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Une voie à l’épreuve des sanctions avec de grandes perspectives économiques

vendredi 29 juillet 2022 par Ebrahim Fallahi

Il y a quelques jours la première cargaison Russe en route pour l’Inde est arrivé en Iran en suivant la route du CTINS. Près de 22 ans après le lancement de l’initiative, cette nouvelle démontre la viabilité de ce corridor de transit protégé des sanctions.

Le transport de marchandises suivant le CTINS est entré dans sa phase opérationnelle après le succès de la phase d’essai commencée en juin. Le test a vu une cargaison de bois à bord de 2 conteneurs de 40 pieds partir de St Pétersbourg et être déchargée dans le port de Nhava Sheva en Inde. Passant par le port d’Astrakhan dans le sud de la Russie puis les ports iraniens d’Anzali sur la mer Caspienne et de Bandar Abbas sur le Golfe Persique, le chargement est arrivé à bonne destination sur la côte Ouest de l’Inde début juillet.

Genèse du CTINS

L’idée de ce corridor multimode, utilisant voies maritimes, ferroviaires et routières pour le transport de marchandises entre l’Est de l’Europe et l’Asie du Sud a germé lors de discussions entre l’Iran, la Russie et l’Inde pendant la Conférence Europe Asie du Transport à Saint Pétersbourg le 12 septembre 2000, faisant suite a un accord préliminaire signé plus tôt en mai.

De nombreux pays ont ensuite manifesté leur intérêt pour le projet. A l’heure actuelle, les signataires formels comprennent la Turquie, l’Oman, la Syrie, la Biélorussie, l’Ukraine, le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, tandis que le Pakistan, le Turkménistan et l’Afghanistan ont exprimé leur intérêt pour être connecté au corridor.

Dans les premières années, le projet a évolué lentement, les pays concernés se concentrant sur l’amélioration des infrastructures destinées à supporter le corridor. Mais avec la signature en 2015 du traité de libre-échange au sein de l’Union Economique Eurasienne (EAEU), le programme a pris de la vitesse.

Malheureusement, de nombreux facteurs extérieurs en ont ensuite de nouveau ralenti la mise en place. Les sanctions réimposées à l’Iran par les Etats-Unis, la stagnation économique globale, le conflit du haut Karabach et la pandémie se sont ligués contre lui.

L’intensification du conflit en Ukraine et surtout les sanctions internationales imposées à la Russie donnent maintenant une toute autre envergure à l’entreprise, exposant clairement l’intérêt vital et stratégique de cette alternative logistique au transport entre l’Est de l’Europe et l’Asie.

Utilité du CTINS

A l’évidence, le corridor offre une voie bien plus rapide, avec une optimisation du rapport qualité/prix. Mais il a un autre avantage capital aux yeux de tous les pays impliqués, et en premier lieu, bien sûr, la Russie et l’Iran placés sous le coup de sanctions états-uniennes : en évitant le passage par les eaux internationales et en particulier le canal de Suez, il se place à l’abri de telles mesures.

En termes de coûts, une étude récente de la Fédération des Associations de Transporteurs de l’Inde (FFFAI) estime que le CTINS « est 30% moins cher et 40% plus rapide que la route par le canal de Suez ».

Pour la partie iranienne, le corridor revêt une signification encore plus centrale étant donné sa démarche actuelle pour transformer son statut de partenaire préférentiel avec l’EAEU en participation à part entière à l’accord de libre-échange.
C’est dans ce sens que la république islamique a pris les mesures qui s’imposaient pour développer les infrastructures nécessaires à l’implémentation du corridor sur terre comme sur mer.
Avec 5 axes ferroviaires et routiers desservis par le corridor, l’impact sur les échanges internationaux sera majeur pour l’Iran.

Au début de ce mois, la Compagnie Maritime de la République Islamique d’Iran (IRISL) a annoncé avoir alloué 300 conteneurs au transport de marchandises entre la Russie et l’Inde. Ces conteneurs sont destinés à assurer la première phase du programme, en véhiculant des commodités russes à destination de l’Inde à travers le CTINS et la mer Caspienne : « Nos plans initiaux, pour la première phase, reposent sur 300 conteneurs qui transporteront des cargaisons vers la Russie. Si la demande augmente, nous augmenterons le contingent proportionnellement » ont-ils déclaré.

La mise en service du CITNS est une excellente nouvelle pour tous les pays impliqués. Dans le contexte des développements récents impactant le commerce international, il est essentiel pour tous les pays de l’accord de faire tout ce qui est nécessaire pour que cette route vitale reste ouverte et pour la développer encore plus avant.


Voir en ligne : https://histoireetsociete.com/2022/...

   

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