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A propos du vote des Sénateurs Français pour la reconnaissance diplomatique de la région arménienne du Haut-Karabagh.

lundi 30 novembre 2020 par Cercle Ouvrier Bolchevik

Quelques échanges de nos adhérents à propos d’un texte du "Cercle Ouvrier Bolchevick pour le Communisme" concernant le vote par les sénateurs français, notamment ceux du PcF, pour la reconnaissance diplomatique de la région arménienne du Haut-Karabagh.
Dans un texte voté le 25 novembre 2020 le Sénat français a demandé à Macron de soutenir « la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh et à mettre tout en œuvre pour que des discussions en vue d’un règlement négocié et durable du conflit, assurant le rétablissement des frontières définies en 1994 [...] puissent reprendre sans délai dans le cadre du Groupe de Minsk ». La résolution qui n’a pas de valeur contraignante, a été voté par 305 voix pour, une seule contre et 30 abstentions. Les sénateurs LRM (macroniste) n’ont pas pris part au vote.

Pour rappel la position de l’ANC

Francis Arzalier (ANC)

Moi non plus, je ne connais pas ce groupe (un de plus...).
Ceci dit, à la lecture, leur texte est parfaitement juste, et notamment l’analyse de la flambée des deux nationalismes, après la restauration du capitalisme.
Une seule phrase à la fin est une ânerie dangereuse, quand il espère que les communistes des deux nationalités (où sont ils ?) déclenchent la guerre révolutionnaire, comme si on était en 1917.
Mieux vaudrait leur conseiller de lutter pour la paix.

Bruno Drweski (ANC)

Je suis tout à fait d’accord car sur le plan du droit international, une telle résolution reconnaissant un "État" autoproclamé est dans la droite ligne de la reconnaissance du Kosovo par les puissances de l’OTAN, ce qui a contribué à casser le droit international en créant des deux poids deux mesures entre État autoproclamé "pro-occidental" reconnu et les États auto-proclamé "pro-russe" nié.

En plus, dans le conflit actuel, la partie arménienne (le gouvernement Pachinian concrètement) n’est pas sans avoir fait des erreurs (et commis des crimes) pour le moins comparables à celles faites par l’Azerbaidjan, et donc le rôle des forces progressistes n’est pas de prendre partie pour l’un des deux camps car on trouve des forces guerrières dans les deux camps et l’agression ne vient pas d’un seul côté.

L’objectif de l’impérialisme est sans doute de créer un nouveau foyer de tension aux portes de la Russie et de l’Iran et de gêner les coopérations économiques régionales en Eurasie, la Turquie ayant en plus ses propres objectifs nationalistes.

Dans ce contexte, le rôle des forces de progrès est de favoriser le cessez-le-feu, la reprise des négociations, le retour de tous les réfugiés (on oublie trop souvent au profit des seuls réfugiés arméniens les réfugiés azeris et kurdes expulsés auparavant par les Arméniens), la protection de tous les monuments historiques, en particulier les lieux de cultes historiques, arméniens certes mais aussi azéris qui ont aussi été saccagés.

Par ailleurs, la situation enclavée de l’Arménie rend la position de ce pays très précaire et ce n’est pas aider ce peuple que de lui faire croire qu’il pourra compter sur un large appui international coûte que coûte et quel que soient les aventures décidées par ses dirigeants, mais que, vu la fragilité de sa situation, il a surtout besoin de garanties et de coopérations locales pouvant aboutir à un désenclavement du pays plutôt que de créer une situation d’encerclement qui à terme menacerait son indépendance même.

Pour le moment, il faut quand même savoir que la seule frontière arménienne ouverte vers l’extérieur, c’est l’Iran et, s’il n’y avait pas en plus le pont aérien avec la Russie, ce pays serait totalement étouffé.

Ce n’est donc ni l’UE ni l’OTAN ni les USA qui peuvent aider ce peuple à sortir de cette situation objective de grande fragilité, bien au contraire, car hormis la pêche aux voix de la diaspora arménienne, les puissances occidentales n’ont au Caucase et plus largement en Asie occidentale d’autres intérêts que d’empêcher le renforcement des puissances jugées "rivales".

...Et je n’aborde pas ici la question du Karabakh qui lui est une enclave dans l’enclave si je peux dire et dont la situation est encore plus précaire. Il n’y a donc pas d’autre solution que la paix, le désenclavement et la reconstruction de coopérations régionales. A terme, la reconstruction de liens entre les anciennes nations soviétiques est inéluctable si l’on souhaite vraiment une dynamique de paix.

...Déjà amener la Turquie à reconnaître le fait arménien et le passé douloureux du chauvinisme turc n’est pas une mince affaire mais on ne calmera pas les ardeurs nationalistes en Turquie en la braquant, mais en montrant à son peuple et à ses entrepreneurs que, s’ils veulent profiter des opportunités ouvertes entre autre par la nouvelle route de la soie, ils doivent accepter que l’Arménie se trouve de façon irrémédiable sur leur chemin vers l’Azerbaïdjan, l’Asie centrale et qu’il lui faudra reconnaître ce fait en négociant avec elle sur un pied d’égalité et sans arrogance.

Mais exciter les faux espoirs des Arméniens en braquant encore plus les Turcs (et je n’ai pas ici Erdogan en tête mais le peuple turc, sans parler du peuple azéri) est le summum de l’aventurisme et de l’irresponsabilité, tout cela pour quelques voix arméniennes aux élections en France (ou ailleurs) est pitoyable.

...Ensuite ces mêmes "leaders" politiques français vont nous parler de lutte contre le communautarisme !!!

Les pêcheurs en eaux troubles au sein des "communautés" turques et tchétchènes de France ne pourraient souhaiter mieux d’ailleurs.

La France justement pourrait être un lieu de rencontre entre immigrés venus de Turquie et d’Arménie ayant encore des familles au pays d’origine, ce serait nettement plus utile d’organiser ce genre de rencontres que de jeter de l’huile sur le feux à des milliers de kilomètres d’ici.

****

A propos du vote des Sénateurs Français pour la reconnaissance diplomatique de la région arménienne du Haut-Karabagh.(cercle bolchevik)

L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont livrés à une sanglante guerre qui a commencée le 27 septembre 2020 et s’est terminée le 9 novembre 2020 avec la victoire militaire du premier.
Dans cette guerre, injuste, de part et d’autre, l’Azerbaïdjan a récupéré les territoires perdus autour de la république arménienne du Nagorny Karabagh, pendant la guerre face à l’Arménie en 1994. L’Azerbaïdjan avait perdu la guerre et de nombreux territoires que la république du Nagorny Karabagh avait rattachés à l’Arménie.
La population azérie de ces territoires perdus avait été expulsée de ses foyers (villes, villages et districts ruraux) par les forces militaires arméniennes.

L’un dans l’autre le nationalisme porté par les bourgeoisies arméniennes et azéries avait fait la preuve de son caractère réactionnaire et barbare. Nous avons déjà donné notre appréciation de la guerre que se sont livrés ces deux États et les manœuvres des interventionnistes (Russie, Turquie, France, USA, Israël, etc.) aux cotés des deux bourgeoisies compradores azéris et arméniennes.
Nul besoin de s’y arrêter de nouveau.

Dans un texte voté le 25 novembre 2020 le Sénat français a demandé à Macron de soutenir
« la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh et à mettre tout en œuvre pour que des discussions en vue d’un règlement négocié et durable du conflit, assurant le rétablissement des frontières définies en 1994 [...] puissent reprendre sans délai dans le cadre du Groupe de Minsk ». La résolution qui n’a pas de valeur contraignante, a été voté par 305 voix pour, une seule contre et 30 abstentions. Les sénateurs LRM (macroniste) n’ont pas pris part au vote.

Que les forces réactionnaires (droite et centre) conservatrices (PS et Écologistes) votent un tel texte partial et partiel n’est pas étonnant, mais que le PCF s’y associe atteste qu’il est passé dans le camp de l’impérialisme français.

Le peuple palestinien qui attend depuis des lustres que ses droits nationaux, niés par l’entité sioniste d’Israël, soient reconnus par l’ensemble du monde n’a jamais eu les faveurs du Sénat français comme pour le Nagorny-Karabagh.

Dans ce cas de figure le PCF a été pris en flagrant délit de mémoire sélective puisque ses sénateurs n’ont jamais osés présenter un projet allant dans le sens de soutenir au Sénat et au Parlement une résolution demandant à l’État français de reconnaître l’État de Palestine sur la base de toutes les résolutions onusiennes.

La résolution des sénateurs français est doublement dangereuse : elle jette de l’huile sur le feu en prenant ouvertement partie pour un camp contre l’autre et excite le nationalisme arménien.

La Turquie a pris le contrepied de cette attitude en prenant partie dès le début avec l’Azerbaïdjan parce qu’elle joue sur la carte du chauvinisme azéri, les azéris sont un peuple turcophone et chiite de religion, au travers de la formule « deux États une seule nation ».

Pour combattre, la haine nationale il faut poser la question nationale en marxiste-léniniste et non sous l’angle du nationalisme, mais de l’internationalisme tel comme il a été posé et réglé démocratiquement par l’URSS. C’est-à-dire prôner la fédération entre le Nagorny- Karabagh et l’Azerbaïdjan d’une part et d’autre part la fédération entre ces deux entités avec l’Arménie et le Nakhitchévan, azéri.

Ç’a été la politique en matière nationale qui a prévalue du temps de la formation de l’État, socialiste, fédéré et multinationale soviétique. Staline avait eu raison d’accorder le statut de république autonome du Nagorny Karabagh fédérée au sein de la république socialiste d’Azerbaïdjan, peuplé majoritairement d’Arméniens.
La république autonome était la meilleure solution pour combattre le natio- nalisme et la haine nationale entre les peuples du fait qu’elle repose sur la régionalisation et non sur l’autonomie culturelle.

Pendant des décennies ses deux peuples ont vécus en paix entre eux et, voilà que le poison du nationalisme pénètre chez ces peuples qui se regardent maintenant comme des ennemis et non comme des amis.
Nous espérons qu’ils existent des organisations communistes azéries et arméniennes qui appellent à transformer la guerre en une guerre civile révolutionnaire contre leur bourgeoisie respective.

Dès le rétablissement du capitalisme les États arménien et azéri sont, tout de suite, tomber sous l’influence des divers États impérialistes. Leur souveraineté est extrêmement limitée du fait justement de leur faiblesse économique et politique.
On voit quels malheurs sont tombés sur l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’URSS…malheurs et souffrances qui ont leurs racines dans le capitalisme et le système de relations universelles de l’impérialisme.

Vive l’amitié entre les peuples.

Prolétaires de tous pays unissez-vous. Le 28 novembre 2020.
Cercle Ouvrier (bolchevik) pour le communisme. Nord-Pas-de-Calais, Dordogne.

   

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