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Souvenir de 1963 : quand l’idéologie sioniste se faisait allumer

dimanche 5 décembre 2021 par Emmanuel Lévyne

A l’occasion de Hanoukka, la "fête des Lumières" , l’Union Juive Française pour la Paix nous propose ici un chapitre du livre d’Emmanuel Lévyne "Judaïsme contre Sionisme" ( page 100-114) Editions Cujas 1969.

Le texte commence par la révolte de Matthatias en 166 AV/JC !

Décembre 1963

LE JUDAISME ET LA RÉSISTANCE

Un quatre est toujours un quatre

La lutte héroïque du prêtre Matthatias et de ses fils avait eu pour cause initiale leur volonté de libérer la nation juive de l’oppression spirituelle ; ils désiraient pratiquer leur religion sans aucune restriction et ne pas être assujettis à une culture étrangère : l’Hellénisme. Mais leur révolte légitime une fois victorieuse, ils devinrent pareils à leurs ennemis, ils adoptèrent leurs méthodes : expansion territoriale, expulsion des populations non juives de leurs terres, conversions forcées et massives, répression cruelle et brutale des mouvements populaires juifs.
L’opprimé était devenu oppresseur.
N’est-ce pas exactement ce qui se passe à nouveau en Palestine et dans le monde ?
N’est-ce pas l’essence même du drame algérien ?

Le mouvement sioniste est né de l’antisémitisme, c’est-à-dire de l’intolérance religieuse et politique ; il se proposait de mettre fin aux persécutions dont était victime le peuple juif, et pour atteindre ce but, il s’est constitué en force politique et militaire, puis en État souverain. Il portait donc dès sa genèse le signe de la malédiction du 4 de Canaan, et dès lors, il fut contraint d’obéir à la loi du 4, de la souveraineté et du pouvoir humains, qui conduisent inexorablement à l’asservissement et à l’oppression de l’homme par l’homme : d’abord de l’étranger, puis de son propre frère.

Les 900 000 réfugiés arabes, Déïr-yacin, Kybia, Kfar-Kassem, Suez, la discrimination raciale envers les Juifs d’origine nord-africaine, les persécutions contre les Juifs orthodoxes et les opérations policières de style nazi dans les ghettos de Jérusalem, la collaboration avec l’armée allemande, tous ces événements tragiques étaient prévisibles dès la création du sionisme, ils étaient inscrits dans son destin à sa naissance, alors que ce mouvement était représenté par une poignée d’intellectuels idéalistes, disciples de Tolstoï qui auraient été bien incapables de tuer une mouche ; mais leur esprit, en concevant l’État juif, était en train de concevoir un monstre, qui ne pourrait se conduire autrement que comme un monstre et un moloch.

La révolte des Macchabées pouvait être considérée comme inspirée par l’idéal prophétique : révolte contre un pouvoir oppressif. Mais en utilisant la violence. Les Macchabées finirent eux aussi par former un pouvoir oppressif et par violer les principes les plus essentiels de la tradition juive pour la défense desquels ils avaient déclenché la révolte.

S’il est une institution que l’on peut considérer comme essentielle au Judaïsme, c’est bien le Sabbat. Comme le disent les Sages, l’observation du Sabbat équivaut à l’observation de toute la loi ; et il suffirait que tous les Juifs observent scrupuleusement deux Sabbats consécutifs pour que le Messie vienne. Le Sabbat est le fondement et le sommet de tout l’édifice mosaïque. il en est le couronnement. Et cette conception était tellement enracinée dans le peuple, que les Juifs préféraient mourir plutôt que de profaner le Sabbat. Ainsi des garnisons juives se laissaient massacrer plutôt que de profaner le Sabbat en portant des armes et en se battant. Or c’est à profaner le Sabbat et les autres lois religieuses que les Héllénistes poussaient et contraignaient les Juifs. C’est pourquoi, le prêtre Matthatias et ses fils appelèrent le peuple à se soulever à la suite de l’événement que l’on sait :

  • « L’occasion de la rébellion fut l’érection à Modin, village du prêtre Matthatias, d’un autel païen devant lequel la populace assemblée devait accomplir des sacrifices. Comme l’un des notables locaux se levait pour donner l’exemple, Matthatias, l’égorgea. Puis avec ses cinq fils, il se retourna contre le commissaire du roi qui partagea le même sort. Après avoir détruit l’autel, ils s’enfuirent dans les collines, suivis par les éléments les plus intransigeants de la population et levèrent l’étendard de la révolte. » (Cécil Roth, Histoire du Peuple Juif, p. 85) 1.

La Résistance commençait.
Qui donc oserait condamner le geste du prêtre ? Dieu et la Justice étaient de son côté. C’était pour défendre la religion du Dieu d’Israël. Mais la contradiction inhérente à toute défense du droit et de la justice par la force brutale n’allait pas tarder à se manifester.

  • « Les grecs étaient passés maîtres dans l’utilisation d’une stratégie très simple contre les Juifs : ils se battaient contre eux le jour où les Juifs refusaient de se défendre. Un jour de sabbat, l’une des bandes d’insurgés se trouva encerclée, et se laissa égorger jusqu’au dernier homme, plutôt que de lever le plus petit doigt pour se défendre.
  • Il devenait évident que si ce fait précédent se reproduisait l’écrasement de la révolte ne serait plus qu’une affaire de temps. Matthatias était assez puissant pour s’élever au-dessus des règles religieuses admises et il donna à ses compagnons des instructions pour que la lutte en cas de légitime défense fût considérée comme permise même le jour où Dieu avait commandé le repos. » (Ibid. p. 86).

Ainsi la Violence, par laquelle Matthatias voulait défendre la Loi, le contraignait à profaner et à violer cette Loi.
N’est-ce pas là une preuve éclatante que cette Loi et cette Violence sont incompatibles ?
Qui veut utiliser la Violence doit violer la Loi : et qui veut respecter la Loi doit s’interdire l’utilisation de la Violence. Ainsi se révèle le mensonge de ceux qui appellent à la violence pour défendre Dieu et la Justice. En réalité ce sont d’autres motifs, qui n’ont rien à voir avec Dieu et la Justice qui les inspirent et les animent et cela qu’ils en aient conscience ou non.

Quels sont ces motifs ?

Ils ne tarderont pas à se révéler. Pour le moment, soulignons bien la contradiction. Matthatias appelle à la violence pour défendre la Loi de Dieu, et lui, la violence le fait violer la Loi de Dieu. Matthatias s’hellénise en luttant contre les Hellénistes par la force brutale.

Lire la suite ICI.


Voir en ligne : https://ujfp.org/souvenir-de-1963-q...

   

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