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Sergei Loznitsa a réalisé « Babi Yar. Contexte », film qui sort aujourd’hui : {« Les historiens ukrainiens n’ont pas fait leur travail durant trente ans »}
mercredi 14 septembre 2022 par Sergei Loznitsa
Les 29 et 30 septembre 1941, plus de 33 000 juifs étaient exécutés dans le ravin de Babi Yar, près de Kiev. Il s’agit de l’un des plus importants meurtres de masse perpétrés au cours de la Seconde Guerre mondiale. C’est histoire d’un gigantesque massacre enterré dans un silence organisé et dont l’actuel gouvernement ukrainien semble glorifier les auteurs.(JP-ANC)
| La question est de savoir si des historiens ukrainiens qui l’auraient voulu pouvaient faire leur travail au cours de ces trente dernières années, spécialement depuis 2014, ce qui est plus que douteux si l’on observe les règles imposées aux médias, aux partis et aux universités ukrainiennes, en particulier depuis le putsch de l’améromaïdan. Mais cela les élites occidentales (et israéliennes) ne veulent pas le voir. Aussi l’étonnement du journaliste du “Monde” qui mentionne la chose est particulièrement hypocrite car tardif et partial mais il ne fait que refléter les intérêts stratégiques des élites dirigeantes des pays appartenant au bloc occidental qui n’ont jamais hésité à soutenir les nazis ukrainiens dès 1945, y compris ceux qui avaient directement participé au génocide des juifs ou d’autres groupes dans les années 1941-44. Le pragmatisme anticommuniste rejoint toujours au final le fanatisme anticommuniste dans les faits, mais c’est aussi le cas avec l’antisémitisme, la russophobie, la sinophobie, l’islamophobie, etc et toutes les phobies à géométrie variable qui peuvent être utilisées au gré des intérêts des classes possédantes mondialisées contre les pays et les peuples un tant soit peu indépendants de la règle du marché mondialisé "ouvert à la concurrence libre et non faussée". (BD-ANC) |
Le Monde : Qu’est-ce qui vous semble, dans l’événement de Babi Yar, devoir constituer une leçon pour aujourd’hui, plus particulièrement au regard du combat que mène l’Ukraine pour son émancipation ?
C’est tout d’abord un événement qui s’est déroulé dans ma ville, Kiev, et qui est particulièrement important au regard de l’histoire du génocide tel qu’il s’est déroulé en Ukraine et sur tout le territoire soviétique. La résonance de l’événement aujourd’hui est simple : je dirais que le sort de ce pays dépendra de la manière dont les politiques vont se positionner par rapport à lui. L’Ukraine est indépendante depuis trente ans, et il n’y a toujours aucun mémorial. Le problème, c’est que des policiers ukrainiens ont participé à l’anéantissement des juifs et que ces policiers ont en même temps combattu plus tard pour l’indépendance de l’Ukraine. Ce sont donc des héros nationaux et des assassins. Toute la question est de savoir si les Ukrainiens sont prêts aujourd’hui à entendre cette vérité.
Sonderkommando 4A de l’Einsatzgruppen C, avec l’aide de deux bataillons du Régiment de Police Sud et de la Police auxiliaire ukrainienne, a tué par balles, sans la moindre résistance ou réaction de la part de la population locale, 33.771 Juifs dans le ravin de Babi Yar, situé au nord-ouest de Kiev.
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Dans un entretien au « Monde », le cinéaste revient sur la genèse de son film d’archives et la mémoire lacunaire sur le génocide des juifs en Ukraine : https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/09/13/sergei-loznitsa-realisateur-de-babi-yar-contexte-les-historiens-ukrainiens-n-ont-pas-fait-leur-travail-durant-trente-ans_6141486_3246.html
