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À la COP26, plus de 500 lobbyistes du pétrole, du charbon et du gaz

mardi 9 novembre 2021 par Mickaël Correia

Une étude de l’ONG Global Witness révèle que 503 lobbyistes des énergies fossiles ont été accrédités à la COP26. Le nombre de représentants de TotalEnergies, Engie ou Shell est plus important que le total des délégations des huit pays les plus touchés par le changement climatique.

Glasgow (Écosse).– Les pétroliers Shell et TotalEnergies, les géants miniers Rio Tinto et Glencore ou encore le premier producteur de gaz au monde, Gazprom. Ils sont tous là.
Global Witness, ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles, a comptabilisé dans les couloirs de la COP26 au moins 503 lobbyistes affiliés aux multinationales productrices de pétrole, de charbon ou de gaz.

Si ce lobby incarnait une délégation nationale, elle serait de loin la plus importante. L’imposante délégation brésilienne compte « seulement » 479 personnes accréditées, suivie de la Turquie et de la République démocratique du Congo qui comprennent respectivement 376 et 373 délégués. La France est pour sa part officiellement venue avec 197 représentants à Glasgow, toujours d’après Global Witness.

Ces porte-voix des industriels les plus émetteurs de CO2 et infiltrés au cœur de la COP26 représentent au total plus d’une centaine d’entreprises climaticides. Parmi elles, on retrouve les géants pétroliers BP (sept lobbyistes), Shell, le Norvégien Equinor et l’Angolais Sonangol (avec chacun six représentants) ou encore Chevron et le groupe brésilien Petrobras.

Côté secteur gazier, le conglomérat russe Gazprom, premier producteur gazier au monde et qui rejette à lui seul chaque année trois fois et demie plus de gaz à effet de serre que la France, est présent à Glasgow avec huit délégués. Ces derniers sont venus directement dans les valises de la délégation russe. 26 autres pays comme le Canada ou le Brésil – mais pas la France – ont eux-mêmes inclus au sein de leur propre délégation certains de ces 503 lobbyistes fossiles.

  • « La présence de centaines de ces personnes payées pour défendre les intérêts toxiques des entreprises fossiles ne fera qu’accroître le scepticisme des militants du climat qui ne voient plus dans les discussions de la COP26 qu’une preuve supplémentaire des tergiversations et des atermoiements des dirigeants mondiaux, a déploré Murray Worthy de Global Witness. Compte tenu de l’ampleur du défi à relever, nous n’avons pas le temps de nous laisser distraire par le greenwashing ou par les promesses creuses de ces multinationales. »

La France brille tout particulièrement dans cette sinistre liste de lobbyistes. Le groupe industriel gazier Engie a envoyé pas moins de six représentants, et l’électricien EDF, qui possède encore des parts de capital dans des centrales au charbon en Chine, huit. Enfin, trois lobbyistes sont venus à la COP26 pour défendre les intérêts privés de TotalEnergies.
En dépit de sa communication à outrance sur ses investissements dans les renouvelables, la firme pétro-gazière prévoit de produire deux fois plus d’énergies fossiles à l’horizon 2030 que ce que recommande le GIEC.

  • « La COP26 est vendue comme le lieu où l’on peut relever les ambitions climatiques, mais elle grouille de lobbyistes qui ont pour seule ambition de perpétuer les activités fossiles de leur entreprise. Des groupes comme Shell et BP participent aux discussions de ce sommet alors qu’ils ont ouvertement admis qu’ils allaient augmenter leur production de gaz fossile, a souligné Pascoe Sabido, chercheur pour le Corporate Europe Observatory. En parallèle, les gouvernements comme les communautés des pays les plus touchés par le changement climatique sont ceux qui se retrouvent les plus exclus des négociations. »

Les pays du Sud et les délégués autochtones ont dû surmonter d’importants obstacles pour parvenir jusqu’à la COP26. Entre l’obligation d’être doublement vacciné pour accéder au site, les difficultés d’entrée au Royaume-Uni pour cause de demande de visa, le coût du voyage ou encore le prix exorbitant du logement à Glasgow, les premières victimes des dérèglements climatiques sont sous-représentées et, in fine, peu entendues durant les négociations.

Ainsi le nombre de délégués officiels des peuples autochtones est-il deux fois moins important que celui des lobbyistes œuvrant pour les pollueurs climatiques – 251 contre 503.

Enfin, le nombre de représentants de l’industrie fossile est plus élevé que le total des huit délégations des pays les plus touchés par le changement climatique au cours des deux dernières décennies – à savoir, Porto Rico, Myanmar, Haïti, Philippines, Mozambique, Bahamas, Bangladesh et Pakistan.

Hier, les premiers éléments de l’accord final de la COP26 ont été publiés.
Et ni la réduction de la production d’énergies fossiles ni la fin des subventions à ces combustibles climaticides n’y étaient mentionnées.


Voir en ligne : https://www.mediapart.fr/journal/in...

   

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