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"Face à l’unilatéralisme américain, les leçons toujours actuelles de la politique étrangère de De Gaulle !"

dimanche 22 mai 2022 par Etienne Campion

À l’occasion de la réédition de son livre L’ami américain (Perrin), l’historien et journaliste Éric Branca revisite avec nous l’histoire conflictuelle de la France du Général de Gaulle avec les États-Unis. Laquelle éclaire, selon lui, les enjeux du conflit actuel en Ukraine et le rôle de la France dedans.

Marianne : Dans L’ami américain vous faites le récit des rapports conflictuels qu’ont entretenu le Général de Gaulle et les États-Unis entre 1940 et 1969. Avez-vous eu l’impression de contredire un récit officiel ?

Eric Branca  : Disons que j’ai eu à cœur d’éclairer des angles morts qui, une fois exposés au grand jour, grâce notamment au renfort des archives américaines déclassifiées et aux témoignages de quelques grands témoins que j’accumulais depuis les années 1980, offrent une lecture sensiblement différente des évènements.

De Gaulle lui-même faisait une distinction fondamentale entre le peuple américain, qui l’a toujours accueilli avec ferveur et dont 200 000 soldats sont morts pour chasser les Allemands du territoire national, et la politique des États-Unis, invariablement hostile à toute velléité d’indépendance de la part de ses alliés.

Et ce, quelle que soit la couleur de l’administration au pouvoir. Le plus stupéfiant, le plus contraire, surtout, à légende dorée de l’Amérique libératrice, c’est la compromission jamais démentie de Roosevelt avec le régime de Vichy et ses hommes, et ce jusqu’en 1944, pour tenter d’empêcher la France de recouvrer l’entièreté de sa souveraineté nationale.

« On est allé jusqu’à imprimer une monnaie de singe, le « billet drapeau ».

J’en veux pour preuve le choix de la Maison Blanche de soutenir Pétain jusqu’en 1942 (malgré Montoire, malgré la Collaboration) puis successivement Darlan et Giraud contre de Gaulle. Sans parler de la tentative avortée de l’OSS (l’ancêtre de la CIA), juste avant la libération de Paris, de confier à Pierre Laval – Laval, l’homme le plus détesté de France ! – le soin de rétablir le régime républicain qu’il avait aboli en juillet 1940 en donnant les clés du pouvoir au Maréchal…

Préférer Darlan et Laval, c’est-à-dire des valets de l’Occupant, à l’homme qui, le 18 juin, avait ramassé l’épée de la France : voilà qui en dit long sur la manière dont Roosevelt entendait exercer son leadership de vainqueur ! En s’appuyant sur des gens qui avaient tellement à se faire pardonner qu’ils auraient devancé ses désirs, comme naguère ils avaient devancé ceux d’Hitler…

De Gaulle parlait – dans ses entretiens avec Alain Peyrefitte publiés à titre posthume – du débarquement américain comme du « prélude à une seconde occupation du pays »

« Occupation » est le mot que les Américains eux-mêmes avaient choisi pour qualifier l’administration militaire qu’ils souhaitaient installer, la fameuse AMGOT. Comprendre : Allied Military Government of Occupated Territories. Dès la fin 1942, des écoles avaient été créées en Grande-Bretagne pour former le personnel civil de ce gouvernement militaire allié.

La France figurait dans la liste des territoires à « occuper », au même titre que l’Allemagne, l’Italie et le Japon ! On est allé jusqu’à imprimer une monnaie de singe, le « billet drapeau », dont le pouvoir d’achat aurait été encore plus défavorable que celui concédé au franc par les Allemands, vis-à-vis du mark, entre 1940 et 1944…

De Gaulle fera échouer cette manœuvre in extremis grâce à la Résistance et aux commissaires de la République, choisis par Alexandre Parodi et Michel Debré, lesquels prendront la place des préfets de Vichy avant que ne déboulent les administrateurs de l’AMGOT et leurs fourgons de billets dont l’encre était à peine sèche.

« Roosevelt rêvait de diviser la France en trois ! »

Lire la suite Ici : http://ancommunistes.org/ecrire/?exec=article&id_article=3905

   

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