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Les mensonges et les promesses non tenues par les occidentaux.

samedi 19 mars 2022 par Philippe Arnaud

Je reviens, ci-après, sur certains points de l’actuelle guerre en Ukraine que les médias de grande diffusion n’ont pas du tout (ou pas suffisamment) relevés. Ou sur des rapprochements qu’ils n’ont pas effectués. Ces omissions ont-elles été délibérées ou, plus vraisemblablement, inconscientes ?

1. Des étudiants africains présents en Ukraine, et voulant fuir le pays à la suite de l’attaque russe, auraient été empêchés, par des Ukrainiens, de monter dans des trains en partance pour l’ouest ou auraient été refoulés, aux frontières occidentales de l’Ukraine, par des policiers étrangers (notamment polonais).

Ces informations sont-elles exactes ?
Et si elles le sont, a-t-on remédié aux (mé)faits qu’elles relatent ? En tout cas, elles ne semblent pas avoir été démenties de façon claire et, surtout, réitérée. La vie des Africains vaudrait-elle moins que celle des Ukrainiens ?
Ou cette ségrégation ferait-elle mauvais effet ?

2. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, aurait déclaré que la France avait la capacité d’accueillir 100 000 Ukrainiens sur son sol. On ne peut s’empêcher de substituer, par la pensée, le terme "Afghan" au terme "Ukrainien", et de se demander si le ministre aurait avancé un tel chiffre le 16 août dernier, au bénéfice des Afghans, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans.

En effet, pendant 20 ans, les Occidentaux n’ont pu tenir en Afghanistan que grâce à leurs auxiliaires afghans : interprètes, certes, mais aussi employés de tous les services d’intendance. Ces Afghans ont donc été "mouillés" jusqu’au cou par les Occidentaux aux yeux de leurs compatriotes.

On pouvait donc s’attendre à ce qu’ils fussent considérés comme des traîtres (comme des "Collabos") par les vainqueurs, et traités en conséquence, à l’instar, par exemple, des harkis en Algérie après le 18 mars 1962.

On a un exemple de ce "traitement" en Afghanistan : en 1996, l’ancien président communiste de l’Afghanistan, Mohammed Najibullah, fut, avec son frère, extrait d’un bâtiment des Nations Unies, et les deux furent torturés, émasculés et pendus. Et certains de leurs collaborateurs subirent le même sort.

Et l’on n’évoque même pas le statut des femmes sous ce "nouveau" (et d’ailleurs aussi ancien) régime. En conséquence, les Occidentaux, en intervenant en Afghanistan en octobre 2001 et en y restant 20 ans, avaient contracté une dette morale envers leurs auxiliaires afghans, et ils se devaient de leur accorder un large asile.
La vie des Afghans serait-elle moins précieuse que celle des Ukrainiens ?

3. Emmanuel Macron a déclaré qu’il offrirait une protection consulaire ou asilaire à Marina Ovsyannikova, journaliste russe qui a brandi inopinément une pancarte anti-guerre en plein journal télévisé d’une chaîne d’information russe. Cette courageuse journaliste suscite à bon droit l’admiration, mais elle risque gros.

Néanmoins, pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il pas formulé la même proposition à Julian Assange ?

La liberté de Julian Assange serait-elle moins digne d’intérêt que celle de Marina Ovsyannikova ? [Note du 18 mars : il semble que Marina Ovsyannikova ait complètement disparu des radars...].

4. En novembre 1956, Radio Free Europe (Radio financée par les États-Unis à destination des pays de l’Est), lança aux Hongrois des appels au combat contre l’armée soviétique, faisant croire aux Hongrois qu’ils seraient assistés par l’OTAN ou par l’ONU (ce qui, évidemment, n’advint pas).

En février 1991, lors de la première guerre du Golfe, les Américains incitèrent les chiites irakiens à se révolter contre Saddam Hussein. Et, lorsqu’ils virent que cela risquait de bouleverser tout le Moyen-Orient et, surtout, de profiter à l’Iran, ils redonnèrent à Saddam Hussein les chars, les hélicoptères et les canons qu’ils venaient de lui prendre afin qu’il écrase cette révolte.
Ce qu’il fit.

5. En 2022, et depuis des années, des instructeurs des pays de l’OTAN, installés en Ukraine, entraînent les soldats ukrainiens au maniement d’armes occidentales (notamment les lance-roquettes anti-chars et les lance-missiles sol-air), donnant aux Ukrainiens le sentiment fallacieux qu’ils seraient intégrés à petit bruit dans l’Alliance, et donc secourus militairement en cas de conflit avec la Russie.
Mais, jusqu’à présent, les susdits Occidentaux manifestent une prudente réserve face aux risques d’embrasement généralisé.
Leurs encouragements seraient-ils plus dignes de foi en 2022 qu’en 1956 ou en 1991 ?

   

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