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La Démocratie et la stabilité menacées en Afrique l’Ouest

Mettre en echec l’embargo sur le Mali

lundi 21 septembre 2020 par Ibrahima SENE PIT/SENEGAL

Les crises socio-politiques au Mali, en République de Guinée et en Côte d’Ivoire, auxquelles sont greffées de graves crises sanitaires et économiques, menacent, dans le court et moyen terme, la Démocratie et la Stabilité dans notre sous –région, dans un contexte d’insécurité grandissante causé par des groupes armés séparatistes et /ou djihadistes.

Cette situation a démontré toutes les limites sociales de notre Institution sous régionale, la CEDEAO, qui est pilotée par nos Présidents de la République qui cumulent en même temps les fonctions de Chef de l’Exécutif, en s’appuyant sur une « Commission exécutive » dont les membres sont nommés par eux-mêmes, et sur un Parlement consultatif, dont les membres sont issus de l’Assemblée nationale de chaque pays membre.

Cette structuration de l’Institution sous régionale exclue ainsi, tout contrôle du peuple sur les décisions prises par les Présidents de la République durant tout leur mandat respectif. Ce que reflète la situation institutionnelle qui existe dans chacun de ces pays membres, à l’exception du Cap Vert et de la Guinée Bissau, même si celle-ci est encouragée par ses pairs à renoncer à son régime parlementaire, en faveur des leurs !

Le besoin d’une « CEDEAO des peuples  » s’est fait des lors sentir jusqu’au sein des Chefs d’État, qui, voilà deux ans, à Niamey au Niger, avaient pris la décision de l’instaurer.

Mais leurs attitudes face à la crise qui sévit au Mali, en République de Guinée, et en Côte d’Ivoire, montrent bien qu’ils ne sont pas encore dans ces dispositions qu’ils ont déclarées solennellement en face du monde !

C’est ainsi que leur silence sur les manœuvres anti démocratiques encours menées par Condé et Ouattara en République de Guinée et en Côte d’Ivoire pour conserver le pouvoir, et l’embargo qu’ils ont décrété contre le Mali pour faire plier les militaires qui ont parachevé la lutte du peuple pour le départ du Président IBK durant son mandat, montrent bien qu’ils ne sont animés dans leur majorité, ni par des préoccupations de sauvegarde des libertés démocratiques, encore moins par des préoccupations humanitaires !

Par cette attitude, ce qu’ils font savoir à l’opinion, c’est qu’ils ne sont pas prêts à céder ce pouvoir excessif qu’ils exercent sans contrôle, ni par voie électorale démocratique et transparente, encore moins, par voie insurrectionnelle du peuple.

Le Sénégal ne devrait donc, en aucun cas, participer à l’embargo contre le Mali, pour non seulement en vertu de ces préoccupations républicaines, démocratiques et humanitaires, mais aussi, pour ses propres intérêts économiques, en tenant compte du fait que ce pays pèse, plus qu’aucun autre pays de la sous-région, pour 18% de nos exportations dans le monde !

Ainsi, la CEDEAO est devenue aujourd’hui, un challenge à relever par nos peuples, pour non seulement réunir les conditions nécessaires au recouvrement de notre souveraineté politique, économique, et culturelle, grâce à notre potentiel hydraulique et énergétique, pour faire face aux changements climatiques, et aux défis sanitaires et sécuritaires, mais aussi, pour préserver et renforcer nos acquis républicains et démocratiques.

Une telle CEDEAO est aussi la voie obligée, pour nos peuples, pour aller vers l’Unité Africaine.

C’est cet impératif qui fait aujourd’hui de la CEDEAO, dans chaque État membre, un enjeu de politique nationale aussi important que les questions de gestion transparente de nos États et de lutte contre la corruption.

Pour ce faire, il faut exiger une réforme de la CEDEAO pour la doter d’une Institution Législative constituée d’une « Assemblée Fédérale », élue au suffrage universel direct dans chaque État membre, à la place de la « Chambre consultative » actuelle, et d’un Sénat, dont les membres seraient les Présidents de la République des pays membres.

Le Sénat élirait en son sein le Président de l’État Fédéral de la CEDEAO, et, l’Assemblée Fédérale élirait en son sein son Président.

Ensuite, le Séeat et l’Assemblée nommeraient un Premier Ministre issu de la majorité à l’Assemblée fédérale.

Ainsi, les agendas politiques pressants dans notre Sous- région sous l’égide d’un Gouvernement fédéral, seraient, sans être exhaustif, la consolidation du marché commun obtenu grâce au TEC, la création d’une monnaie commune, la mise en place des forces de Défense et de sécurité communes, une politique commune d’Enseignement Supérieur et de Recherches Scientifiques, Une politique énergétique et hydraulique commune.

Enfin, pour que la Cours de Justice de la CEDEAO puisse donner autant de considérations aux « Droits des peuples » qu’elle donne actuellement aux « Droits de l’Homme » en violation de la « Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », ses membres seraient nommés par Le Président Fédéral après audition des candidats par le Parlement !

La prise en charge de ces « agendas », dans chaque État membre, pour ce qui est des luttes politiques nationales, devrait contribuer à rassembler toutes les forces vives acquises à cet objectif de réforme dans chaque pays, afin que la lutte pour des Alternances démocratiques, en fasse une partie intégrante des programmes soumis au suffrage de nos peuples.

Tant au niveau de chaque pays, qu’au niveau de la sous-région, les temps sont révolus où les Présidents de la République élus au suffrage universel, concentrent entre leurs mains, sans contrôle aucun durant leurs mandats, le destin de nos peuples !

Pour cela, commençons par mettre en échec, le projet d’embargo contre le Mali !

   

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