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Au Liban, « le statu quo ne peut plus durer »

jeudi 9 septembre 2021 par Monde Arabe

"Liban : Ça ne peut plus durer", mais ça peut être du coup manipulé, soit par le camp occidentalo-sioniste en crises "post-afghane et post-Ghaza", soit par le "camp" ou plutôt la galaxie résistante, syro-russo-irano-pakistano-chinoise. En dernière analyse, les dirigeants libanais les plus intelligents opteront pour le camp extérieur le plus "intelligent", c’est à dire apte à proposer une politique de développement et de sortie de l’effondrement spéculatif made by the West.

En tenant compte évidemment de qui a quel moyen militaire sur place car comme on le sait "le pouvoir est au bout du fusil". Il est clair que l’inamovible chef de la banque nationale libanaise est le premier responsable local de la catastrophe, et ce sont donc ceux qui sont liés à lui dans le pays et ceux qui l’ont nommé de l’extérieur qu’il faut en premier lieu déloger.

Les Libanais intelligent ont bien compris cela. Reste à convaincre les autres que c’est là que se trouve l’ennemi principal de leur redémarrage. ...dans l’attente on assiste au déchargement du mazout iranien arrivé en Syrie pour le Liban et on attend l’éventuel transit, toujours par la Syrie, du pétrole égyptien imaginé par les USA pour concurrencer le mazout iranien.

Du coup, la Syrie devient non seulement un partenaire mais un gouvernement "incontournable". Cela, "l’axe de la résistance" le savait depuis 2011, dix ans plus tard et 300 000 morts plus loin, l’Oxydent-Accident le (re)découvre.

La politique étant "la science du possible", il faut toujours partir d’une réalité de base : "les faits sont têtus", c’est ça le fondement de la vie.(B.Dwreski-ANC)


Les Occidentaux ne peuvent plus soutenir un système politique qui ne fonctionne plus au « pays du Cèdre ».

Si l’on prend en considération, outre le seul revenu, des indicateurs tels l’accès à la santé, à l’éducation et aux services publics, alors la « pauvreté multidimensionnelle » du Liban vient de franchir la barre des 80 % de la population (82 % pour être exact), selon une note de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO).

L’an dernier, toujours d’après l’institution, le taux de pauvreté au « pays du Cèdre » avait bondi de 28 % à 55 %. Mais la crise économique et sociale que traverse le pays s’est intensifiée, à cause de la pandémie due au coronavirus notamment (pas que).
Si bien que l’inflation, par exemple, a grimpé de 281 % (!) entre 2019 et 2021.

« Agitation sociale »

« L’effondrement économique du pays est si grave que la Banque mondiale le classe parmi les trois plus importants jamais observés depuis le milieu du 19ème siècle », renseignait en août dernier John Nagle, professeur de sociologie à l’Université Queen’s de Belfast (Irlande du Nord).
Ce dernier d’égrainer d’autres chiffres, trop connus, contre lesquels, visiblement, il n’est pas grand-chose qui puisse être fait :

  • - 900 000 Libanais en manque de nourriture ;
  • - un taux de chômage qui, jour après jour, bat ses propres records (35 %) ;
  • - une monnaie dévaluée de 90 %.

Et, surtout, « comme si la situation n’était pas assez grave, ajoute-t-il, le mélange mortel de sectarisme politique et de néolibéralisme qui affecte le Liban ».

La Banque mondiale a d’ores et déjà prévenu : la « contraction brutale et rapide de l’économie libanaise est généralement associée à des conflits ou à des guerres ». Le « pays du Cèdre » ne le sait que trop, qui a vécu dans la guerre civile durant 15 ans (1975-1990 ; 150 000 morts et 1 million de personnes déplacées). Mais « une rechute dans ce type de [conflit] est hautement improbable », veut croire le sociologue irlandais. « En revanche, tempère-t-il, une nouvelle vague d’agitation sociale est plus vraisemblable. Les mouvements de protestation sont devenus une forme courante d’opposition aux dirigeants communautaires corrompus du Liban ».

« Tous, ça veut dire tous »

« Tous, ça veut dire tous », scandaient déjà les Libanaises et les Libanais en 2019, invitant poliment les tenants de la vieille politique (sous-entendu : la politique confessionnelle made in Lebanon (BD :...en fait à l’origine made in France) à foutre le camp.

Pas sûr que la population ait vu d’un bon œil, à ce titre, la nomination de Najib Mikati au poste de Premier ministre – un magnat milliardaire au pouvoir ? Mais quelle bonne idée… Plutôt que d’organiser « la transformation significative du système communautaire », pourtant nécessaire parce qu’essoufflé, le magnat des télécoms devrait se contenter de « petits ajustements au statu quo ». Histoire de ; l’air de ne pas y toucher – mais un peu quand même.

Que reste-t-il, dès lors, à la population libanaise désireuse de changement ?

Celui-ci ne peut venir, pour l’instant, de l’intérieur ; viendra-t-il de l’extérieur ?

John Nagle se fait caustique : « L’Occident a traditionnellement essayé de soutenir le système politique défaillant du Liban », notamment parce que le pays est l’un des acteurs clés du régime international des réfugiés (Beyrouth en accueille 1,5 million). « Mais ces efforts visant à assurer la survie du régime vont à l’encontre de ce que souhaitent de nombreux citoyens libanais », estime-t-il. « Le statu quo ne peut plus durer ».

Étonnamment, cette sanction résonne beaucoup à l’intérieur des frontières libanaises – depuis plusieurs années.


Voir en ligne : https://lemonde-arabe.fr/06/09/2021...

   

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