La clé de la paix / La position de la Communauté hongroise pour la paix

Nous devons réaliser que c’est en vain que nous voulons la paix chez nos voisins si nos propres alliés ne veulent pas mettre fin à la guerre. L’élite occidentale s’endort dans l’illusion qu’elle peut gagner la guerre et vaincre la Russie. La Communauté hongroise pour la paix avertit constamment le gouvernement de ne pas perdre le sens des réalités, comme le fait nombre de ses partenaires de l’OTAN.

Quiconque parle d’agression russe et ferme les yeux sur le non-respect de l’accord de Minsk, le massacre de 13 000 personnes dans le Donbass, et n’oppose son veto à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN uniquement parce que Kyiv terrorise les Hongrois de Transcarpathie, n’est guère un partisan sincère de la paix ! Un signe en est que le Parlement hongrois se prépare à ratifier l’élargissement de l’OTAN avec la Finlande et la Suède. Le gouvernement hongrois, comme ses alliés occidentaux, n’est pas sérieux au sujet d’un règlement politique avec une garantie mutuelle de sécurité.

À Noël, Poutine a de nouveau tendu la main et a déclaré qu’il était prêt à négocier la fin de la guerre. La réponse occidentale est non et non. Notre gouvernement hésite à franchir le pas nécessaire : reconnaître la légitimité des revendications russes en matière de sécurité. En l’absence de compromis, la Russie appliquera sa volonté par les armes, car elle a le même droit d’être en sécurité que n’importe qui d’autre.

Cela fait un an que Moscou a demandé par écrit à Washington et à Bruxelles de conclure un accord afin que l’OTAN ne menace pas la Russie le long de ses frontières, que l’Ukraine cesse d’être un bélier de l’OTAN, et qu’un système de sécurité européen voie le jour dans lequel aucun pays ne peut affirmer sa sécurité au détriment de la sécurité des autres pays.

Nous connaissons tous la réponse de l’Occident : l’OTAN n’était pas disposée à renoncer à l’intégration de l’Ukraine, ni à son expansion vers l’Est, mais, au contraire, a pris la direction du démembrement de la Russie et de la saisie de ses ressources naturelles. Il a eu une négociation absurde avec Moscou, essayant de gagner plus de temps pour renforcer l’armée ukrainienne contre les Russes, et Moscou a décidé que c’en était assez.

Depuis lors, le gouvernement hongrois a reconnu que l’OTAN ne voulait pas faire de compromis. Notre gouvernement a peur que s’il franchit le pas inévitable, l’OTAN elle-même ne perde son sens et que notre pays devienne neutre. Nous nous n’y verrions rien de mal ! Selon notre position, il est dans l’intérêt de notre pays de vivre en bonnes relations tant avec l’Est qu’avec l’Ouest. Personne ne devrait nous imposer de sanctions, entraver notre développement, la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux ou s’immiscer dans nos affaires intérieures. Notre intérêt national est la coopération au lieu de la confrontation ! C’est juste le contraire qui ne nous intéresse pas.

La Communauté hongroise pour la paix part du principe que l’intérêt de la Hongrie est une coopération égale et pacifique avec tous.

Budapest, le 27 décembre 2022