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Comment France 2 présente la panne électrique que subit le Venezuela suivi par un Communiqué du Réseau Européen de Solidarité avec la Révolution Bolivarienne

lundi 11 mars 2019 par Philippe Arnaud

Nous en sommes aujourd’hui au troisième jour de la panne géante d’électricité qui affecte le Venezuela. Et les journalistes qui commentent la nouvelle (comme Thomas Sotto au journal télévisé de France 2), rapportent que le président Nicolas Maduro attribue cette panne à un sabotage des États-Unis (lire article ci-dessous). Mais :

1. En précisant, dès le départ, que cette attribution émane du président Maduro, ils incitent subrepticement une opinion publique française déjà prévenue contre le gouvernement bolivarien à mettre en doute la déclaration de Maduro, à la présenter comme de la propagande d’un régime "dictatorial", qui cherche à camoufler son "incapacité" et ses "négligences" en accusant les autres de complot (les guillemets sont de moi, Ph. A.) .

2. En disant, tout de suite après, que le gouvernement américain nie toute responsabilité dans cette panne. Même si on peut - eu égard à ses actions passées - mettre en doute les affirmations du gouvernement américain, le fait que cette assertion vienne après celle de Nicolas Maduro lui confère psychologiquement un avantage, comme tout ce qui, dans une discussion, dans un débat, est énoncé en dernier.

3. En omettant toutes les manœuvres hostiles des Américains depuis l’avènement de la République bolivarienne depuis 2000 : soutien au coup d’État contre Hugo Chavez du 11 avril 2002, accueil des putschistes, approbation de la grève de PDVSA (l’entreprise pétrolière du Venezuela), mise en doute des conditions démocratiques des scrutins remportés par Hugo Chavez, adoption, depuis 2013, d’une rafale de mesures financières, juridiques et économiques pour étrangler le Venezuela. [La longue liste de ces sanctions a été dressée par Romain Migus le 23 février dernier dans le Grand-Soir -Ici et Ici].

4. En omettant de rappeler toutes les actions de déstabilisation des États-Unis, depuis 1945, contre des régimes qui leur déplaisaient. Et là, comment ne pas penser d’abord au Chili de Salvador Allende, au cours des trois ans qui, de 1970 à 1973, précédèrent le coup d’État de Pinochet contre le gouvernement d’Unité Populaire ? Par exemple le refus de livrer des pièces détachées au Chili, ou le soutien de la CIA aux camionneurs en grève, ou aux mineurs de cuivre d’El Teniente, etc. Toutes actions qui désorganisèrent le pays et excitèrent les classes moyennes contre l’U.P.

5. En omettant de signaler une des premières en date de ces déstabilisations, celle qui fut menée contre le gouvernement du Premier ministre iranien Mohamed Mossadegh en août 1953, par les Britanniques et les Américains : inondation du marché du pétrole pour faire baisser les recettes de vente du pétrole iranien, corruption d’officiers de l’armée iranienne, diffusion de fausses nouvelles dans les journaux, agents provocateurs dans les manifestations, etc.

[Au Chili en 1972-73, comme en Iran en 1953, comme au Venezuela de 1999 à 2019, on a les mêmes ingrédients : déstabilisation économique et financière, organisation de manifestations et/ou de grèves, fausses nouvelles (amplifiées par Internet de nos jours), sabotages, assassinats.]

6. En omettant aussi de signaler que la Russie est un important fournisseur d’armes du Venezuela (arme antichar RPG-7V, blindés T-72, BMP et BTR, mortiers de 120 mm, canons automoteurs de 152 mm, lance-roquettes à tubes multiples, systèmes de défense anti-aérienne, hélicoptères de combat Mi-35, Mi-17 et Mi-26, chasseurs-bombardiers SU-30) et que la Chine a beaucoup investi et beaucoup prêté au Venezuela. Il y a là un risque d’implantation (y compris militaire) de ces deux puissances non loin des États-Unis, qui peut largement expliquer la volonté de renversement du gouvernement Maduro de la part des Américains.

Je vous saurais gré de vos remarques, précisions, corrections et critiques.


Communiqué du Réseau Européen de Solidarité avec la Révolution Bolivarienne :

Les plus de 80 organisations regroupées dans le Réseau Européen de Solidarité avec la Révolution Bolivarienne, veulent se joindre à la dénonciation mondiale contre le sabotage du système électrique au Venezuela qui depuis l’après-midi du 7 mars affecte la population vénézuélienne. Une cyberattaque de haute technologie a provoqué des défaillances dans le système informatisé de la centrale hydroélectrique de Guri, qui alimente plus de 70% du pays.

Une fois de plus, des mesures et des actions criminelles sont prises pour toucher directement le peuple vénézuélien afin de continuer à générer des troubles. Ce qui est inédit, c’est de voir comment les porte-parole des États-Unis et de l’opposition vénézuélienne, à travers les réseaux sociaux, se vantent de la situation quand on voit qu’elle viole les droits fondamentaux de la population vénézuélienne.

L’empressement de ces groupes à obtenir le contrôle et le pouvoir au Venezuela (renverser un gouvernement constitutionnel élu par la volonté démocratique populaire) pousse à l’extrême les actions impitoyables et terroristes contre un peuple. Comme ils n’ont pas atteint leurs objectifs, ils cherchent d’autres moyens... (sanctions supplémentaires, blocus financier, amendes et accaparement millionnaires à l’État vénézuélien, sabotage électrique, entre autres). L’Europe ne peut rester silencieuse face à cela.

ASSEZ. Les peuples d’Europe doivent réagir davantage. Nous faisons un effort mais le peuple vénézuélien a besoin de nous face à tant d’indolence et de silence, dénonçons l’agression impérialiste !

Nous en appelons une fois de plus aux pays qui composent l’Union Européenne d’arrêter cet engrenage et de cesser de s’incliner devant les intérêts de l’Empire, alors que les droits fondamentaux d’un peuple sont violés. Lorsqu’ils ont assumé leurs compétences, ils ont assumé certains principes et ils le leur doivent. Nous exigeons que les principes, le droit international et la Charte des Nations Unies soient respectés.

Enfin, nous prenons le parti du peuple vénézuélien qui résiste, qui, face à l’agression impériale, reste calme et fait preuve d’une civilité exemplaire. Nous savons qu’une fois de plus, le peuple bolivarien surmontera ces obstacles dans la paix. Nous voulons leur dire, une fois de plus que le VENEZUELA N’EST PAS SEUL !

Bruxelles 10 mars 2019

   

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