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GRDF : le bras de fer pour de meilleurs salaires s’inscrit dans la durée

mercredi 7 décembre 2022 par Guillaume Bernard

Une réunion entre les syndicats et la direction de GRDF (Gaz réseau distribution France) a eu lieu ce mercredi. Depuis plus d’un mois, la CGT mène un important mouvement de grève pour les salaires. Le premier syndicat de l’entreprise rejette l’accord salarial conclu mi-novembre entre la direction et les trois autres organisations syndicales, l’estimant insuffisant face à l’inflation. 

Se mettre autour de la table, ou non ?
Ce mercredi, la direction de GRDF a convié les quatre syndicats de l’entreprise (CGT, FO, CFE CGC, CFDT) à une réunion autour des questions salariales. Hier matin, les élus CGT ont échangé afin de déterminer leur participation, ou non. La décision a été prise : « nous irons porter les revendications des salariés grévistes », nous indique Sébastien Raya, délégué syndical central CGT du CSEC (comité social et économique central) de GRDF.

Avant que cette décision soit officiellement actée, le délégué syndical mettait en garde : « on ne voudrait pas que la direction pense que parce qu’on va y aller, cela va débloquer les sites. Nous sommes dans un conflit : pour en sortir, il faut un protocole de fin de conflit ».

Depuis plus d’un mois en effet, un important mouvement de grève anime la principale entreprise de distribution du gaz en France et en Europe. Le mouvement, mené par la CGT, syndicat majoritaire fort de 48 % des voix aux dernières élections professionnelles, a été reconduit le 1er décembre. Le préavis court jusqu’au 3 février. À l’heure actuelle, « on estime qu’une cinquantaine de sites sont bloqués ou aux mains des grévistes », avance Sébastien Raya.

Le point de départ a été un accord salarial signé le 18 novembre entre trois syndicats et la direction du groupe. L’accord acte une augmentation salariale de 2,3 %, rétroactive au 1er juillet. Celle-ci vient s’ajouter à la hausse du salaire de base obtenue au niveau de la branche professionnelle, qui est de l’ordre de 3,6 %.

Des mesures salariales jugées insuffisantes

Au vu du niveau de l’inflation actuelle, la CGT juge ces mesures salariales insuffisantes. « On estime que la hausse devrait être entre 10 et 12 % pour rattraper l’inflation », expose Sébastien Raya. Or, entre les 3,6 % obtenus au niveau de la branche professionnelle et les 2,3% signés par GRDF et les trois syndicats, « ça fait 5,9 %. Nous, on demande 2,3 % de plus pour tous les salariés. Même si c’est en-deçà de ce qu’il faudrait pour un véritable rattrapage », explique le délégué CGT.

Le syndicat se dit néanmoins prêts à discuter d’un « effet report : ce pourrait être un complément salarial immédiat, comme une prime, qui serait ensuite cristallisée dans le temps », explicite Sébastien Raya. « Mais on a du mal à faire passer le message. Il y a un refus de discuter : la direction ne jure que par les trois autres organisations syndicales », estime-t-il.

Interrogés sur leur position, les services de GRDF n’ont pas répondu, pour le moment, à nos différentes questions. « Il n’y aura pas de nouvelles négociations revenant sur les dispositifs de cet accord », avait néanmoins assuré la direction de GRDF à l’AFP. Tout en se disant « consciente que les thématiques de la vie chère nécessitent d’autres échanges ». D’où la proposition de réunion ce mercredi.

« La démocratie ne doit pas être remise en cause », affirment de leur côté les trois autres syndicats dans un communiqué commun paru le 28 novembre, se désolidarisant de la grève menée par la CGT.

« Montrer que notre mouvement n’est pas impopulaire »

En outre, ces trois syndicats condamnent « la violence qu’elle soit physique ou psychologique sur les salariés non-grévistes et militants syndicaux de GRDF », écrivent-ils, « ainsi que les dégradations commis sur les biens de l’entreprise ». Sur ce dernier point, « évidemment, on est pas d’accord avec les insultes, les agressions… Mais pour le moment, on ne sait pas ce qu’il s’est passé, d’où ça sort », réplique Sébastien Raya.

La direction de GRDF a quant à elle déposé une dizaine de plaintes pour des dégradations de matériel, rappelle l’AFP. À Saint-Étienne, elle a même assigné en justice un technicien du gaz syndiqué CGT, pour le blocage du site. L’audience s’est tenue le 1er décembre. « La direction a été déboutée : elle doit verser 1 500 euros au technicien. Cette décision a redynamisé le piquet de grève » , se satisfait aujourd’hui Sébastien Raya.

24h avant la grève, des grévistes de RTE « traités comme des terroristes »


Dans un message aux élus politiques du 5 octobre, Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la fédération nationale des mines et énergie de la CGT (FNME-CGT) alerte. « 4 collègues mis à pieds ont été arrêtés avec perquisition à leur domicile. Ils sont actuellement en garde à vue de 96 heures à la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) de Levallois-Perret. Ils sont traités comme des terroristes. »
Ces salariés de RTE sont mis en cause pour avoir « programmé le passage en local de postes électriques ». Une action pourtant fréquente lors des journées de grève dans le secteur des IEG (industries électriques et gazières) et qualifiée par la CGT « d’action symbolique de reprise en main de l’outil de travail ».

Quelques mois plus tôt, Moussa Gakou, technicien gazier chez GRDF, était menotté chez lui à l’aube, par 4 policiers, pour avoir coupé le gaz lors des mouvements de grève du 15 et 22 juin dernier. Cette fois les policiers n’appartenaient pas aux services de renseignement mais la pratique, visant à interpeler un gréviste, restait toutefois inédite.

L’interpellation des 4 grévistes de RTE est d’autant plus remarquable qu’elle intervient 24h à peine avant la journée de grève du 6 octobre. En effet, ce jour-là, les fédération CGT, FO, CFDT et CFE-CGC des IEG (branche professionnelle qui compte environ 150 entreprises, dont EDF et Engie, pour plus de 160 000 salariés) entrent de nouveau en lutte pour l’augmentation du salaire national de base (SNB).

« Les employeurs et les représentants de l’état ne peuvent pas à la fois exiger des agents qu’ils travaillent d’arrache-pied pour assurer le passage de l’hiver et, en même temps, les mépriser en refusant de compenser l’inflation qu’ils subissent ! », rappelle l’interfédérale des industries énergétiques et gazières (IEG) dans un communiqué. Cette journée prolonge une bataille déjà engagée depuis le 2 juin au niveau de la branche.

À Marseille, dans le Var ou encore vers Clermont-Ferrand, la CGT a revendiqué l’ouverture gratuite du réseau de gaz à plusieurs milliers de personnes résidant dans des quartiers populaires. Une façon de répondre au traitement médiatique dominant de la grève à GRDF, focalisé sur les coupures de gaz en Île-de-France.

« Il faut savoir, d’abord, qu’il ne s’agit pas de coupures : ce sont des personnes qui ont emménagé, ont demandé un rendez-vous pour ouvrir le gaz, et ne l’ont pas obtenu », tient à nuancer Sébastien Raya.

Quant aux initiatives de gratuité, elles permettent de « montrer que notre mouvement n’est pas impopulaire », soutient-il.

 


Voir en ligne : https://rapportsdeforce.fr/breves/2...

   

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