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Bicentenaire de Karl Marx

dimanche 11 mars 2018 par Francis Arzalier

Marx est né en 1818, il y a deux cent ans. Il a publié en 1848, il y a 170 ans, le " Manifeste du Parti Communiste ", et ce fut l’acte fondateur de notre idéal d’aujourd’hui.

Dans une France travestie aux couleurs de Macron et de ses Golden Boys, y compris dans l’Université, qui devrait être temple du savoir et du monde futur, ce monument de la pensée moderne passe au mieux pour la relique dépassée d’un univers englouti et néfaste, même s’il persiste à la Sorbonne un Séminaire Marx, créé par Jean Salem, ouvert sans distinction à tous ceux, jeunes ou seniors, qui se jugent encore héritiers des fulgurances du Vieux Maître.

Dans le déferlement actuel de l’idéologie libérale, cela mérite bien un hommage reconnaissant des Communistes restés fidèles à leurs principes, deux cents ans après la naissance de l’inspirateur, 170 après son écrit initial.

Car nous sommes les fils reconnaissants de ce géant de la pensée critique, qui découvrit cette loi fondamentale de l’histoire humaine :
Non seulement la lutte de classe existe ( quelques uns l’avaient vu avant lui ), mais c’est le moteur essentiel des progrès de l’histoire.

C’est en ce sens que nous nous affirmons deux siècles après Communistes, et Marxistes. Et seulement marxistes, sans autre adjonction. Car nous savons bien que si de grands acteurs ont enrichi la geste révolutionnaire, de Lénine a Mao, Ho Chi Minh et Castro, Thorez et bien d’autres, ils se sont tous à l’occasion trompés : nous n’avons pas a leur sujet l’attitude révérencielle qu’ont les exégètes du Coran ou de la Bible à l’égard des phrases d’un prophète inspiré par leur Dieu.

Le marxisme n’est pas une science exacte, le vieux Karl ne l’ignorait pas. A l’interlocuteur qui énumérait devant lui " les marxistes ", il répliqua en grommelant : "Moi, en tout cas, je ne le suis pas !". Plus exactement, le marxisme n’est pas un culte révélé, en quoi il a parfois été travesti.

Il y a autant de marxismes que de marxistes, mais ils restent l’espoir et le rêve d’un monde meilleur pour tous ceux qui savent encore espérer et rêver ensemble.

Les héritiers de Marx et de son Manifeste Communiste, si dévoués qu’ils soient à leur inspirateur commun, sont divisés aujourd’hui en chapelles et groupes différents, qui diffèrent dans l’analyse du passé, et divergent quant aux tactiques de lutte. Diversité normale, et qui ne change rien à l’essentiel, l’attachement partagé à la lutte de classe comme moteur de l’histoire, l’objectif commun d’une société au service des producteurs et non plus des capitalistes.

Je ne cacherai pas me situer parmi ces héritiers : cela signifie pour moi être attaché envers et contre tout aux principes suivants, mes impératifs catégoriques en quelque sorte :

  • - Je refuse à jamais les aigreurs de boutique, les ridicules ambitions de ceux qui se croient destinés par on ne sait quelle élection divine à absorber les concurrents. Et je revendique dès lors l’héritage d’un Marx débarrassé des scories dont des sectateurs maladroits ou pervers l’ont encombré au fil des décennies :
  • - Je refuse les dérives électoralistes et carriéristes, les opportunismes réformistes de politiciens qui osent encore en France et ailleurs se dire communistes alors qu’ils n’en conservent que le nom, et persistent ainsi à en faire un repoussoir pour ceux qui ne vivent que de leur travail.
  • - Je refuse les avatars bureaucratiques, autoritaires, répressifs et nationalistes, qui ont trop souvent infecté les "’socialismes réels ", et qui ne doivent pas occulter leurs dimensions libératrices.

c’est le rejet de ces déviations du marxisme qui fait pour moi l’identité communiste authentique.

Et, parallèlement, je crois à la nécessité d’inscrire dans des luttes communes ou conjointes l’objectif d’une société nouvelle, régulée par les logiques collectives et non plus les lois du capital. Qu’on la nomme Socialiste comme au XXeme siècle, ou Communiste et Démocratique comme la plupart d’entre nous le disent aujourd’hui : La meilleure façon pour moi de célébrer le bicentenaire de Marx, en toute fidélité à ses découvertes essentielles.

Oui, Communisme et Marxisme sont toujours " la jeunesse du monde", et, deux siècles après le père fondateur, le bonheur est encore "une idée neuve à conquérir", selon la formule de Saint Just.

On me dira que ma version de l’héritage de Karl Marx est subjective. Je n’en disconviens pas, le revendique même. Il y a autant de Marxismes que d’héritiers de Marx. Et dans cette diversité de filiations revendiquées, je ne crois pas que quiconque soit en 2018 habilité à délivrer le label...

Je refuse en tout cas d’être confondu avec ces politiciens qui se disent encore communistes et utilisent le parrainage de Marx pour justifier leur opportunisme électoral et carriériste, leur collusion durant des décennies avec une social-démocratie convertie au capitalisme, au point d’accepter les privatisations et les mesures régressives de Mitterand et Hollande.

Et les dirigeants actuels du PCF persistent à s’accrocher obstinément à l’idée d’une "Union de la Gauche" que son électorat lui-même a désavoué !

Et je tiens aussi à ne pas être confondu avec ces "marxistes" qui font des textes du vieux maître une lecture digne des fondamentalistes religieux, figés dans leur sectarisme, incapables de reconnaître les erreurs commises en son nom, et donc de les analyser pour ne plus les refaire.

Il me suffit de constater que l’invention essentielle de l’auteur du Manifeste est d’avoir appris aux Communistes à quel point les luttes de classe du Prolétariat, cette majorité qui ne vit que de son travail, sont le seul et unique chemin pour aller vers une société de femmes et hommes libres et égaux, organisée grâce à la propriété collective des moyens de production, et non plus par l’appétit capitaliste.

En ce sens, la fidélité à l’héritage de Marx et de son Manifeste consiste en 2018 à animer de son mieux le combat de classe engagé le 22 mars et ensuite, dans les rues et les entreprises de France.

   

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