condamné pour discrimination syndicale à l’encontre de syndicalistes CGT et CFDT sur le site de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône. "On a l’impression d’une discrimination institutionnalisée contre les syndicalistes", pointe Xavier Sauvignet. "La question qui se pose peut-être à terme serait de combattre cette pratique par l’introduction d’une action de groupe."

MECCANO (PAS-DE-CALAIS) : L’USINE DE JOUETS VA FERMER D’ICI AU PRINTEMPS 2024 !

La célèbre usine Meccano de Calais, qui fabrique les jouets de construction centenaire, va fermer ses portes au printemps 2024. La direction l’a annoncé mardi aux représentants du personnel. Cinquante salariés sont concernés.
L’usine s’est implantée dans la ville en 1959 et fabrique les célèbres petits jouets de constructions en métal.
Dans un communiqué, le groupe Spin Master, qui a racheté le site calaisien en 2014, évoque des "conditions de marché difficile".
Des investissements ont pourtant été réalisés : sept millions d’euros au total depuis le rachat, notamment pour moderniser les machines.
Plan de sauvegarde de l’emploi !!!

Le plan de sauvegarde de l’emploi a été présenté aux 50 salariés le jeudi 2 mars, les négociations vont ensuite durer deux mois. "L’objectif de la direction est désormais d’apporter un accompagnement individuel à chacun des 50 salariés concernés".
Les dirigeants ajoutent que toute offre de reprise sera examinée. Mais si personne ne se manifeste, la production va bel et bien s’arrêter, à compter d’octobre 2023. Une petite équipe d’employés restera ensuite sur place pour gérer le démantèlement du site, en vue d’une fermeture prévue au printemps 2024.

L’usine Meccano de Calais produit aussi un autre jouet, un sable magique baptisé "Kinetic Sand". Au total, 2,5 millions de boîtes de ces deux jeux sont fabriquées sur le site chaque année. Les jouets Meccano seront à l’avenir produits par d’autres usines partenaires du groupe Spin Master, basées en Europe, en Asie et en Amérique latine.

SANS NOUS, LA VIE DEVIENT POUBELLE !

Nous ne nous nourrissons pas d’applaudissements ! Nous aussi nous avons le droit de vivre dignement !
Au travail, il nous faut des hausses de salaires, un suivi de la santé, un travail en sécurité, des équipements ergonomiques, des formations, du droit à la reconversion, des effectifs... Nous aussi nous avons le droit de vivre dignement !
Nous avons un pouvoir considérable !

La dignité se gagne par la lutte ! Éboueurs, Ripeurs, Balayeurs, Ouvriers, Conducteurs, Adjoints Techniques, Encadrants, Cadres de l’assainissement, du nettoiement, de la collecte des déchets, des centres de tri et des incinérateurs... Pour notre retraite comme pour le reste, nous sommes forts lorsque nous sommes tous ensemble !

Pour nous, travailleuses et travailleurs du déchet, le mouvement pour les retraites est très important compte-tenu de la pénibilité de nos emplois ! C’est donc le moment de nous unir pour exiger la reconnaissance de nos emplois et le respect de tous nos droits !

Nous avons entre 12 et 17 ans d’espérance de vie en moins que d’autres métiers !

A 60 ans, nous avons respiré des produits toxiques, porté des charges lourdes, travaillé en poste, subi des humiliations. Nous avons dormi dans la voiture ou en foyer parce que nous ne gagnions pas assez pour nous loger, nous nous sommes mis en danger en essayant de suivre les cadences, en débourrant sans formation, en collectant dans des rues non sécurisées… Certains d’entre nous sont morts et d’autres sont invalides… C’est inacceptable !!!

Nous avons le droit de nous reposer, en bonne santé, à la fin de notre vie de travail ! Pour cela, notre travail doit respecter nos besoins et notre santé ! Notre retraite doit être suffisante pour que nous puissions en profiter : retraite à 55 ans à taux plein pour tous, mais aussi formations, hausses de salaires, suivi de la santé, équipements ergonomiques, droit à la reconversion pendant notre vie de travail… Pendant la crise COVID, notre rôle de première ligne a renforcé la démonstration de notre essentialité ! Oui, notre travail est essentiel : sans nous, il n’y a pas de collecte, il n’y a pas de recyclage, il n’y a pas d’électricité ou de chauffage, pas d’assainissement… Nous protégeons la santé des habitants, des usagers en évitant les contaminations, les épidémies, les infections, les intoxications... Nous sommes essentiels, nous sommes l’avenir !

SIDEL (Calvados) :

Un délégué syndical en lutte contre les licenciements séquestré par la direction !
Alors que plus d’une centaine de travailleurs du site Sidel Lisieux font face à un PSE, la direction use de méthodes de voyous face aux salariés qui s’organisent. Ce samedi, Stéphane, délégué syndical, a été empêché de quitter le site par une direction qui voulait le forcer à effacer des vidéos. Le site de Sidel Lisieux (Calvados), propriété du groupe Tetra Laval, est spécialisé dans la production de machines pour l’empaquetage et le filmage de bouteilles d’eau.

Les 109 salariés de Lisieux ont été informés fin 2022 qu’ils étaient menacés par un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, qui signifie surtout plan de licenciement) avec démantèlement du site. Samedi dernier, au lendemain de négociations syndicales sur le PSE qui n’ont abouti à aucun accord, Stéphane, délégué syndical et également responsable maintenance d’astreinte ce jour-là a été au cœur d’une scène pour le moins effarante.
C’est en effet avec grande surprise qu’il s’est retrouvé face à une équipe de la direction en train de grillager les postes de travail. Ainsi, la RH Europe, différents responsables et le RH du site accompagné d’un certain nombre de vigiles installaient des grilles autour des machines. Stéphane a interpellé la direction pour comprendre ce qu’il se passait mais, sans réponse, il s’est mis à filmer la scène.

C’est alors que la DRH s’est mis à le menacer, exigeant qu’il arrête de filmer. Dans la foulée, Stéphane a voulu sortir, mais un vigile l’a bloqué, exigeant qu’il efface ses vidéos. Face à la pression des salariés, la direction de Sidel a, en discussion avec la police, fait marche arrière sur son chantage. Plus tard, une cinquantaine de travailleurs se sont rassemblés pour demander collectivement des explications à la direction.

Si la direction du groupe Sidel a choisi de passer son samedi à grillager les machines, c’est surtout parce qu’elle a peur que ces dernières deviennent de véritables outils de négociation au cœur du PSE. Alors que les travailleurs sont menacés d’être licenciés dans quelques mois, les carnets de commandes de l’entreprise sont pleins. Le démantèlement du site relève d’un choix purement économique pour optimiser la production au détriment des salariés. Face à la colère des salariés, la direction utilise des méthodes de voyou tout en méprisant les revendications des grévistes.

PAUVRETÉ EN FRANCE :

Plus d’un tiers de nouveaux bénéficiaires des banques alimentaires en 2022

Une étude réalisée pour le réseau des Banques alimentaires montre que le nombre de bénéficiaires de leur aide a connu une brutale et récente augmentation, et a même triplé en 10 ans. Autre enseignement : près d’un bénéficiaire sur six a un emploi.
Plus d’un tiers des personnes accueillies dans les structures d’aide alimentaire s’y rendent depuis moins de six mois, selon l’étude Profils 2023 du réseau des banques alimentaires publiée fin février. Réalisée à l’automne, elle souligne également la diversité des profils des bénéficiaires.

Autre signe de « l’aggravation des problèmes de pouvoir d’achat » des Français modestes, ils ont recours à l’aide alimentaire à une fréquence accrue. Près de 60% des bénéficiaires y font appel une à deux fois par semaine, soit une hausse de 6% par rapport à 2020, selon cette étude.
L’alimentation est devenue le deuxième poste de dépenses des personnes accueillies, toujours derrière le logement, mais désormais devant les factures d’eau et d’énergie.

Dans ce contexte, l’aide alimentaire est considérée comme « essentielle » par les deux tiers des 1.223 personnes interrogées entre le 29 septembre et le 15 novembre, soit une progression de 15 points en deux ans.
« Des populations aux profils de plus en plus différenciés ont désormais recours à l’aide alimentaire », observe également l’étude. Plus de 80% des bénéficiaires sont sans emploi (chômeur, retraité, en maladie longue durée ou parent au foyer). Parmi les 17% qui ont un emploi, 60% sont en CDI et 66% travaillent à temps partiel.

Trois fois plus de bénéficiaires en 10 ans !!!

Au total, 2,4 millions de personnes bénéficiaient de l’aide alimentaire fin 2022, soit trois fois plus de personnes qu’il y a dix ans. « Depuis 2008, les différentes crises économiques et sanitaires se sont traduites par cette "marée lente" du recours à l’aide alimentaire qui n’a jamais reflué », explique l’étude.
Les banques alimentaires collectent chaque année près de 132.000 tonnes de produits alimentaires auprès de la grande distribution, de l’industrie agroalimentaire, des agriculteurs et du grand public. Elles procèdent également à des achats de produits frais. Ces produits sont ensuite distribués à des associations, des épiceries solidaires et des Centres communaux d’action sociale.

Photo  : Lundi 6 mars : Blocage depuis 6h du matin au rond-point des vaches à Rouen.

   

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