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L’argent et les cheminots

mardi 6 mars 2018 par Jean Ortiz

Deux textes de notre ami Jean Ortiz qui renforce notre décision de faire du 22 mars prochain une date butoir ... contre le capitalisme débridé. Attention c’est du second degré et ça déménage !

Première partie :

Les pauvres sont fortuno-dépendants : ils ne pensent qu’à l’argent. Faut-il vouloir devenir riche pour être obsédé à ce point ! Or, on le sait bien, pas besoin d’argent pour être heureux. L’australopithèque vivait sans argent et a pourtant marqué l’histoire de l’humanité. Certes : il pleut toujours là où c’est mouillé, mais n’est-ce pas le meilleur moyen pour combattre la sècheresse et le réchauffement climatique ?

La CGT n’a rien compris. Plus le vase des riches déborde et plus il coule sur les perdants, tous ceux qui ont refusé de leur plein gré d’être des gagneurs, d’écraser le collègue, le copain, de « niquer » père et mère pour « réussir ». « Réussir », la belle affaire... reviens Jacquot ; ils ont tué encore et encore Jaurès ! Ils n’en finissent pas de le trucider, tout en le statufiant. Des statues oui, des statuts non ! Pour travailler, pourquoi faudrait-il des normes, des lois ? Les bosseurs bossent, avec ou sans statut. Les statues de Lénine ont rejoint désormais le musée des rêves criminogènes.

Le statut protège ? Macache ! Les fainéants se barricadent derrière le statut pour tirer au flanc. Pour être rentable, moderne, compétitive, concurrentielle, une économie doit être totalement libre, sans contraintes, débarrassée des freins sociaux, des lois obsolètes du travail, du conservatisme syndical, des revendications salariales anachroniques... Il n’y a pas si longtemps les gosses travaillaient à la mine et cela ne les empêchait pas de ballocher le dimanche au bord de l’eau. Le prédateur élyséen avance vite, sème ruines et régressions abyssales, et prétend en finir avec le service public ferroviaire, ou du moins, ce qu’il en reste.

Et voilà-t-il que pour ce faire il veut se payer la tête et la peau des cheminots le Macron. Entreprise à hauts risques. Dans un pays, il y a des professions symbole de résistance, de luttes anticapitalistes, d’acquis sociaux « jalousés ». Macron veut se payer les cheminots pour des raisons essentiellement idéologiques et politiques. La dette n’est que prétexte.

Comme la dame Thatcher, égérie de Pinochet, il entend casser les reins à toute une profession, pour l’exemple. Et brandir ce trophée de lutte des classes, la-tête-des-cheminots, afin de décourager le peuple et d’asseoir définitivement, vitam aeternam, le système capitaliste. Alors oui : tous cheminots, à partir de nos revendications, de nos problèmes, dans la convergence et l’unité la plus large. Jamais l’offensive libérale n’a été aussi débridée, sûre d’elle, cherchant délibérément l’affrontement, « jupitérienne ». De tels enjeux exigent un niveau de lutte à la hauteur de la situation. Tous cheminots ! Gagner ensemble.

Deuxième partie :

La SNCF est en crise parce que les cheminots sont des « privilégiés »... La preuve ? La SNCF se porte bien financièrement et fait des bénéfs juteux. Imparable !
La preuve ? Avec le statut, les trains n’arrivent jamais à l’heure. Sans le statut (par ailleurs souvent fruit de la présence de ministres cocos au gouvernement), plus d’obstacles à la libre circulation des trains !

Quelle que soit leur nationalité. Pas de migrant chez les trains. Le statut statufie, alors que sa suppression permettrait la mobilité, la flexibilité ; les marche arrière à grande vitesse, les MAGV. En outre, les ordonnances feront en sorte que les trains ne traînent pas. Qu’attendent les usagers ? Un bon ordonnancement des trains. Macron a choisi la bonne voie... plus sérieusement, il pense tenir la bonne « fenêtre de tir » pour casser les cheminots ; et après eux, tous les statufiés. Lui, il veut réussir là où tous les autres ont échoué.

Attention, danger !

Les trains, surtout les petites lignes au train train « déficitaire », doivent être terrassées : aux orties, les jolies « michelines » du Massif central, de Terrasson, de Saint-Pons, Olargues, Bédarieux, Saint Juéry, Mazamet. Une voie ferrée, une gare, un hôpital, une université, un « mouroir » pour personnes âgées, se doivent avant tout d’être « rentables ». Les entreprises ne le sont-elles pas, elles ? Il faut mettre la gestion comptable, le fric, l’argent, au centre du système (l’ISF, lui, s’en tire bien : il n’existe plus... trop douloureux pour les pauvres !). Pas question de centrifier les personnels et les usagers... Ne mettons pas les wagons avant les locomotives !

Plus de 5,5 millions de fonctionnaires fonctionnent aujourd’hui à cinq pauses café par journée de travail, cinquante coups de fils personnels, sans parler de la sacro-sainte sieste quotidienne au bureau, en classe, en salle de soins, en salle d’aiguillages... C’est insoutenable, ruineux !

Macron a raison, même si des manifestants commencent à crier : « Macron, piège à ... ! ». Il est plus que temps de limiter les dépenses publiques. Où puiser, ailleurs que dans la poche des retraités, des salariés, des précaires, des chômeurs, des modestes ? Et tant qu’à faire, d’autres gagne-petit que Monsieur toise avec tant d’arrogance ?

Un jour, un jour viendra...

Ne gaspillons pas le peu d’argent que nous avons en France. Les riches sont riches, parce qu’ils créent des emplois, et font marcher l’économie. Carlos Ghosn, PDG de Renault, a 7,25 millions d’euros de salaire annuel. Carlos Tavarès, PDG de PSA-Peugeot a doublé le sien ; LVMH, la multinationale du luxe, si familière aux épouses de cheminots, a augmenté ses profits de 24%, L’Oréal de 38%.

La fraude et l’évasion fiscales coûtent à la France chaque année entre 60 à 100 milliards d’euros, soit un montant plus ou moins équivalent au budget de l’Éducation nationale...

Si les riches fraudent, c’est qu’ils ont leurs raisons. L’année dernière, les principaux groupes du CAC 40 ont réalisé 75 milliards d’euros de profits (BNP-Paribas : 7,7, AXA : 5,6, SANOFI : 4,7...), sans compter tous les mécanismes de bienfaisance publique : les paradis fiscaux, les stock options, les parachutes dorés, les retraites chapeau... Sans oublier Total, qui continue à blanchir la Françafrique, ni tous les PDG présentés par d’aucuns (dont les « Panama papers ») comme des organismes... de charité : Xavier Niel, JC Decaux, champion de la com’..., et non pas, comme beaucoup le croient, des délinquants en col blanc.

Ah, ah, ah, cela fait du bien de rire de temps en temps !

Tout l’argent de ces citoyens si désintéressés, intouchable, ne sert-il pas à améliorer la vie quotidienne des millions de nécessiteux ? Alors, de quoi se plaignent-ils, ces cheminots ? Exit le statut, vivent les pépettes !

Mais trêve de plaisanterie ! Attention, monsieur le président, un train peut en cacher un autre... A vouloir chercher l’affrontement pour mettre au pas tout le mouvement social, vous pouvez récolter la tempête que vous méritez.


Voir en ligne : https://www.humanite.fr/blogs/large...

   

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