Association Nationale des Communistes

Forum Communiste pour favoriser le débat...

Accueil |  Qui sommes-nous ? |  Rubriques |  Thèmes |  Cercle Manouchian : Université populaire |  Films |  Adhésion

Accueil > International > Venezuela : « Licence pour tuer »… depuis l’ambassade d’Espagne

Venezuela : « Licence pour tuer »… depuis l’ambassade d’Espagne

vendredi 3 juillet 2020 par Thierry Deronne

Si c’est la Colombie qui exporte 90% de sa drogue vers les États-Unis, c’est la tête du président vénézuélien qui a été mise à prix par Donald Trump pour narcotrafic et blanchiment d’argent ! Ces accusations surréalistes ouvrent la voie au renversement voire à l’élimination de Nicolas Maduro. La dernière opération échouée continue d’ailleurs de livrer ses secrets. Des secrets qui conduisent à l’ambassade d’Espagne… (IGA)

Au contraire des médias européens, le Wall Street Journal n’use pas de guillemets moqueurs pour parler des invasions ou des tentatives d’assassinat et de coup d’État que documente et dénonce depuis des années le gouvernement bolivarien.

Dans son édition du 26 juin [1] le quotidien ultralibéral explique que Leopoldo López (milliardaire vénézuélien, co-organisateur du putsch de 2002 contre le président Chavez, et des insurrections d’extrême droite à partir de 2014) a étudié pas moins de… six propositions de firmes de mercenaires états-uniennes pour éliminer le président Maduro.

Parmi lesquelles celle de Blackwater dont les tueurs et les bourreaux se sont rendus tristement célèbres en tant que sous-traitants des guerres de l’OTAN en Afghanistan, en Irak ou en Libye. C’est finalement la firme paramilitaire états-unienne Silvercorp qui a été retenue pour signer le contrat avec son subordonné Juan Guaido en vue de mener l’incursion préalable à un coup d’État au Venezuela en mai 2020.

Après le Washington Post qui avait publié in extenso le contrat signé à cet effet par Juan Guaido avec les paramilitaires états-uniens [2], le Wall Street Journal a fourni l’occasion au vice-président du Venezuela, Jorge Rodríguez, de mettre à jour les informations sur les plus récentes opérations visant au “regime change” ordonné par l’administration Trump.

« Tous les éléments de planification qui ont conduit à l’incursion militaire armée ont été contrôlés depuis la résidence du gouvernement espagnol" , a déclaré Jorge Rodriguez lors de sa conférence de presse à Caracas le 27 juin. « L’ambassadeur espagnol (Jesus Silva, NdT) sait-il que Leopoldo López a fait et continue de faire des vidéoconférences dans le seul but d’insister sur ses plans d’assassinat du président Nicolás Maduro ?«  , a-t-il interrogé [3]. Jorge Rodriguez s’est demandé si l’Espagne, qui a accordé l’asile à M. López lors du coup d’État manqué d’avril 2019, était d’accord pour que « dans sa résidence diplomatique soient planifiés les assassinats d’autorités vénézuéliennes« . « Le gouvernement espagnol a-t-il quelque chose à dire à ce sujet ?« .

Leopoldo López et son subordonné Juan Guaido lors du coup d’État manqué d’avril 2019 à Caracas

Le vice-président du gouvernement bolivarien a rappelé que d’innombrables preuves ont déjà été publiées sur les actions violentes de López et Guaidó, qu’il a qualifiées d’  »instruments entre les mains des autorités états-uniennes, et dont le seul but est de « voler tout ce qu’ils peuvent et de s’emparer du pouvoir par des moyens violents«  .

Jorge Rodriguez a expliqué par ailleurs que c’est un agent de liaison du fugitif Leopoldo Lopez qui s’est chargé de coordonner la logistique et le financement de l’opération Gedeon pour l’incursion paramilitaire effectuée en mai dernier [4], une action démontée par les services de renseignement vénézuéliens et dont la plupart des participants ont pu être arrêtés, notamment avec l’aide de la population locale. [5]

« La semaine prochaine, nous allons montrer la preuve que ce que l’ex-militaire Cliver Alcalá, réfugié aux États-Unis, a dit est vrai. Nous allons montrer le témoignage d’une personne qui a servi de liaison avec les hommes d’affaires qui ont prêté des maisons, des appartements, des quais, des bateaux, des avions et de l’argent pour l’opération armée contre le Venezuela«  , a-t-il déclaré, ajoutant qu’il publierait également les documents décrivant la relation directe entre Lopez, Alcala, le mercenaire de Silvercorp USA Jordan Goudreau, le député Juan Guaidó et les paramilitaires qui s’entraînent dans des campements ad hoc situés à Riohacha, en Colombie.

Les enquêtes menées après l’échec du nouveau coup d’État contre le gouvernement bolivarien laissent en effet peu de doutes sur la participation du gouvernement colombien d’Iván Duque et sur ses alliances étroites avec les grands cartels de la drogue et les mafias paramilitaires que le Venezuela gêne dans leur volonté d’étendre le narcotrafic. Le gouvernement colombien a officiellement déclaré qu’il allait sanctionner les militaires de ses propres forces armées responsables des fuites sur les camps d’entraînement installés sur son territoire.

Ce document officiel états-unien (US Coast Guard) montre la densité de l’autoroute du trafic de drogue entre le premier producteur – la Colombie – et le premier consommateur – les Etats-Unis, essentiellement via l’Amérique Centrale et le Pacifique.

Cette “licence pour tuer” avait été officialisée par Donald Trump en mars 2020 : celui-ci avait fait mettre à prix la tête de Nicolas Maduro pour “narcotrafic et blanchiment d’argent” (sic), offrant 15 millions de dollars pour sa capture, et a déployé des navires de guerre dans les Caraïbes pour appuyer toute opération à cet effet [6].

Une accusation d’autant plus surréaliste que selon les chiffres publiés par l’US Guard Coast elle-même (tableau ci-dessus), c’est la Colombie qui exporte 90% de la drogue vers son premier consommateur, les États-Unis. Confirmant les informations données par le gouvernement vénézuélien, le rapport mondial de l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime (ONUDC), publié le vendredi 26 juin 2020, classe le Venezuela au quatrième rang continental pour les saisies de drogue et le démantèlement de laboratoires. [7]

Le fait que Washington et l’Union Européenne ont décidé d’appuyer depuis le début les éléments les plus rétrogrades et les plus violents de la droite vénézuélienne ne doit pas occulter que le gouvernement bolivarien et l’ensemble des secteurs démocratiques de l’opposition maintiennent le dialogue politique, notamment sur l’organisation des prochains scrutins.

Médiateur de longue date de cette politique de la main tendue, l’ex-premier ministre espagnol José Rodríguez Zapatero a critiqué les appuis européens aux partisans du coup d’État et a salué « un dialogue entre gouvernement et opposition qui apportera davantage de stabilité au Venezuela » [8], précisant que la plupart des dirigeants européens ont compris que Guaido n’a aucun poids politique.

L’ex-Président équatorien Rafael Correa, consulté par RedRadioVe sur les élections législatives qui auront lieu en 2020, a déclaré : « Je n’ai jamais vu une dictature organiser autant d’élections«  . [9]

Source : Venezuela Infos


Voir en ligne : https://www.investigaction.net/fr/l...


[3« Foreign Policy » (USA) relate le parcours du leader d’extrême droite vénézuélien Leopoldo Lopez, mentor de Guaido et ami d’Uribe, l’ex-président narco-paramilitaire impuni malgré tant de crimes contre l’Humanité (+ photos de Lopez avec d’autres assassins) : https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/08/04/venezuela-la-presse-francaise-lachee-par-sa-source/

   

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?