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Non à cette loi de bioéthique !

mercredi 29 juillet 2020 par Julie Barbier

L’Assemblée Nationale se prépare à voter en catimini et sans que la presse ne semble s’en émouvoir, un texte qui bouleverse notre rapport à l’humain. Ce qui est en débat c’est le franchissement d’un pas vers l’eugénisme qui plongerait notre société dans « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley ou 1984 de Georges Orwell.
Julie, militante syndicale ayant beaucoup travaillé sur cette question lance un appel à reprendre largement comme ouverture au débat. Nul doute que l’ANC pour l’heure favorable à la reconnaissance du droit à l’homoparentalité et à la PMA aura à se prononcer de façon plus approfondie sur le cadre législatif dans lequel ces droits s’exercent en excluant tout eugénisme.
Par ailleurs, une fois n’est pas coutume, nous publions en pièce jointe un article du Figaro seul journal où nous avons trouvé le compte-rendu des travaux de la commission de l’A.N. (présidée comme par hasard par la compagne du ministre de la santé) et la description de l’attitude du gouvernement. Nous le faisons même si nous ne partageons pas la totalité de l’article ni ne sommes dupes des motivations d’une partie de la droite et de son extrême pour leur opposition à la loi, motivations que nous ne partageons évidemment pas.
Devant le risque qui nous guette de la reconnaissance par la loi du droit à l’eugénisme, Julie, militante syndicale lance un appel qui peut être signé sur le site.

Féministes et internationalistes, nous refusons la marchandisation du corps humain et de ses produits qui frappe sur la planète avec une violence inégalée à l’égard des femmes.

Prélèvements d’ovocytes ou de sperme, maternité de substitution, ces phénomènes semblent conduire inéluctablement à une reconnaissance des contrats ayant pour objet la marchandisation du corps humain par le jeu des législations nationales ou transnationales. Que ce soit au moyen de réformes législatives, de fraude, de vides juridiques ou de batailles judiciaires, les systèmes juridiques tendent à offrir des effets juridiques à ces contrats et à anéantir les sanctions.

C’est ainsi que dans de plus en plus de pays le tourisme procréatif se substitue, quand il ne s’ajoute pas, au tourisme sexuel dont les femmes sont les premières victimes."

Ainsi des femmes exploitées, financent leurs études, subsistent ou nourrissent leurs enfants en vendant leurs ovocytes ou en portant un enfant, lorsqu’elles n’y sont pas contraintes par des organisations mafieuses ou leur entourage familial. C’est au prix de mutilations et de leur réduction à l’état de sous être humain qu’elles le font pour vivre et exposent leur santé jusqu’à leur vie.

La maternité doit être choisie et maitrisée pour toutes les femmes du monde, il en va de la liberté des femmes, une liberté qui ne sera définitivement conquise pour les femmes que lorsqu’elle sera universelle.

La maternité choisie implique un droit au congé maternité, au congé de naissance pour l’autre parent et au congé parental rémunéré pour chacun des deux parents. Ce droit doit être opposable à l’employeur sous peine de sanctions dont la force doit être propre à exclure toute discrimination salariale ou professionnelle a contrario de la situation subie dans tous les pays (en France une moyenne d’écart de salaire de 25%).

La liberté des femmes dépend de l’indisponibilité, l’incessibilité du corps du corps humain et de ses produits qui sont inaliénables. Les marchés ne doivent pas être mis en mesure par les politiques de tous les Etats, de s’emparer de cette maternité et de son pendant, la fertilité des femmes.
En France, comme ailleurs, le lien entre des dispositions législatives encourageant la population à avoir recours de manière générale tant aux examens génétiques, à la procréation in vitro pour des personnes fertiles ou à la sélection des embryons consacrent le retour de l’eugénisme.

Cet eugénisme qui n’est pas mort avec le nazisme, il ressurgit et est justifié dans les discours politiques et médicaux, aux antipodes de ce que devrait être la bioéthique.

Ces dispositions conduisent ou ont pour but de conduire à l’utilisation des données génétiques, des gamètes et des embryons par les entreprises du secteur des banques et des assurances et par les entreprises du secteur de la recherche bio-médicale, notamment pharmaceutiques.

Le capitalisme est la cause de l’exploitation des femmes et des hommes, des ressources est la cause des maux que subit l’Humanité. Le corps de l’enfant, de la femme, comme celui de l’homme ne peuvent être réduits à l’Etat de chose et faire l’objet de droits de propriété. Ils sont inaliénables, ce principe semblait acquis après les procès de Nuremberg.

Nous appelons les organisations du monde à se mobiliser dans la lutte contre le capitalisme et contre la marchandisation du corps humain et à rappeler aux Etats leurs engagements internationaux concernant la protection des droits de l’enfant, la Convention internationale des droits de l’Enfant, la répression des violences sexuelles et celle de la traite des êtres humains.

Julie BARBIER
Le 25 07 2020

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62 Signatures
Date Nom
28 juillet 2020 jaracz
28 juillet 2020 Françoise Chanial
28 juillet 2020 Calvet
28 juillet 2020 clerté
27 juillet 2020 Stéphane Vonthron
27 juillet 2020 Sansa René site web
27 juillet 2020 Billaud Andre
27 juillet 2020 WHITE
27 juillet 2020 ROUGIER
27 juillet 2020 Tricaud
27 juillet 2020 Garnier Jean Philippe
27 juillet 2020 Lagarde Jean Jacques site web
27 juillet 2020 MADIER Daniel
27 juillet 2020 LARONCE Gérard
27 juillet 2020 gerald-canadas@numericable.fr
27 juillet 2020 ROUGIER Sylvette
27 juillet 2020 FERNANDINO CHEVALIER Anita
27 juillet 2020 Voltaire
27 juillet 2020 Drweski
27 juillet 2020 Lorenzi

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Messages

  • 1. Non à cette loi de bioéthique !
    27 juillet 2020, 10:24 - par Drweski


    Ce texte représente un pas de plus en direction de la marchandisation de l’humain et de la régression sociale, dans une logique de violence assumée, d’interventions et donc au final de guerres sans fin.

  • 2. Non à cette loi de bioéthique !
    27 juillet 2020, 15:18 - par Tricaud


    L’huma ne parle que de la PMA pour toutes, réforme importante pour l’égalité... C’est un peu simple me semble-t-il au vue du texte de Julie. Aveuglément ou frilosité ? Volonté de ne pas fâcher certains ou certaines ?

  • 3. Non à cette loi de bioéthique !
    28 juillet 2020, 12:02 - par Voltaire


    Déjà la PMA *en soi* est une infâme stupidité : si une femme veut un enfant, elle avise quelque géniteur de son choix, et en un quart d’heure l’affaire est réglée, douche comprise ... Rien ne l’oblige à vivre avec ce géniteur, cela fait quelques milliers d’années que les femmes savent ça.
    Le refus de la pratique naturelle s’assimile au racisme.
    Alors la GPA qui est une horreur de trafic de chair humaine !

  • 4. Non à cette loi de biobusiness capitaliste ! Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain
    29 juillet 2020, 17:15 - par Henry ANSALDI


    La question de la PMA pour toutes ne peut pas être assimilée en totalité à la marchandisation capitaliste.
    Si l’on s’en tient au "naturel" c’est y compris la PMA pour les personnes stériles qui est en cause.
    En revanche une loi de bioéthique qui touche à la procréation doit impérativement interdire toute marchandisation, mettre en place des protocoles de protection de la santé des femmes, par exemple à propos de l’hormonothérapie violente nécessaire au don d’ovocytes et à leur implantation.
    Concernant la reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger, il y a effectivement un grand danger lié à l’exploitation du corps des femmes des populations les plus pauvres de la planète, comme une sorte de néocolonialisme.
    Il est nécessaire d’encadrer en empêchant toute exploitation, mais aussi de se poser la question des droits de l’enfant né.
    Un rejet total reviendrait à rendre des enfants nouveaux-nés apatrides.
    La loi doit donner de nouveaux droits tout en interdisant l’eugénisme et l’exploitation.

  • 5. Non à cette loi de bioéthique !
    30 juillet 2020, 09:04 - par bougnet


    Un enfant est un don de la vie, ce n’est pas un droit. C’est la grande honte de notre époque d’en faire une marchandise ! On doit garder la PMA, procréation médicalement assistée, aux raisons médicales. De tous temps, les femmes ont connu, sans se vanter, cet avantage qu’elles ont et qui est souvent un inconvénient : elles peuvent faire un enfant seules. Ce n’est pas à la médecine de s’en charger.
    Pour la GPA, il faut vraiment une levée de boucliers. Où en est arrivée l’humanité qui permet d’utiliser le corps de 2 femmes, avec, pour les 2, des traitements hormonaux forts, et les dérèglements qui s’en suivent. Et pour l’une, exploitation de son corps pendant 9 mois, séquelles de grossesse pathologique. Au nom de quoi, des couples de pays dits avancés, s’autorisent-ils à payer pour exploiter le corps de 2 femmes sous prétexte qu’elles ont un niveau de vie inférieur au leur ?

  • 6. Pourquoi je ne signe pas la pétition Non à cette loi de bioéthique !
    31 juillet 2020, 20:47 - par Gislaine ZAPARTY


    Le fait de vouloir combattre la marchandisation du corps humain fait consensus, bien évidemment, dans le camp du progrès. Et c’est bien sur le fondement des droits attachés à la personne humaine que ce combat se mène.
    « Prélèvements d’ovocytes ou de sperme, maternité de substitution, ces phénomènes semblent conduire inéluctablement à une reconnaissance des contrats ayant pour objet la marchandisation du corps humain par le jeu des législations nationales ou transnationales. ». Ce paragraphe de la pétition pose problème car il ferme toutes possibilités de discussion sur la GPA. Il enferme la PMA qui n’est envisagée que sur le seul angle de la lutte contre la stérilité certes élargie aux couples de lesbiennes et aux femmes en situation de monoparentalité. La GPA serait à l’origine de l’exploitation du corps des femmes. Or c’est bien le système capitaliste qui est source de violence et non une technique nouvelle de gestation.
    « Ainsi des femmes exploitées, financent leurs études, subsistent ou nourrissent leurs enfants en vendant leurs ovocytes ou en portant un enfant, lorsqu’elles n’y sont pas contraintes par des organisations mafieuses ou leur entourage familial. C’est au prix de mutilations et de leur réduction à l’état de sous être humain qu’elles le font pour vivre et exposent leur santé jusqu’à leur vie... ». Les mafias qui sévissent se sont déjà emparées du marché. Des législations ne prenant pas en compte une GPA altruiste auraient un effet inverse. Il est à craindre que ce positionnement anti GPA éthique ne fasse « monter les enchères » et « la valeur marchande du ventre des femmes ». Sans GPA éthique, altruiste, encadrée, la femme est réduite à n’être qu’un utérus. Exit toute protection sur le plan santé et droit à la vie. En cela nous pouvons faire « confiance » au système capitalo- mafieux.
    Nous devons aussi évoluer dans nos têtes et nos cœurs. Tenir compte de l’évolution des mentalités. En effet, le désir d’enfant n’est pas un caprice comme se procurer le dernier gadget à la mode. Ainsi donc on ne peut parler d’égoïsme car la parentalité est longuement préparée et souhaitée. Elle est donc totalement contraire à cette accusation d’égoïsme. C’est faire offense aux couples « non standardisés », aux personnes en désir d’enfant, qui construisent dans leur être et leurs émotions, un projet parental, que d’avancer un tel argument. Ce désir d’enfant est respectable et légitime pour toutes et tous. C’est là aussi une question d’égalité et de fraternité/sororité. La science fait des progrès et permet des avancées en matière de parentalité. Aujourd’hui la GPA se fait, parce qu’illégale en France en violence et exploitation du corps des femmes, de l’équilibre psychique d’enfants issus de ces gestations-là. Et si nous refusons toute GPA contrôlée, encadrée, éthique et altruiste, nous n’œuvrons pas à la protection des femmes et enfants concernés. Il faut, bien au contraire, encadrer, exiger fermement des protections sociales pour toutes, plutôt que de "sacraliser" en théorie le corps des femmes, ce que le système est capable de concéder de façon fourbe. Sacralisation qui relèverait d’une illusion puisque dans cet espace réel « de plus ou moins non droits » qu’est le capitalisme mondial, où la fascisation des régimes semble prendre le pas, une GPA underground est d’ores et déjà installée. Elle s’avère être un marché des plus lucratifs et juteux pour le système capitaliste mafieux.

    « En France, comme ailleurs, le lien entre des dispositions législatives encourageant la population à avoir recours de manière générale tant aux examens génétiques, à la procréation in vitro pour des personnes fertiles ou à la sélection des embryons consacrent le retour de l’eugénisme. »
    La science progresse et si des recherches sur le plan de l’embryon permettent d’éviter un handicap sérieux, pourquoi s’en priver ? La question est où met-on le curseur ? Comment ? Et qui ? Le débat doit être ouvert ce qui n’est pas le cas lorsqu’on écrit « Cet eugénisme qui n’est pas mort avec le nazisme, il ressurgit ... » Pour le coup, la réduction ad hitlerum opérée dans ce paragraphe exclut, a priori, toute discussion contradictoire. Il est cependant vrai que nous devons être extrêmement vigilants sans pour autant tout refuser en bloc des progrès de la science : « Ces dispositions conduisent ou ont pour but de conduire à l’utilisation des données génétiques, des gamètes et des embryons par les entreprises du secteur des banques et des assurances et par les entreprises du secteur de la recherche bio-médicale, notamment pharmaceutiques. » Il nous faut cependant comprendre que « le tri génétique » ce n’est pas forcement l’eugénisme.
    Les questions d’un risque d’eugénisme comme l’accès à la PMA doivent absolument être discutées et prises en charge de façon citoyenne et démocratique. Une analyse poussée et non émotionnelle qui tienne compte des évolutions de la science et des mentalités comme d’une nouvelle approche de la filiation, est à construire. Sereinement.

    Rapport Filiation origines et parentalité de 2014. Le droit face aux nouvelles valeurs de responsabilité générationnelle Irène THERY et Anne-Marie LEROYER http://www.justice.gouv.fr/include_htm/etat_des_savoirs/eds_thery-rapport-filiation-origines-parentalite-2014.pdf

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